28 Novembre 2020
Dans l'article que j'ai consacré hier à Michel Z, ce producteur martiniquais de musique Rap brutalisé par des policiers en vive colère, j'ai traité ces policiers de « cons ». Je voulais signifier que moi aussi j'étais en colère du fait que ces représentants de l'ordre public avaient commis l'erreur de donner au grand public l'image de leur fonction que souhaitent imposer en France les ennemis de la France, parmi lesquels de nombreux blancs, de gauche et d'extrême gauche, animés par la haine de soi, et de leur pays. Et de fait, un incident en soi assez banal dans la situation présente est devenu une affaire étourdissante, qui met en cause la nation tout entière et contraint le gouvernement lui-même (un gouvernement aussi falot que d'habitude) à réviser voire annuler l'article 24 d'un projet de loi qui prétendait protéger les policiers contre la chasse à l'homme sur les « réseaux sociaux ».
J'ai donc, parce que par leur maladresse ces gardiens de l'ordre (comment pouvaient-ils ne pas au moins soupçonner la présence en ces lieux de caméras de surveillance ?) ont travaillé involontairement contre eux-mêmes et leur mission. D'où mon qualificatif de « cons » à leur encontre, un mot devenu fort banal par les temps qui courent, et utilisé à l'envie par des gens très cultivés, de gauche et même …. de droite. Tant pis pour les chochotes qui s'en formaliseraient.
Notons l'embaras où ils ont plongé même des personnes peu suspectes de sympathie pour la gauche extrême. Ainsi pour Louis Alliot, l'ancien compagnon de Marine Le Pen qui écrit ce matin :
« Dans cette affaire, « il ne fait aucun doute que ces policiers ont agi en dehors de leurs missions et de leurs droits ». Ces mêmes agents « seront sanctionnés et ça ira certainement jusqu'à la révocation, car quand on est en dehors du cadre, on est sanctionné », a poursuivi l’élu, rappelant le caractère exceptionnel des faits de ce type. « Dans la masse, on pense à la personne qui a été frappée inutilement et par sauvagerie, mais il n'en demeure pas moins que 99% des actes de notre police respectent les règles et la loi », a souligné le maire de Perpignan. Et de prévenir : « Si on commence à affaiblir les forces de police, les citoyens vont se trouver en première ligne face aux voyous et ce sera le début de la guerre civile et de l’anarchie. »
Cela dit, l'honneur consiste, ayant tancé les « enfants fautifs », à ne pas les abandonner à la meute des chiens qui veulent leur faire la peau.
C'est la raison pour laquelle je publie ce communiqué de leurs collègues qui dans un procès-verbal de l'incident, tentent de les protéger en rétablissant les faits dans un style qui m'a paru constructif et honnête.
(Le Scrutateur).
Nos confrères de France Bleu ont pu consulter le PV de la déposition des policiers.
Dans ce PV rédigé par un gardien de la paix, les policiers racontent avoir aperçu “un individu non porteur du masque qui se dirige d’un pas rapide vers la rue de Renaudes (…) L’individu ne cesse de jeter des coups d’œil en direction de notre véhicule sérigraphié, paraissant nerveux“.
Les policiers racontent qu’ils décident de le contrôler “vu la réglementation concernant la lutte contre le Covid-19 et la mise en place du confinement“. “Nous nous dirigeons vers lui, revêtus de notre brassard police tout en lui déclinant notre qualité et intention à son égard. Une forte odeur de matière stupéfiante émane de sa personne. Il est porteur d’un gros sac en bandoulière de couleur marron“, précise le PV.
“L’homme continue son chemin, et alors que nous tentons de le saisir par le bras pour le maintenir sur place, il se débat en nous repoussant à l’aide de ses mains et se précipite par la porte d’un établissement recevant du public” qui se révèlera être un studio d’enregistrement musical. “Dans son action, alors que nous tentons de l’intercepter, il nous entraîne de force dans l’enceinte du bâtiment“, racontent les policiers.
Le PV se poursuit par le récit de ce qui s’est passé dans le hall d’entrée du studio de musique. “Nous tentons d’interpeller l’individu avec peine. Celui-ci se débat et nous repousse à plusieurs reprises avec ses bras en tentant de nous porter des coups et en hurlant des prénoms comme pour solliciter de l’aide afin d’échapper à notre emprise. Nous tentons vainement de procéder à son menottage.“
“Ce dernier devient dangereux à notre égard, nous trouvant dans un milieu clos, qui ne nous permet que peu de mouvements, nous sommes contraints d’effectuer, via les gestes techniques et professionnels, une amenée au sol de l’individu (…) Dans la débâcle, l’homme tente à plusieurs reprises de se saisir de notre arme administrative, se trouvant dans un étui comportant une sécurité, ce qui entrave ses intentions. Il tente également de se saisir d’un objet se trouvant dans sa sacoche, sans succès et sans que nous ne puissions déterminer la nature de l’objet. L’individu hurle et nous donne des coups avec ses bras et ses jambes“, indique le PV.
Les trois policiers affirment avoir alors tenté de sortir du local, en vain. “L’individu continue de nous porter des coups avec ses bras et ses jambes et se met devant la porte de sortie, nous empêchant ainsi de quitter le local (…) Nous constatons la présence d’un escalier semblant donner sur un étage en sous-sol, d’où semble provenir soudainement une dizaine d’individus. Ces derniers crient à plusieurs reprises ‘on va vous défoncer’, ‘vous êtes morts’. Le brigadier tente de bloquer la porte d’accès donnant sur cet escalier, afin que la dizaine d’individus y restent bloqués, ces derniers étant susceptibles de représenter un danger imminent à notre égard“.
Le PV décrit une “situation de plus en plus critique“. “Nous recevons à plusieurs reprises des coups au niveau du visage, émanant de l’individu dont nous souhaitions initialement procéder au contrôle (…) Le brigadier et le gardien reçoivent également plusieurs coups portés par l’individu bloquant la porte d’accès extérieur, au niveau du ventre, des bras et du visage.“
“Ne parvenant toujours pas à nous extraire de ce local, le gardien se saisit de sa matraque télescopique et en porte plusieurs coups au niveau du ventre des jambes, des bras de l’homme. Ce dernier semble totalement insensible à la douleur et parvient à se saisir de la matraque télescopique par le bout. Il tente de s’en emparer (…) Le gardien effectue une saisie arrière sur l’individu et nous parvenons à cet instant à récupérer sa matraque télescopique des mains de l’individu. Nous portons alors plusieurs coups de matraque télescopique à l’individu dont certains, dans la débâcle et l’agitation l’atteignent au visage“, indique le récit des policiers. C’est alors qu’ils parviennent à ouvrir la porte et à sortir du local.
A l’extérieur, les trois policiers trouvent les renforts qu’ils avaient sollicités par radio. Ils décident de tenter à nouveau de rentrer dans l’établissement “afin de procéder à l’interpellation de l’auteur des violences à notre égard, ainsi que, vu le contexte sanitaire en vigueur, de procéder à des contrôles et vérifications sur la présence de l’ensemble des occupants de ce local, ne s’apparentant aucunement à un lieu d’activité de première nécessité. A cet instant, l’auteur des violences à notre égard se place derrière la porte et fait délibérément obstacle à son ouverture. Alors que la porte se trouve entrouverte, un effectif de police que nous ne sommes pas en mesure d’identifier (…) qui ne fait pas partie de notre unité, jette une grenade lacrymogène de type MP7 dans l’enceinte du local“, poursuit le procès-verbal.
Les policiers racontent qu’ils attendent “à l’extérieur que le gaz se dissipe. Vu la superficie des lieux, les individus à l’intérieur ont la possibilité de se dégager et de se protéger des gaz”, estiment-ils.
“Nous pénétrons à nouveau dans le local et en extrayons l’ensemble des personnes s’y trouvant“, notamment “l’auteur des violences à notre égard“. Il est alors 18h55, selon le PV. “Lors de son menottage, l’individu ne se laisse pas faire“, un gardien de la paix se blesse au pouce. Les neuf autres hommes présents dans les locaux, tous âgés d’une vingtaine d’années, sont interpellés.