4 Octobre 2009
Quand Domota se moque du monde ( et pourquoi il a raison ).
La journée d'hier est une journée de transition.
En Martinique, les indépendantistes ont rassemblé, le 3 octobre, de leur propre aveu 800 personnes (huit cents!). Il faut diviser par trois ou quatre. Echec sur toute la ligne.
Le vrai danger pour la Martinique est, désormais, la pourriture de son élite politique, qui devant les « incertitudes » (?) du pouvoir à Paris, peuvent encore conduire Madinina à l'aventure du 74 (première étape vers une indépendance que ne veut pas le peuple. Mais que vaut le peuple, pour ces étranges « démocrates »?).
En Guadeloupe, la journée d'hier est moins lisible.
Ce qu'espéraient les agitateurs ( bons Samaritains, selon le plus crétin des ecclésiatiques que la Guadeloupe ait connu depuis quatre siècles!) ne s'est pas produit. Nul déferlement populaire comme l'avaient rêvé les addictifs du « principe du plaisir » ( cf notre article d'hier : Domota, UGTG, and Co ).
Mais l'UGTG (déguisé en pseudo LKP) a rassemblé six à sept mille personnes. C'est son score habituel.
Ce n'est pas rien.
Ce n'est pas la révolution.
Ce n'est pas la révolution, mais c'est suffisant pour achever une Guadeloupe profondément blessée par les coups de haches qu'elle a reçue en février-mars.
La fréquentation de la manif d'hier n'est évidemment pas ce qu'en disent ces gens là.
Le reporter de Canal 10, vers 11 h du matin filmait, et commentait un défilé, du côté de Lauricisque (avanie des peuples de la Caraibe). Le défilé , clairsemé, s'étirait, s'étirait, s'étirait.....de façon à suppléer le manque de densité, par l'impression temporelle. Un défilé si long ne pouvait regrouper que beaucoup de monde (n'est-ce pas?!). Notre journaliste commentait « Il y a beaucoup de monde, 7000 personnes au moins ».
10 minutes plus tard, un militant jaillissait de la foule, et lui disait, en créole, « je t'ai entendu parler de 7000 personnes. Tu n'es pas sérieux, nous sommes 40000, je les ai compté ». Ben, voyons!
Plus tard, devant le Palais de la Mutualité, repaire des fauves upéèlgistes, l'un des meneurs, encore un peu naïf, Alain Plaisir, prétendait avoir compté 20000 manifestants. Comme le journaliste lui faisait remarquer que le chiffre de 40000 avait été avancé, notre homme se trahissait en se laissant aller à un sourire, (que j'ai noté, car les sourires sont rares dans cette faune de basse extrace).
M.Plaisir, encore novice, n'est pas encore rodé à l'arithmétique de l'UPLG. Il apprendra. Pour ces gens là, issus de la mouvance marxiste-léniniste « le mensonge est l'arme la plus éprouvée de la lutte bolchévique » ( comme disait Lénine).
Les propos ultérieurs des « grands » leaders, traduisaient, involontairement) une certaine déception. Domota se laissait même aller à des menaces contre les absents de ce jour, qui se seraient laisser impressionner par les « mensonges » des « yo », c'est-à-dire de tous ceux qui leur résistent, et ne se laissent pas intimider par les nazillons des tropiques.
Mais, de son point de vue, M. Domota a raison de menacer, et de plastroner. Si le mouvement guadeloupéen a obtenu un « meilleur » résultat que celui de la Martinique, n'est-ce pas à cause de la légèreté, et/ou, de la lacheté de tant de responsables, politiques et économiques, qui pour obtenir au quotidien, dans les mairies, dans les entreprises, une « paix » trompeuse, se sont habitués à faire toutes sortes de concessions, et pas seulement financières, (car le racquet est la règle en certains milieux) à des gens qui ne veulent que les étrangler, ainsi que la Guadeloupe.
S'ils se refusaient à comprendre, et s'il n'y avait qu'eux, je dirais : tant pis, tant pis pour eux.
Quoiqu'il en soit, ici également, la journée d'hier marque un recul de la canaille séparatiste.
Je voudrais pour terminer ce billet du jour remercier ETV (Télé Eclair) de m'avoir accordé une interview d'une douzaine de minutes, qui a déjà été diffusée deux fois, et qui devrait l'être encore aujourd'hui dimanche. Cette interview m'a permis de remettre les pendules à l'heure.
Edouard Boulogne.
Devinette en guise de post scriptum : Quel est cet « avocat du peuple » que l'on n'a pas vu hier à la manif, et qui est propriétaire d'un splendide appartement face au Champ de Mars, l'un des quartiers les plus chers de Paris?