8 Juillet 2021
Le pays le plus pauvre des Amériques est au bord de l’implosion. Dans la nuit de mardi à mercredi, le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné, dans sa résidence, par un commando armé. Des « étrangers qui parlaient anglais et espagnol », selon le Premier ministre Claude Joseph, qui a vu ses pouvoirs exceptionnellement amplifiés après que l’état de siège eut été déclaré hier soir. Dans un communiqué de presse, il a appelé la population haïtienne au calme, alors qu’au même moment, leurs voisins de la République dominicaine annonçaient la « fermeture immédiate » de leurs frontières communes. Claude Joseph s’est également félicité de la mort de quatre « mercenaires » impliqués dans l’attaque. Deux autres ont été arrêtés dans la foulée. Réuni en urgence mercredi, le Conseil de sécurité de l’Onu a appelé à « éviter tout acte qui pourrait contribuer à accroître l’instabilité » d’un pays gangrené par la corruption, la pauvreté et l’insécurité. À son arrivée au pouvoir en 2019, Jovenel Moïse s’était pourtant fixé comme objectif premier de diminuer l’influence néfaste de gangs jouissant d’une impunité totale. Pari perdu.
Cela fait plus de deux siècles que l'ex perle de la Caraïbe s'est enfoncée dans la succession des coups d'Etat les plus sanglants, des régimes inefficaces et impuissants, sur la réalité desquels le conformisme international ferme les yeux sous prétexte que ce pays serait la première république noire.
L'assassinat de M.Jovenel ovrira-t'il sur un chaos encore plus grand.
Certains disent que la solution passerait par une recolonisation 217 ans après la rupture avec la France.
Mais cela n'est pas sérieux. Recoloniser serait aller contre le « sens de l'histoire ». Il y a aujourd'hui, mais pour combien de temps encore, des principes sacrés et intouchables. Périssent les vivants, plutôt que les principes.
Reste la prière pour qui croit en l'efficacité de cette voie. (LS).