Plume
"en tchou à poul"et littérature

Comme quoi le culot paie : comme Giscard quelques semaines plus tôt,
Yves Jégo est passé par la case édition avec "Quinze mois et cinq
jours entre faux gentils et vrais méchants". Remarquez, il aurait tout
aussi bien pu intituler son opuscule, "Quinze mois et cinq jours
entre faux-jeton et faux-jetons", mais il a préféré s'en tenir au
titre qui a été retenu. Comme Giscard, Jégo se met en scène en
racontant ou en prétendant raconter une histoire d'amour, et en
servant au lecteur une salade d'imaginaire et de réalité - les lieux,
par exemple, ou le nom de personnages ayant eu à connaître de cette
période en ces lieux.
En lisant France-Antilles, on croit comprendre que Jégo aurait dit,
lors d'une dédicace en librairie - en face du siège du PS et de
l'antenne parisienne de la région Guadeloupe : "Je devais cette vérité
aux ultramarins" .
Au moins lui saura-t-on gré d'une certaine justesse dans le choix de
la formule "cette vérité", qui, par l'usage du démonstratif, montre
bien qu'il s'agit d'une sorte de produit de consommation à l'usage de
la crédulité de chacun, ce qui n'eût pas été le cas s'il avait usé de
l'article défini en disant "la vérité" et en conférant au mot vérité
une note de réalité et de sincérité à la fois. Peut-être est-ce, de sa
part, de la prudence seulement. Car l'usage de l'article défini eût
autorisé un certain nombre de personnes à penser qu'il y aurait eu,
dans ce la-là, des manières à la Madoff.
Jégo est un communiquant, un de ceux pour qui les mots sont comme des
pailles dans l'acier de la réalité, de manière à tromper son monde et
à tisser une toile de fiction autour de l'objectif qui est le sien, à
savoir, le culte de son Jégo ou, de son ego, ce qui, dans son cas
particulier, revient au même. Outre une volonté manifeste de se poser
en ange de lumière dans le paysage tourmenté des Antilles, la
communication orchestrée par l'auteur de ce plaidoyer pro domo (et non
pas pro DOM, comme il voudrait le faire croire) laisse aussi
apparaître une offre de service permanente adressée à Nicolas Sarkozy
dont Jégo veut être le très humble, très zélé, très fidèle et très
obéissant serviteur... Et la question se pose : comment peut-on servir
tant de maîtres à la fois ? Car cet ultra sous-marin n'a-t-il pas
également offert ses services à un certain... Domota ? Nul pacte de
sang, certes, mais un pacte de coeur. Rien du syndrome de Stockholm
évoqué par l'auteur lui-même : une réalité plus simple encore, un
mécanisme connu sous le nom de phénomène de l'idiot utile, à savoir
une convergence idéologique avec le nuisible qui vous méprise mais
sait qu'il peur se servir de vous à discrétion. En cela,
l'intelligence de Domota n'a jamais fait défaut, dans leur relation,
puisque le Jégo "poigné" s'est toujours montré un Jégo "oignant", si
l'on peut dire.
Cette - soi-disant - vérité de Jégo n'est en réalité que la mise en
scène de son épopée, autrement dit de son image. Quant à sa vérité, ou
la vérité qui le concerne, M. Jégo est très habile à user du fard de
l'ingénuité pour se faire passer - entre faux gentils et vrais
méchants - pour le seul vrai gentil, et, bien entendu... adroit, bien
intentionné et surtout génial de compétence malgré quelques erreurs
vénielles concédées pour faire croire à un examen de conscience
exigeant.
En tout cas, il faudra qu'un jour, ceux qui ont vécu ces quinze mois
et cinq jours en question apportent à leur tour apporte quelques
pierre à l'édifice de la vérité, de manière à démasquer M. Jégo, qui,
quelles que soient ses options personnelles, ne les assume pas
vraiment, même s'il a clairement montré sa préférence - en tout cas sa
déférence - envers un certain... Domota (et, depuis la parution de son
opus, sa référence à ce même Domota là où il ne faudrait tout de même
pas pousser trop loin la plaisanterie). La vérité c'est qu'en assez
peu de temps Jégo a créé ex nihilo un certain nombre de problèmes
(2000 chômeurs-Jégo dans le BTP à la Martinique en 2008, grâce à qui ?
grâce à quelle initiative ? avant toute explosion de crise mondiale ou
locale), et que quand les problèmes existaient déjà, M. Jégo les a
amplifiés, voire multipliés, par une conception "angélico-prophétique"
de sa mission. Du reste, les appréciations publiques portées par
Brigitte Girardin qui l'a précédé à la rue Oudinot sont plus
éloquentes que n'importe quel pamphlet. Mais M. Jégo continuera à
bomber le torse (avec une feinte bonhommie et une tout aussi feinte
humilité) là où la décence aurait dû l'inviter à se faire oublier.
Perversité, paranoïa, inconscience totale ? Les qualificatifs ne
manqueraient pas pour qualifier les différentes saillies de Jégo, tant
celles pour expliquer son éviction que celles pour qualifier sa
succession à la rue Oudinot. Enfin, M. Jégo est tranquille,
l'actualité people est trop alimentée en futilités pour que les
projecteurs - autres que ceux qu'il allume lui-même - se braquent sur
sa personne. Ainsi, les dépenses de représentation et de relations
publiques de la rue Oudinot resteront à l'état de chuchotement, et il
y a fort à parier que sa succession est trop occupée à travailler pour
prendre le temps de livrer en pâture à l'opinion publique les
gaspillages et inutilités auxquelles le prodigue M. Jégo s'est livré
avec l'argent de la République sous couvert de sa "mission".
Si Jégo devait "cette vérité" aux ultramarins, ceux de Saint-Barth se
sentiront un peu frustrés ; notamment pour ce qui est du séjour, chez
eux, qui clôtura comme une leçon de chose (incompétence,
méconnaissance des dossiers, mépris des élus locaux et de la
population, pwofitasyon et autres douceurs de fin de règne) le séjour
de ce porte-avion de son ego au secrétariat d'État au DOM-TOM.
Ce sera peut-être bientôt au tour du préfet Desforges de livrer à la
postérité le témoignage de son oeuvre admirable d'administrateur, et
nous pourrions lui suggérer un titre : "Quarante-quatre jours pour
l'honneur, pour la France et pour la République".
André Catzyeu
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Plume "en tchou à poul"et littérature
Comme quoi le culot paie : comme Giscard quelques semaines plus tôt, Yves Jégo est passé par la case édition avec "Quinze mois et cinq jours entre faux gentils et
vrais méchants". Remarquez, il aurait tout aussi bien pu intituler son opuscule, "Quinze mois et cinq jours entre faux-jeton et faux-jetons", mais il a
préféré s'en tenir au titre qui a été retenu. Comme Giscard, Jégo se met en scène en racontant ou en prétendant raconter une histoire d'amour, et en servant au lecteur une
salade d'imaginaire et de réalité - les lieux, par exemple, ou le nom de personnages ayant eu à connaître de cette période en ces lieux.
En lisant France-Antilles, on croit comprendre que Jégo aurait dit, lors d'une dédicace en librairie - en face du siège du PS et de l'antenne parisienne de la région
Guadeloupe : "Je devais cette vérité aux ultramarins" .
Au moins lui saura-t-on gré d'une certaine justesse dans le choix de la formule "cette vérité", qui, par l'usage du démonstratif, montre bien qu'il s'agit d'une
sorte de produit de consommation à l'usage de la crédulité de chacun, ce qui n'eût pas été le cas s'il avait usé de l'article défini en disant "la vérité" et en
conférant au mot vérité une note de réalité et de sincérité à la fois. Peut-être est-ce, de sa part, de la prudence seulement. Car l'usage de l'article défini eût autorisé
un certain nombre de personnes à penser qu'il y aurait eu, dans ce la-là, des manières à la Madoff.
Jégo est un communiquant, un de ceux pour qui les mots sont comme des pailles dans l'acier de la réalité, de manière à tromper son monde et à tisser une toile de fiction
autour de l'objectif qui est le sien, à savoir, le culte de son Jégo ou, de son ego, ce qui, dans son cas particulier, revient au même. Outre une volonté manifeste de se
poser en ange de lumière dans le paysage tourmenté des Antilles, la communication orchestrée par l'auteur de ce plaidoyer pro domo (et non pas pro DOM, comme il voudrait
le faire croire) laisse aussi apparaître une offre de service permanente adressée à Nicolas Sarkozy dont Jégo veut être le très humble, très zélé, très fidèle et très
obéissant serviteur... Et la question se pose : comment peut-on servir tant de maîtres à la fois ? Car cet ultra sous-marin n'a-t-il pas également offert ses services à un
certain... Domota ? Nul pacte de sang, certes, mais un pacte de coeur. Rien du syndrome de Stockholm évoqué par l'auteur lui-même : une réalité plus simple encore, un
mécanisme connu sous le nom de phénomène de l'idiot utile, à savoir une convergence idéologique avec le nuisible qui vous méprise mais sait qu'il peur se servir de vous à
discrétion. En cela, l'intelligence de Domota n'a jamais fait défaut, dans leur relation, puisque le Jégo "poigné" s'est toujours montré un Jégo "oignant", si l'on peut
dire.
Cette - soi-disant - vérité de Jégo n'est en réalité que la mise en scène de son épopée, autrement dit de son image. Quant à sa vérité, ou la vérité qui le concerne, M.
Jégo est très habile à user du fard de l'ingénuité pour se faire passer - entre faux gentils et vrais méchants - pour le seul vrai gentil, et, bien entendu... adroit, bien
intentionné et surtout génial de compétence malgré quelques erreurs vénielles concédées pour faire croire à un examen de conscience exigeant.
En tout cas, il faudra qu'un jour, ceux qui ont vécu ces quinze mois et cinq jours en question apportent à leur tour apporte quelques pierre à l'édifice de la vérité, de
manière à démasquer M. Jégo, qui, quelles que soient ses options personnelles, ne les assume pas vraiment, même s'il a clairement montré sa préférence - en tout cas sa
déférence - envers un certain... Domota (et, depuis la parution de son opus, sa référence à ce même Domota là où il ne faudrait tout de même pas pousser trop loin la
plaisanterie). La vérité c'est qu'en assez peu de temps Jégo a créé ex nihilo un certain nombre de problèmes (2000 chômeurs-Jégo dans le BTP à la Martinique en 2008, grâce
à qui ? grâce à quelle initiative ? avant toute explosion de crise mondiale ou locale), et que quand les problèmes existaient déjà, M. Jégo les a amplifiés, voire
multipliés, par une conception "angélico-prophétique" de sa mission. Du reste, les appréciations publiques portées par Brigitte Girardin qui l'a précédé à la rue Oudinot
sont plus éloquentes que n'importe quel pamphlet. Mais M. Jégo continuera à bomber le torse (avec une feinte bonhommie et une tout aussi feinte humilité) là où la décence
aurait dû l'inviter à se faire oublier.
Perversité, paranoïa, inconscience totale ? Les qualificatifs ne manqueraient pas pour qualifier les différentes saillies de Jégo, tant celles pour expliquer son éviction
que celles pour qualifier sa succession à la rue Oudinot. Enfin, M. Jégo est tranquille, l'actualité people est trop alimentée en futilités pour que les projecteurs -
autres que ceux qu'il allume lui-même - se braquent sur sa personne. Ainsi, les dépenses de représentation et de relations publiques de la rue Oudinot resteront à l'état
de chuchotement, et il y a fort à parier que sa succession est trop occupée à travailler pour prendre le temps de livrer en pâture à l'opinion publique les gaspillages et
inutilités auxquelles le prodigue M. Jégo s'est livré avec l'argent de la République sous couvert de sa "mission".
Si Jégo devait "cette vérité" aux ultramarins, ceux de Saint-Barth se sentiront un peu frustrés ; notamment pour ce qui est du séjour, chez eux, qui clôtura comme une
leçon de chose (incompétence, méconnaissance des dossiers, mépris des élus locaux et de la population, pwofitasyon et autres douceurs de fin de règne) le séjour de ce
porte-avion de son ego au secrétariat d'État au DOM-TOM.
Ce sera peut-être bientôt au tour du préfet Desforges de livrer à la postérité le témoignage de son oeuvre admirable d'administrateur, et nous pourrions lui suggérer un
titre : "Quarante-quatre jours pour l'honneur, pour la France et pour la République".
André Catzyeu
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