Le Texte du jour ( 14/12/2010 ) :Gorée, Histoire? Ou
Mythologie?
( Je réédite pour cette rubrique de la pensée du jour, ce
texte du Scrutateur vieux d'un peu plus de deux ans. Pour réfléchir sur ce à quoi peuvent servir les références à "l'Histoire" au siècle de la désinformation. LS
).
Dieudonné, Gorée, la Shoah, et RFO
(Guadeloupe).
Empruntons au Journal du dimanche, cet article évoquant le dernier dérapage de
« l'humoriste » Dieudonné, si cher à l'animateur préféré de RFO-Guadeloupe, Brother Jimmy, et aux séparatistes antillais. On sait comment, lors de son passage en Guadeloupe et
en Martinique, il a deux ans, Dieudonné fut le chouchou de RFO et de RCI, qui lui permirent de répandre, abondamment sa bave nauséabonde.
Lisons plutôt :
« L'humoriste Dieudonné a remis, vendredi 26 décembre, sur la scène du
Zénith de Paris un prix de "l'infréquentabilité et de l'insolence" au négationniste Robert Faurisson, plusieurs fois condamné pour contestation de crime contre l'humanité. Dieudonné a fait monter M. Faurisson sur scène,
où un technicien habillé en déporté juif, avec une étoile jaune sur la poitrine, est venu lui apporter son trophée devant près de 5 000 spectateurs, dont Jean-Marie Le Pen.
A 80 ans, M. Faurisson, ancien maître de conférences en littérature contemporaine à l'université de
Lyon a déclaré : " ne pas avoir l'habitude de ce genre d'accueil"."Je suis supposé
être un gangster de l'histoire!". En 2007, il avait attaqué en justice Robert
Badinter qui l'avait traité de "faussaire de l'histoire".
Durant l'audience M. Faurisson avait réaffirmé que " les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des juifs forment un seul et même mensonge
historique". Il avait été débouté et condamné à verser 5 000 euros à M. Badinter, au titre des frais de justice.
"Je ne suis pas d'accord avec toutes ses thèses, déclare Dieudonné dans le Journal
du Dimanche, Il nie par exemple la traite des esclaves organisées depuis l'île de Gorée, au large de Dakar. Mais pour moi, c'est la liberté d'expression qui
compte." Et l'humoriste, qui avait récemment demandé à Jean-Marie Le Pen d'être
le parrain de sa fille, de se défendre d'avoir à nouveau dérapé en définissant cette remise de prix comme "une performance humoristique, de l'art contemporain" ».
Ainsi M. Dieudonné approuve le négationisme de Faurisson quand il s'agit du génocide des juifs, et pour
ces deux copains là, Hitler n'a pas assez travaillé, il faudrait sans doute regretter que les alliés ne lui aient pas laissé assez de temps pour achever la solution finale. Pou eux refuser ce
délire n'est pas un acte juste et légitime c'est « manquer d'humour ».
Bon! Mieux vaut lire et entendre cela que d'être aveugle et sourd.
Toutefois, Dieudonné n'est pas d'accord en tous points avec Faurisson. Il lui reproche, d'avoir nié, par
exemple, « la traite des esclaves organisée depuis l'île de Gorée, au large de Dakar ».
Notons que Faurisson ne nie pas la traite des esclaves, mais le rôle de Gorée dans cette
traite.
Or sur ce point, l'ancien professeur à l'Université de Lyon, ne fait qu'émettre un doute soulevé par
bien d'autres historiens.
Voici, par exemple, ce qu'en dit le journaliste du Monde, spécialiste de l'Afrique contemporaine,
Stéphen Smith, dans son livre ( de 2004 ) Négrologie(Editions Calmann-Lévy) :
« L'historiographie africaine dominante exonère le monde arabe de sa participation dans la déportation séculaire d'esclaves noirs, pour des
raisons politiques opposées à celles visant à aggraver la culpabilité des « Blancs ». Ce silence devient falsification, au profit d'une rente de situation, quand il couvre des impostures telles
que la « maison des esclaves » à Gorée, l'îlot au large de Dakar. Classé patrimoine de l'humanité par l'Unesco, soutenu financièrement — entre autres - par la fondation France Liberté de Danielle
Mitterrand, ce haut lieu de mémoire a été visité par le pape Jean-PaulIIet trois présidents américains, Jimmy Carter, Bill Clinton et,
en juillet 2003, par George W. Bush. Tous s'y sont recueillis en contemplant, émus, les entrepôts de la maison d'où seraient partis, en passant par la « porte de l'oubli », quelque 180 000
esclaves entre 1711 et 1810. En vérité, si ces sous-sols voûtés abritèrent des captifs, ceux-ci firent uniquement partie de la domesticité d'une riche métisse,
lasignare
-du portugaissenhora -Anne Colas, propriétaire de cette demeure construite tardivement par des Français, entre 1783 et 1786, laquelle
n'a jamais servi d'embarcadère à des milliers d'esclaves... Pour avoir énoncé cette vérité, le père Joseph Roger de Benoist a dû faire amende honorable lors d'un « séminaire » explicitement
convoqué à Gorée à cet effet, les 7 et 8 avril 1997, sur le thème : « Gorée dans la traite atlantique : mythes et réalités». Historien à l'université Cheikh Anta Diop à Dakar, Djibril Samb, qui a
édité les actes de ce « colloque», précise dans l'introduction de son ouvrage le but recherché : « Nous sommes donc réunis ici pour interroger l'Histoire, pour interroger le rôle de Gorée dans la
traite atlantique,non à partir d'une position épistémologique privilégiée, non par pur amour de la Science ni de la
Connaissance, mais à partir de notre présent, qui est aussi — et qui est essentiellement en l'espèce — la place de Gorée dans notre économie symbolique la plus profonde.
»( C'est le Scrutateur qui souligne)
Les boursouflures de
style en moins, on ne saurait être plus clair. Mais pourquoi, du pape Jean-PaulIIà trois présidents américains, le reste du monde
s'accommode-t-il d'un mensonge ? « Sur l'île de Gorée, l'émotion est la chose la mieux partagée », commente Catherine Clément, qui a consacré un livre
—Afrique esclave
-à Gorée. Imaginerait-on l'écrivain-philosophe, nullement dupe, aussi indulgente si elle avait découvert pareille supercherie sur un lieu de mémoire
de la Shoah ? ».
Voici qui est
parfaitement clair.Gorée est un symbole.Pourquoi pas?Mais pourquoi le présenter comme une réalité historique, que personne n'aurait le droit de contester sous peine des foudres de l'idéologie
dominante, qui ne sont pas sans conséquences(universitaires bâillonnés, entre autres, sans parler des conséquences économiques et
financières).
Dieudonné est donc plus négationniste que
Faurisson. Il l'est de la Shoah, comme l'autre. Il l'est aussi, mais davantage, sur un point non négligeable d'histoire africaine.
Tel est l'individu très cher à Jimmy Brother, à RFO
(Guadeloupe), à RCI, et à tant d'autres faussaires qui ont pourtant pignon sur rue.
Mes lecteurs Guadeloupéens auront d'ailleurs
constaté à quel point la station d'émission de Destrellan (sur la commune de Baie-Mahault en Guadeloupe), relevant pourtant du service public, entretenue donc par les subsides du contribuable
(donc aussi par les miens!!!!!), se fait complice, en général de ce qu'il peut y avoir de plus subversif dans le monde, et particulièrement en Guadeloupe.
Oh! que de douceur, que d'onctuosité pour
interviewer, par exemple, les brutes dirigeantes du syndicat (ouvertement politique, et indépendantiste!) UGTG!
Mais nos « journalistes » vont très loin
dans le souci du détail. Avez-vous prêté l'oreille, autre exemple, aux voix qui présentent ( vers 19h30) la séquence des photos de la vieille Guadeloupe, du célèbre Catan (séquence qui pourrait
être agréable, paisible, émouvante, et qui l'est ...parfois!).
Grande a été ma
surprise ces derniers temps de reconnaître la voix gutturale, sèche, et sans nuances de Luc Reinette. Il ne pouvait y avoir d'erreur. Sur l'écran s'affichait une photo de 1945, représentant
l'ancien évêque de la Guadeloupe, monseigneur Jean Gay, entouré de son Conseil presbytéral, lors de sa prise de fonction officielle en 1945. L'évêque y était pris à partie, grossièrement, (sur
RFO, par Luc Reinette. Que l'on ose me démentir! Tout cela doit êtrelégalement conservé en
archives). Plus récemment ce fut un commentaire du même tabac, (c'est-à-dire vulgaire, et extrémiste, du Reinette à l'état brut!), commentaire injurieux
pour les anciens combattants noirs tombés au champ d'honneur « de cette guerre qui ne nous concernait pas » (sic).
Et il y a eu d'autres interventions du même genre,
sur lesquelles je passe (pour aujourd'hui),
Or Luc Reinette n'est pas un citoyen ordinaire. Il
est l'ancien leader maximo de l'ARC, (Alliance Révolutionnaire Caraïbe); il est ce terroriste, jamais repenti dont l'action a coûté la vie, et causé des dommages physiques et psychologiques à
trop de gens, sans parler des dégâts économiques subis par la Guadeloupe.
Luc Reinette est cet homme qui m'avait
personnellement, moi Edouard Boulogne, mis en tête de liste de gens à éliminer, physiquement dans les années 1980.
A l'époque, j'en avais été averti de divers
côtés.
J'en ai eu
confirmation, récemment de vive voix, par Jean-François Rozan, qui frayait alors avec cette engeance (il reçut même une décoration dudit Reinette!!). Voici ce qu'en dit ce bien étrange M. Rozan,
dans son livre Mémoires d'avant la nuit( éditions Jasor, page 163) : « Je pus convaincre Reinette de renoncer au projet d'assassinat
du plus virulent des fauconsqui continuait à me vouer aux pires sévices, mais la pose d'une nouvelle bombe devint inévitable. L'arrivée de la
Route du Rhum en fournit l'occasionlorque son PC à l'hôtel Marissol explosa ».(Petites précisions : Je n'ai
jamais voué JF Rozan à quelque « sévices » que ce soit. Mes armes furent celles de l'information et de la polémique politique dans le journal Guadeloupe 2000, que je dirigeais. M. Rozan
m'intenta d'ailleurs un procès pour diffamation. Procès... qu'il PERDIT! Oui!
D'autre part je n'ai jamais été un
« faucon ». Ou alors il faudrait ranger sous cette appellation le juge anti terroriste Bruguière, les hommes du GIGN, ceux du RAID, et toux ceux qui travaillent d'arrache-pied, au
maintien du minimum des conditions qui rendent possible une vie sociale et humaine).
Tel est le pigiste de RFO
(Guadeloupe).
La question se pose désormais de notre attitude
devant le comportement des dirigeants de cette station. Je ne veux certes pas généraliser. Tous les journalistes et employés de RFO ne sont certes pas des séparatistes. J'en connais plusieurs qui
sont de bons professionnels, et qui ne donnent pas dans les dérives subversives.
Force est de constater, qu'ils
« s'écrasent », comme on dit.
La direction est-elle
responsable?
Peut-être pas coupable. Mais responsable?
Assurément.
Quand on n'a pas le courage d'assumer les
responsabilités, on refuse de les assumer. C'est une question d'honnêteté (et de prudence!).
De plus en plus de Guadeloupéens en ont assez de ce
laxisme, de ces lâches compromissions avec ceux qui travaillent à détruire, la Guadeloupe française, c'est à dire... simplement, et historiquement, de part en part, la
Guadeloupe.
Loné é respé pou Pèp
Gwadloup!
Edouard
Boulogne.
Il va de soi, que mes propos, pour ceux qui y
adhèrent n'auront de poids que s'ils sont largement diffusés.
Se plaindre, pleurnicher, si l'on n'a rien fait par les moyens légaux qui nous restent encore, serait contraire à la logique et à l'honneur.
Alors, lecteurs... à vous de jouer.