Le trait du jour (27/08/09 ) : Black.
( Rappelons que cette rubrique donne volontiers dans l'humour. Cet humour auquel nous allons consacrer plusieurs "traits dans les semaines qui viennent tant, Guadeloupéens et martiniquais, nous
en avons besoin pour survivre aux menées Elkapistes et autres).
Black :Une boîte de nuit pleine de Noirs, c'est un coupe-gorge; s'il y a des Blacks, c'est un club branché. S'il y a des keublas, vous avez pris la mauvaise sortie, vous êtes en banlieue. D'abord très correct, « Black » évitait le colonialisme funèbre («Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir... »). On enjambait le tabou de la race (« musique de nègres ») pour se retrouver sur le sol plus ferme de la culture (la « musique black »). Le problème, c'est qu'à force d'être correct, « Black » tourne au racisme déguisé. Retour à la case de l'Oncle Tom... Mais attendez, ce n'est pas fini ! Lorsque aux États-Unis se créa sur Internet un site consacré à la culture afrocentrique, comment croyez-vous qu'on l'appela ? NetBlack ? Non, surtout pas ! NetNoir, en français dans le texte1. Nous avons tous de ces pudeurs... -
1. « Avec NetNoir, la culture afro entre dans le cyberespace », Francis Pisani, Le Monde, 9-10 mars 1996.