16 Novembre 2021
Il y a quelque trente ans. On se souvient de la quasi guerre civile qu'avait déclenchée le FLNKS pour « exiger » (ainsi s'expriment toujours ces gens là) l'indépendance.
Les séparatistes canaques étaient d'ailleurs divisés entre eux et l'un des leaders Eloi Machoro fut assassiné par l'un des autres camps. En France (en période de cohabitation) le travail efficace d'un gouvernement dirigé par Jacques Chirac fut contrecaré lors d'élections législatives par François Mitterrand qui, nolens-volens nomma comme nouveau chef du gouvernement Michel Rocard, ancien porteur de valises au profit du FLN algérien.
Rocard choisit une solution qui devait, à ses yeux, comme à ceux des inconditionnels de la « décolonisation », une solution qui devait consister en une série de referendums à organiser après une période de cohabitation d'une vingtaine d'années.
Deux de ces référendums ont déjà eu lieu choisissant dans les deux cas le maintien du statu quo.
Le troisième referendum doit avoir lieu le douze décembre prochain (en principe).
Mais le FLNKS refuse cette consultation qui serait une « déclaration de guerre » (sic).
Ces messieurs ont compris que le temps ne travaillait pas pour eux, une partie de plus en plus importante des « indigènes » se détachant de la posture séparatiste.
En Guadeloupe et en Martinique nous devons être attentifs à ce qui se passe là-bas et qui nous concerne. (Le Scrutateur)
Une branche du parti indépendantiste FLNKS réclame un report du référendum, prévu le 12 décembre, en raison de la pandémie de Covid-19. Mais le gouvernement s'y refuse.
Le maintien de la date du 12 décembre pour le référendum sur l'indépendance de l'archipel français de Nouvelle-Calédonie «s'apparente à une véritable déclaration de guerre contre le peuple kanak», a estimé Palika-FLNKS, l'une des deux principales branches du parti indépendantiste FLNKS, qui réclame un report en raison de l'épidémie de Covid-19.
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«Cette décision inique relève de la provocation politique. Elle nous ramène à la case départ d'avant les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) et met à mal toute possibilité de dialogue sur l'avenir du pays», a déclaré dans un communiqué le Bureau politique du Palika (Parti de libération kanak). «L'entêtement de l'État (...) pourrait engendrer une situation de tension dangereuse pour la paix civile», a encore prévenu le Palika, dont le chef de file, Paul Néaoutyine, est signataire de l'accord de Nouméa et président de la province nord.
Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure, a annoncé vendredi lors d'un déplacement officiel dans un village géré par les indépendantistes, que le gouvernement avait pris la décision de maintenir le troisième et dernier référendum de l'accord de Nouméa au 12 décembre. Il a mis en avant «la situation sanitaire maîtrisée» avec des indicateurs bien orientés, après que Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, eut insisté sur le fait que «seul le critère sanitaire» serait pris en compte dans le choix de maintenir ou pas le vote.
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Les partis loyalistes réclament qu'il se tienne à la date prévue du 12 décembre. En revanche, le FLNKS a fait savoir depuis le 20 octobre qu'il ne participerait pas à ce référendum dont il ne reconnaîtra pas le résultat, arguant de l'impossibilité de «mener une campagne équitable» et d'une population kanak plongée dans le deuil - plus de 50% des 272 morts sont d'origine Kanak. Le parti indépendantiste accuse l'État «d'avoir manqué à de nombreuses reprises à la neutralité requise» et «choisi de prendre fait et cause pour la droite coloniale». Le Palika affirme enfin dans ce texte qu'il «saisira l'instance internationale de décolonisation de l'ONU pour dénoncer l'absurdité d'une consultation d'autodétermination sans le peuple colonisé».
Pour autant, le résultat du référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie le 12 décembre sera bien «légitime», a insisté dimanche le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu. Sur CNews et Europe 1 , il a déclaré que «la non-participation est un droit en démocratie» mais elle n'aura pas d'«impact juridique». «Le fait de ne pas participer n'emportera pas de doute sur la sincérité» du scrutin et cela «n'empêche pas qu'il soit légitime au sens juridique du terme», a-t-il souligné. Cependant «l'enjeu est de tirer les conclusions politiques» de cette non-participation.
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Car le 13 décembre au matin, «50% de la population dira “l'affaire n'est pas terminée, l'auto-détermination doit prospérer”», et l'autre partie de la population, les loyalistes, «diront “nous avons acquis le droit de rester dans la République”», a relevé M. Lecornu. Ainsi «l'enjeu va être de trouver un chemin commun», selon lui.
Dans le cadre du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998) qui prévoit la tenue de trois référendums, deux ont eu lieu en 2018 et 2020, avec pour résultat un rejet de l'indépendance à une majorité de 56,7% puis 53,3%.
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