Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Sarkozy sur France II ( le 06 mars ) : Toute l"émission, et nos commentaires, par Edouard Boulogne.

Laurent-Fabius-Nicolas-Sarkozy.jpg ( Deux visages, deux hommes ! ). 

 

Hier soir, ayant entre 19h45 et 21 heures, une fois rédigé mon article sur l'anniversaire du Scrutateur, j'allai écouter la prestation de Nicolas Sarkozy sur France II. A la fin il était un peu tard pour écrire, illico, un commentaire, d'autant que je devais lire, comme je me l'étais promis, avant d'aller dormir, un chapitre du César Imperator de Max Gallo, qui vient de sortir en édition de poche.

Plus d'une fois j'ai dit ici que je n'étais pas un Fan du président sortant. Et c'est la vérité. J'ai pleuré quand de Gaulle est mort, malgré un désaccord formel avec lui, sur la façon de régler la tragédie algérienne.

Je ne pleurerai sans doute pas à la mort du cher Nicolas, si d'aventure ce fait devait se produire, ce qui est peu probable, avant la mienne.

De Gaulle et Sarkozy n'ont pas respiré à la même altitude, comme aurait dit le Don Ferrante de Montherlant.

Pourtant, hier soir, malgré certaines de mes préventions, et bien qu'il ne se soit agi que de politique électorale, ( variété de catch « citoyen »'!), je ne le dissimulerai pas un moment : j'étais aux côtés du président sortant.

J'ai suivi avec patience souvent, parfois avec un intérêt passionné ce combat, où la victime désignée par les médias aux ordres de ce redoutable « bouillon de culture » qu'est le programme de la gauche, le « nain » comme disent ces ridicules qui se prennent sans doute pour des géants ( mdr ), devait être dépecé tout vif, et en direct, sur les écrans, pour la satisfaction des gogos.

Quelle immense déception pour cette tourbe maligne. Le « nano-président » ne s'est pas présenté en victime expiatoire. Mieux! Il a attaqué, un peu tendu, certes, mais attaqué. Les gladiateurs ( de gauche, tous ) étaient venus pour une curée facile. Ils se trouvèrent acculés par un adversaire âpre, courageux, vif, jamais découragé. Basculerai je dans un assentiment torpide, sentimental et irréfléchi au « sarkozisme »? Oh que non, mes frères! Que non!

Je sais que je voterai Sarkozy au deuxième tour de l'élection en mai. Non par adhésion irréfléchie , ni par haine d'un Hollande, que je n'ai aucune raison personnelle de haïr, mais par défaut, au moins par défaut, mais en tout cas sans hésitation. Tant pis pour les « belles consciences » , et scrupuleuses, et prudentes aussi ( haa! La prudence! Ce n'est pas toujours la vertu analysée par Aristote et St-Thomas ) et qui à force de peser et repeser, sur des balances d'or, les mérites comparés des uns et des autres, concluant en dernier ressort du haut de leur pusillanimité, à l'égal nuisance de toutes les parties en lice, se retirent sur l'Aventin pour jouir de leur grandeur d'âme et/ou de leur impuissance.

Moi, malin ou pas, je ne sais! je voterai comme j'ai dit, par défaut.

J'ajouterai que dans l'émission d'hier , celui que la soldatesque gaucharde, le prenant pour un torero, avait arraché au confort de son modeste F 35 de la place du Panthéon, Fabius, puisqu'il faut bien l'appeler par son nom, s'est fait contrer, et réfuter avec calme et compétence. Un Fabius pourtant plus hautain, méprisant, arrogant, dédaigneux, cuistre, bref plus lui-même que jamais, comme l'avait bien formulé, à sa façon elliptique François Mitterrand qui s'y connaissait, certes! en fourberie.

Hier soir donc, toutes réserves faites, par ailleurs, sur le fond, et nous réservant toute liberté de critiquer demain, dans notre combat libre, hier, Nicolas Sarkozy n'a pas été bon, ni percutant, ni sympathique ou antipathique. Il a été EBLOUISSANT.

Ce n'est que JUSTICE de le dire.

Cet homme a des défauts, sa politique a des limites. Mais il ne mérite pas d'être traité comme il l'est depuis des mois par de petits marquis prétentieux autant que par des sectataires qui se croient révolutionnaires quand ils ne sont que des stipendiés, sans même le savoir, de ce qu'ils croient combattre.

Il est du devoir d'un homme libre de le dire.

Et je le dis!

 

Edouard Boulogne.

 

Pour ceux qui n'ont pas vu l'émission, ou qui désirerait la voir, je publie ci-dessous le lien qui permet d'y accéder en totalité, et la sténotypie de la 3 ème partie, le « duel' Sarko contre le cuistre Fabius.

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=cgtU_SBCkgk

 

1/8

DES PAROLES ET DES ACTES – Le 06/03/2012 (3ème partie)

INVITE : Monsieur Nicolas SARKOZY, président de la République et candidat à l’élection

présidentielle.

DAVID PUJADAS

Allez-y Laurent FABIUS. S’il vous plaît Nicolas SARKOZY, on laisse parler Laurent

FABIUS.

LAURENT FABIUS

Alors, je disais donc qu’il y a aujourd’hui un million de chômeurs en plus que, au

moment où vous avez été élu, je disais qu’il y a 25% de jeunes qui sont au chômage,

ce qui est un malheur absolu, je disais qu’au cours de ces dernières années, il y a eu

plus de mille entreprises qui ont fermé, et je ne vais pas continuer la liste, tout le

monde sait que la situation de l’emploi en France est dramatique, premier point.

Deuxième point, le pouvoir d’achat, là, il y a des mots qui ont été prononcés par vous,

qui sont fameux, je serai le président du pouvoir d’achat, travailler plus pour gagner

plus, etc. Et ce seront les téléspectateurs qui seront juges, mais quand on regarde

q uelle est la situation de la majorité des Français, il n’y a pas eu de progression du

pouvoir d’achat, parfois même des difficultés dues à la régression, sauf en dépit de

votre échange avec monsieur LENGLET, pour une catégorie privilégiée de la

population. Donc sur ces deux points, qui sont les deux points essentiels, à la fois

l'emploi et le pouvoir d’achat, je considère, mais ce n’est pas moi qui suis intéressant,

l’ensemble de la population considère que c’est un échec, et je dirais, d’une manière

résumée, mais c’est le résumé de toute votre politique, votre bilan, c’est votre

boulet. Alors, vous essayez de l’expliquer…

NICOLAS SARKOZY

Et est-ce que je peux vous répondre, là…

LAURENT FABIUS

J’aurai fini dans deux secondes, j’aurai fini dans deux secondes. Vous essayez

d’expliquer cela, et j’ai entendu ce que vous aviez dit aux téléspectateurs, et

au fond, il y a trois façons d’expliquer les choses, bon, la première façon, que

vous avez utilisée, c’est : ce n’est pas moi le responsable, ce sont les autres.

2/8

Alors, les autres, c’est la gauche d’abord, là, la gauche, vous lui avez mis son

paquet, la gauche, elle n’est pas au pouvoir depuis dix ans, il y a aussi les

fonctionnaires, il y a les étrangers, il y a les élus locaux, enfin, c’est toujours

les autres, c’est d’ailleurs très paradoxal qu’alors que vous avez beaucoup de

pouvoir, vous le souhaitez, l’échec, c’est les autres. Donc ça, c’est la première

catégorie d’explication. Deuxième catégorie, vous avez insisté là-dessus, la

crise, tout à fait d’accord, évidemment, pour dire que la crise est profonde,

mais comme l’a montré la Cour des comptes, la crise n’explique que pour une

part les difficultés de notre pays, et la réalité, c’est que les politiques

gouvernementales expliquent l’essentiel de nos mauvais résultats. Et puis, le

troisième élément, quand vous êtes un peu en difficulté, vous passez, vous ne

l’avez pas fait beaucoup ce soir d’ailleurs, peut-être sur l’immigration, vous

passe au stade des promesses, vous oubliez ce qui s’est passé, et vous passez

au stade des promesses. Et donc ma question est toute simple, Monsieur

SARKOZY, pourquoi voulez-vous que ce qui n’a pas marché pendant cinq ans

avec vous, tout d’un coup, se mette à fonctionner, pourquoi ?

NICOLAS SARKOZY

Alors, je vais vous l’expliquer, Monsieur FABIUS…

LAURENT FABIUS

Je suis tout ouïe…

NICOLAS SARKOZY

Oh oui, ça, ça ne m’étonne pas. Mais vous allez devoir passer de la posture du

professeur…

LAURENT FABIUS

Ah, pas du tout…

NICOLAS SARKOZY

A celle de celui qui écoute…

LAURENT FABIUS

Pas du tout, pas du tout, je ne me le permettrais pas…

NICOLAS SARKOZY

3/8

Bon, alors, reprenons les choses…

LAURENT FABIUS

Je ne me le permettrais pas, j’ai trop de respect pour la fonction qui est la vôtre…

NICOLAS SARKOZY

Ne faites pas d’excès de modestie, ça ne vous va pas outrageusement. Bon, alors, sur

l’emploi…

LAURENT FABIUS

Outrageusement est un mot qui vous convient très bien…

NICOLAS SARKOZY

Si vous le voulez, et la modestie ne vous va pas tellement au teint…

LAURENT FABIUS

Et la fausse modestie non plus…

NICOLAS SARKOZY

Oh, ça, de ce côté-là, ça fait bien longtemps que je ne joue pas, moi.

LAURENT FABIUS

Très bien.

NICOLAS SARKOZY

Bon, sur l’emploi…

LAURENT FABIUS

Un président ne doit pas jouer avec l’histoire, il doit la faire…

NICOLAS SARKOZY

Non, non, bien sûr. Sur l’emploi, je demande aux Français qui nous écoutent

d’imaginer dans les crises que nous avons traversées ce qu’aurait été la situation de notre

pays si madame ROYAL et les socialistes avaient été élus.

LAURENT FABIUS

4/8

Eh bien voilà, c’est ce qu’on a dit, les autres, les autres, les autres, ça commence…

NICOLAS SARKOZY

Un conseil, quand ça vous fait mal, ne le montrez pas à ce point-là…

LAURENT FABIUS

Oh, vous savez…

NICOLAS SARKOZY

Attendez, bon…

LAURENT FABIUS

Ce n’est pas un sourire qui en général traduit cela…

NICOLAS SARKOZY

Vos amis, Monsieur FABIUS, vos amis étaient au pouvoir dans la même période en

Grande-Bretagne et en Espagne, c’est des gouvernements socialistes, membres de

l’International Socialiste, amis revendiqués, puisque, même HOLLANDE a été voir

monsieur ZAPATERO, en Espagne, sur la même période, le chômage a augmenté de

191%, trois millions et demi, le socialisme, si c’était la réponse, ça n’a pas été la

réponse en Espagne. En Grande-Bretagne, c’était le socialiste Gordon BROWN…

LAURENT FABIUS

Moi, je vous parle de la France, là…

NICOLAS SARKOZY

Le chômage – j’y viens – a augmenté d’un million sur la même période, 60%...

LAURENT FABIUS

Et un million comme vous, et il a été battu…

NICOLAS SARKOZY

Non, mais attendez, on ne change jamais, Monsieur FABIUS…

LAURENT FABIUS

J’allais vous le dire.

5/8

NICOLAS SARKOZY

Voilà, on ne change jamais. J’ai regardé vos anciens débats, c’est le même, hommage

vous soit rendu…

LAURENT FABIUS

Merci…

NICOLAS SARKOZY

En France, 17% d’augmentation de chômeurs, c’est trop, mais je voudrais vous poser

une question à mon tour, si le chômage a explosé dans toutes les démocraties, dans

toutes les économies…

DAVID PUJADAS

Sauf l’Allemagne…

NICOLAS SARKOZY

Non, la moyenne des pays de l’OCDE, augmentation du chômage 46%, est-ce que

c’est moi qui suis responsable ou est-ce qu’il s’est passé quelque chose…

LAURENT FABIUS

Vous avez une part importante de responsabilité…

NICOLAS SARKOZY

Ok, donc j’ai une part de responsabilité dans le fait que le chômage…

LAURENT FABIUS

En France…

NICOLAS SARKOZY

Est dix fois moins important…

LAURENT FABIUS

En France…

NICOLAS SARKOZY

6/8

Qu’en Espagne, et trois fois moins important sur la même période qu’en Angleterre…

LAURENT FABIUS

Monsieur SARKOZY, on ne va pas assommer les gens avec des chiffres…

NICOLAS SARKOZY

Non, mais attendez, je veux terminer.

LAURENT FABIUS

Mais on ne peut pas comparer la situation de l’Espagne avec la situation de la

France…

NICOLAS SARKOZY

Pourquoi ? Et la situation de la Grande-Bretagne non plus…

LAURENT FABIUS

Comparons-nous avec la Grande-Bretagne et avec l’Allemagne…

NICOLAS SARKOZY

Mais je veux terminer pour vous répondre complètement. Le chiffre de 1 million, je

veux le dire aux Français qui nous écoutent, est faux, parce que vous additionnez

400.000 chômeurs et 600.000 travailleurs qui travaillent à temps partiel. S’ils

travaillent à temps partiel et si vous êtes honnête, et vous êtes un homme honnête,

vous ne pouvez pas les additionner, d’ailleurs, quand vous étiez ministre de

l’Economie et des finances, vous ne les additionniez pas, pourquoi les additionner

quand c’est moi et les soustraire quand c’est vous, ça s’appelle l’honnêteté…

LAURENT FABIUS

Monsieur SARKOZY, j’ai compris, chacun a compris l’essentiel de votre

démonstration…

NICOLAS SARKOZY

Donc il y a 400.000… non, non, j’y viens…

LAURENT FABIUS

7/8

Mais si vous voulez expliquer aux Français qu’il n’y a pas un chômage massif en

France, alors, allons tout de suite çà la conclusion…

NICOLAS SARKOZY

Non, mais je veux terminer…

DAVID PUJADAS

Alors, on laisse terminer Nicolas SARKOZY sur ce sujet…

NICOLAS SARKOZY

Mais ce n’est pas ce que j’ai dit Monsieur FABIUS, j’ai tellement, par ailleurs, envie de

débattre avec vous sur les solutions. Ensuite, s’il y a un bien un défaut que je n’ai pas,

c’est celui de faire porter la responsabilité sur les autres, moi, je ne me défausse sur

personne, j’assume mes responsabilités, et je trouve très agréable qu’un homme

comme vous, qui a fréquenté François HOLLANDE pendant trente ans et qui portait

des jugements aussi cruels et brutaux ait changé ces dernières semaines, parce qu’il

vous confiait la responsabilité d’aller faire un voyage en Chine, et un voyage au

Japon. Ça prouve que monsieur FABIUS, on peut vous convaincre facilement,

facilement…

LAURENT FABIUS

Monsieur SARKOZY, gardons au débat le niveau qu’il doit avoir…

NICOLAS SARKOZY

Ok, tout à fait d’accord…

LAURENT FABIUS

Je suis désolé de vous faire cette remarque…

NICOLAS SARKOZY

Oui, non, non, pas du tout, mais c’est parce que je voulais garder le débat à une

certaine hauteur que je n’ai pas cité ce que vous avez dit sur François HOLLANDE,

quand vous le compariez à une fraise des bois, je ne suis pas sûr que lui-même

appréciait énormément l’expression qui venait de vous ; vous citer, ce n’est pas être

désagréable. Alors, enfin, quelle est la différence entre nous, la différence entre nous

est la suivante : les socialistes croient au partage du temps de travail, je crois au

8/8

travail, à l’effort et au mérite, je veux baisser les charges sur l’emploi pour lutter

contre les délocalisations, et le pouvoir d’achat, dont vous parlez, puisqu’on cite les

statistiques, citons toutes les statistiques, il y a un pays en Europe, et je vous mets au

défi d’apporter la preuve contraire, dont les statistiques du FMI, de l’OCDE et de

l’INSEE le précisent, un seul pays en Europe où le pouvoir d’achat a augmenté de 1,4

point chaque année, y compris en 2009, c’est la France, pourquoi, parce qu’on a fait

les heures supplémentaires, neuf millions de salariés qui ont fait des heures

supplémentaires, neuf millions, ce n’est pas les riches, deuxièmement, parce que j’ai

revalorisé le minimum vieillesse de 25%, un million de gens, j’ai revalorisé l’allocation

adulte handicapé, de 25%, un million, j’ai maintenu l’actualisation par rapport à

l’inflation des prestations sociales dans la crise, et c’est pour cela que la France est le

seul pays d’Europe à avoir vu son pouvoir d’achat progresser, y compris pendant la

crise, et je mets ce chiffre au débat, et que les organismes que j’ai cités disent si c’est

vrai ou si c’est faux.

DAVID PUJADAS

Alors, Laurent FABIUS, peut-être vous souhaitiez aborder un autre point.

LAURENT FABIUS

Non, je vais répondre sur ce point-là, ensuite, on ira sur un autre point.

DAVID PUJADAS

C’est tout à fait votre droit…

LAURENT FABIUS

Sur le pouvoir d’achat, je crois que vous aurez beaucoup de mal, Monsieur

SARKOZY, à convaincre les Français que le pouvoir d’achat a été flamboyant

ou même maintenu au cours de ces années, vous n’y arriverez pas. S’il y a eu

des résultats moyens sur le pouvoir d’achat, il y a eu une inégalité

considérable entre des gens qui s’en sont très bien sortis et la masse des

Français qui malheureusement ont vu souvent leur pouvoir d’achat reculer. Et

si la France n’a pas été dans une situation pire que celle qu’elle a été, c’est

parce que nous avons ce que nous appelons des stabilisateurs sociaux, et

plusieurs de ces stabilisateurs, en matière de chômage, etc., vous voulez

précisément les mettre en cause. Mais je voudrais…

NICOLAS SARKOZY

9/8

Lesquels ?

LAURENT FABIUS

Eh bien, par exemple, vous voulez faire un référendum, si j’ai bien compris, sur la

façon dont on doit indemniser les chômeurs, sous-entendu, si on pouvait réduire

cette indemnisation, ce serait une bonne chose. Mais je veux aller plus loin…

NICOLAS SARKOZY

Est-ce que je peux répondre, là, est-ce qu’on peut débattre là-dessus…

LAURENT FABIUS

Non, je veux aller un petit peu jusqu’au bout…

DAVID PUJADAS

Sur ce référendum…

NICOLAS SARKOZY

Non, sur le référendum, et les chômeurs et la formation…

LAURENT FABIUS

Je voudrais aller un peu jusqu’au bout…

NICOLAS SARKOZY

Est-ce que vous savez combien il y a de chômeurs en formation aujourd’hui en

France…

LAURENT FABIUS

Bon, en ce qui concerne…

DAVID PUJADAS

Alors, attendez, on laisse Laurent FABIUS aller jusqu’au bout, puis, vous répondrez

sur le référendum…

LAURENT FABIUS

En ce qui concerne l’emploi, il y en a 10%...

10/8

DAVID PUJADAS

Et sur le reste…

LAURENT FABIUS

Je vous réponds. En ce qui concerne l’emploi…

NICOLAS SARKOZY

Est-ce que c’est normal qu’il n’y ait que 10% de chômeurs qui aient une formation ?

LAURENT FABIUS

En ce qui concerne l’emploi et la compétitivité, essayons d’avoir un débat ordonné, si

vous le permettez…

NICOLAS SARKOZY

Non, mais est-ce que c’est normal ?

DAVID PUJADAS

Nicolas SARKOZY, vous répondrez sur les chômeurs et le référendum…

LAURENT FABIUS

Essayons d’avoir un débat ordonné. Tout à l’heure, vous avez eu un échange avec

monsieur LENGLET…

DAVID PUJADAS

Terminez Laurent FABIUS sur ce point…

LAURENT FABIUS

Sur deux mesures qui sont les deux mesures phares du point de vue économique,

que vous proposez, c’est-à-dire, d’une part, la TVA, et d’autre part, la prime pour

l’emploi. Alors, je voudrais être précis là-dessus, car les chiffres que vous avez

donnés, les indications que vous avez données sont fausses, sur ce qui concerne la

prime pour l’emploi, soyons précis, d’abord, monsieur LENGLET a tout à fait raison,

lorsqu’il dit que quatre milliards d’euros à disposition de sept millions de personnes,

ça ne peut pas donner 1.000 euros par personne…

NICOLAS SARKOZY

11/8

Mais c’est ce que j’ai dit.

LAURENT FABIUS

Ah bon, vous avez dit le contraire, mais peu importe…

NICOLAS SARKOZY

Ah non, non…

LAURENT FABIUS

Si, non, j’ai très bien entendu…

NICOLAS SARKOZY

Vous preniez un verre ou vous n’écoutiez pas l’émission, là…

LAURENT FABIUS

Si, si…

NICOLAS SARKOZY

Vous avez eu une petite absence, parce qu’un homme intelligent comme vous, je ne

peux pas croire qu’il ait eu une absence…

LAURENT FABIUS

Et même, il y a la traduction écrite, vous l’avez dit l’autre jour. Mais soyons encore

plus précis, une personne qui est payée au Smic, et concernée donc par votre

mesure, votre mesure consisterait à supprimer la prime pour l’emploi, à la remplacer

par une baisse des cotisations, très bien. Une personne qui est payée au Smic,

aujourd’hui, à travers la PPE, cette personne touche exactement 770 euros. Avec

votre système, elle touchera…

NICOLAS SARKOZY

1.070 euros…

LAURENT FABIUS

840, bon…

NICOLAS SARKOZY

12/8

1.070…

LAURENT FABIUS

840…

NICOLAS SARKOZY

Et pourquoi 840 ?

LAURENT FABIUS

Il y a donc une différence… parce que ce sont les chiffres, je les ai vérifiés cet aprèsmidi…

NICOLAS SARKOZY

Non, 1.070 euros ! Elle passera de 740 à 1.070 !

LAURENT FABIUS

Bon, alors ça fait donc 70 euros pour l’année et non pas 1.000 euros de plus…

NICOLAS SARKOZY

De 740 à 1.070, ça fait ça ?

DAVID PUJADAS

Bon, ce sera difficile de vous accorder sur les chiffres ce soir…

LAURENT FABIUS

Bon, mais à la limite, on va prendre vos chiffres, même s’ils sont faux, bon. Ça ferait

300 euros de différence. Donc cette personne gagnerait 300 euros pour l’année, non

pas 1.000, mais 300.

NICOLAS SARKOZY

30% de plus…

LAURENT FABIUS

300 euros, bon.

NICOLAS SARKOZY

13/8

30% de plus…

LAURENT FABIUS

Par mois, ça fait un peu moins de 30 euros, mais ce que vous avez oublié de dire,

c’est que cette personne qui, auparavant, n’était pas imposable, parce que la prime

pour l’emploi n’entre pas dans le revenu imposable, avec votre système, devient

imposable. Et ce qu’elle va prétendument gagner à travers votre nouveau système,

elle va le perdre à travers l’impôt sur le revenu. Deuxième exemple, cette personne,

admettons que ce soit une femme, au smic, et qu’elle ait trois enfants, ce que vous

savez probablement, c’est que la prime pour l’emploi prend en considération les

charges de famille, ce que ne fait pas votre système. Donc, cette personne avec la

prime pour l’emploi, elle, elle gagne beaucoup plus. Si on prend votre système, elle

va perdre cela, ce qui signifie, monsieur SARKOZY, que ce n’est absolument pas le

moyen de revaloriser le pouvoir d’achat. Vous parliez de François HOLLANDE tout à

l’heure, il a fait des propositions qui sont sur la table : à la fois revaloriser de 25 %

l’allocation de rentrée scolaire, ça fait une somme qui n’est pas négligeable ; la fois

avoir une négociation autour du smic parce que le smic doit être revalorisé dans son

principe ; et diminuer toute une série de charges, que ce soit les charges sur

l’électricité, que ce soit les charges sur le gaz, en ayant de forfaits d’abonnement ;

arriver aussi à faire qu’il y ait une certaine limitation…Je vois que ça vous fait sourire.

Pourquoi ? Il n’y a pas de quoi sourire. Les difficultés sont très grandes. Arriver à avoir

une limitation des charges de loyers, faisant en sorte que quand les gens louent ou

relouent dans les zones très sensibles il y ait une limitation ; garantir l’indexation du

Livret A, aujourd’hui il se produit en ce moment une situation où les gens perdent

avec le Livret A. Bref, avoir une garantie de pouvoir d’achat, premier exemple. Après,

je voudrais prendre l’exemple de la TVA.

DAVID PUJADAS

Attendez, Nicolas SARKOZY va vous répondre. Il a pour le coup pas mal de retard.

LAURENT FABIUS

Ce que je veux dire, en un mot…

NICOLAS SARKOZY

On a compris !

LAURENT FABIUS

14/8

Ce que je veux dire, en un mot, c’est que votre système ne permet pas d’apporter

aux gens du pouvoir d’achat. C’est une situation très difficile, il n’y a pas de recette

miracle, compte tenu de la crise, mais au moins les propositions de François

HOLLANDE permettent à des millions de gens d’avoir l’espoir de s’en sortir et d’avoir

un plus, alors que les vôtres ne le permettront pas.

NICOLAS SARKOZY

Ce n’est pas vrai !

LAURENT FABIUS

Ah, c’est votre opinion.

NICOLAS SARKOZY

Ce n’est pas vrai, d’abord parce que si la PPE est familialisée, l’intégration des

revenus du travail dans l’impôt sur le revenu, comme je me battrai pour sauver le

quotient familial que vous voulez supprimer…

LAURENT FABIUS

Non, pas du tout !

NICOLAS SARKOZY

La familialisation…

LAURENT FABIUS

Mais c’est mensonger. C’est mensonger. C’est mensonger.

NICOLAS SARKOZY

Vous voilà devenant outrancier.

LAURENT FABIUS

Mais non, pas du tout. Mensonger.

NICOLAS SARKOZY

La familialisation…

LAURENT FABIUS

15/8

On dit toujours contrevérité, mais c’est mensonger.

NICOLAS SARKOZY

Là… François HOLLANDE et Michel SAPIN ont indiqué qu’ils voulaient supprimer le

quotient familial.

LAURENT FABIUS

Pas du tout.

NICOLAS SARKOZY

Si vous avez changé d’avis, c’est votre droit le plus absolu.

LAURENT FABIUS

Pas du tout. Mais non, pas du tout. Pas du tout.

NICOLAS SARKOZY

Et ça sera le point fort de notre débat.

LAURENT FABIUS

Mais pas du tout.

NICOLAS SARKOZY

Que les Français comprennent que désormais…

LAURENT FABIUS

Monsieur SARKOZY, ce n’est pas parce que vos propositions…

DAVID PUJADAS

Attendez, Nicolas SARKOZY termine.

NICOLAS SARKOZY

Est-ce que je peux…

LAURENT FABIUS

Sont défaillantes qu’il faut caricaturer celles des autres.

16/8

NICOLAS SARKOZY

C’est une proposition…

LAURENT FABIUS

Mais non, ce n’est pas exact.

DAVID PUJADAS

Vous répondrez, Laurent FABIUS.

LAURENT FABIUS

Ce n’est pas exact.

DAVID PUJADAS

On va laisser développer Nicolas SARKOZY.

NICOLAS SARKOZY

C’est une proposition qui a été faite, et donc si le produit de la PPE rentre dans les

revenus du travail, il est frappé par l’impôt sur le revenu. L’impôt sur le revenu est

familialisé avec….

LAURENT FABIUS

Vous pénaliserez les familles avec ce système qui d’ailleurs ne s’appliquera pas

puisqu’il faudrait que vous soyez réélu.

NICOLAS SARKOZY

Ce que vous dites était donc une inexactitude flagrante, je vous le démontre.

Deuxièmement, sur la formation des chômeurs, 10 %, vous l’avez dit, c’est le bon

chiffre, mais, vous, vous satisfaisez que 10 % des chômeurs seulement soient en

formation ? La France dépense 35 milliards d’euros pour la formation…

LAURENT FABIUS

Non, non, mais je vais vous faire une économie de temps. Je ne m’en satisfais pas.

NICOLAS SARKOZY

Bon.

17/8

LAURENT FABIUS

Mais ça ne veut pas dire que ça doit être tranché par référendum, voilà, c’est tout.

NICOLAS SARKOZY

Ok, maintenant je vais vous dire ce qu’on va trancher par référendum.

LAURENT FABIUS

C’est tout ! C’est tout.

DAVID PUJADAS

Allez-y, Nicolas SARKOZY.

NICOLAS SARKOZY

Je vais vous dire ce qu’on va trancher par référendum. Mais comment voulez-vous

qu’un homme ou une femme qui n’a pas de formation puisse retrouver un emploi ?

Je propose donc de changer les règles d’indemnisations. Au lieu d’être indemnisé

pour rester chez soi, en vous expliquant que vous n’êtes bon à rien, chacun au

chômage, à partir du moment où on ne pourra pas retrouver un emploi de façon

crédible dans la branche qui est la sienne, aura un droit à la formation. Moi, je pense

qu’à 58 ans, à 59 ans, on n’est pas foutu. On a un droit à la formation. Cette

formation sera une formation qualifiante, qu’on sera obligé d’exercer, et on sera

rémunéré pour cette formation. Et à l’issue de cette formation, on sera obligé de

prendre un emploi qui correspondra à cette formation qualifiante. Est-ce qu’il est

normal dans un pays où il y a 2,8 millions chômeurs, que 500 000 offres d’emploi ne

soient pas satisfaites ? Alors, ce que je ferai trancher par le référendum, monsieur

FABIUS, c’est si il y a un tel blocage, parce que la formation professionnelle

aujourd’hui c’est le travail de l’Etat, des régions, des organisations syndicales, et des

organisations patronales. Plus personne n’y comprend rien. Si les corporatismes

devaient empêcher le changement de se faire, les Français donneraient leur opinion.

Je n’ai pas peur du peuple français. Enfin, dernier point sur le programme de

monsieur HOLLANDE. Il faut quand même un petit peu d’air pour dire que vous allez

améliorer le pouvoir d’achat. Monsieur HOLLANDE dans les multiples versions de la

réforme sur les retraites, puisqu’il veut revenir sur la réforme, nous, nous avons fait

une réforme qui vaut ce qu’elle vaut, mais elle est financée non pas par

l’augmentation des impôts mais par l’augmentation de la durée de travail. 23:04:54.

FIN DE LA TROISIEME PARTIE

18/8

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> Ce n'est pas un pseudo<br /> <br /> <br />  Je suis son fils ainé qui a fait ( pour moi) le malheur de m'attribuer son prénom.<br /> <br /> <br /> Si ma mémoire ne me fait pas défaut, j'ai eu l'occasion de cotoyer un BOULOGNE au college de massabielle en 1948. Il était copain de FAAD, CHAÏA,KOURY (pas Raphaèl) mais Joseph ,pas trop<br /> longtemps puisque mon grand père qui était anti cléricale m'y a vite retiré pour m'inscrire au Laïque des garçons<br />
Répondre
E
<br /> <br /> Eh bien, bonjour Guy Cornély. Jr, et bienvenu sur Le Scrutateur. <br /> <br /> <br /> En 1948, ce n'était pas moi à Massabielle. A cette époque, j'étudiais dans une petite école, celle des demoiselles Gautier, rue Bébian, à P-à-P. <br /> <br /> <br /> Bonne journée. <br /> <br /> <br /> EB<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Espérons que N. Sarkosy sera au deuxième tour...<br />
Répondre