10 Juin 2021
En 2019, le journal Le Parisien faisit un point déjà significatif de la situation au Sahel où la France s'est engagée pour endiguer l'offensive djihadiste dans cette région de l'Afrique. L'objectif était de contrecarer, avec l'accord des autorités locales, l'emprise islamiste sur cette immense partie de l'Afrique. Les Français, une poignée de sable, titrait le Parisien :
« Si les Français multiplient les missions sur place, le contexte d'insécurité grandit. Rien d'étonnant à entendre de nombreux observateurs. « Avec 4500 soldats pour 5 millions de km2, Barkhane, c'est mission impossible », lâche ainsi Antoine Glaser, spécialiste du continent africain*, qui appuie son propos en comparant la présence française sur ce territoire grand comme presque dix fois la France avec celle des Américains au plus fort de la guerre d'Afghanistan (100 000 soldats pour 600 000 km2). « Certes, Barkhane neutralise un certain nombre de djihadistes. Mais parallèlement, la situation économique de la région se dégrade. Les Etats sont faillis et n'assurent pas leur pouvoir régalien, notamment en matière de sécurité », poursuit le même. Les groupes armés prospèrent sur ce chaos en essayant de se substituer à l'absence de services étatiques de ces pays, parmi les plus pauvres de la planète. De leur côté, les partenaires européens ne participent que très modérément à cet effort de lutte antiterroriste. Les moyens engagés sont-ils suffisants? « Abandonner ces pays à leur sort représenterait un risque pour nos intérêts, et cela favoriserait l'expansion du djihadisme », souffle un diplomate. Mais comme on dit en bambara, on ne pile pas le mil avec une banane molle ».
Ce 10 juin 2021, Emmanuel Macron annonce la fin, à terme, de l'opération Barkhane.
Le Figaro analyse les raisons officielles de Barkhane.
« Emmanuel Macron a annoncé jeudi soir, lors d'une conférence de presse, « la fin de l'opération Barkhane en tant qu'opération extérieure ». « La poursuite de notre engagement (au Sahel) ne se fera pas à cadre constant », a expliqué le chef de l'État. Plus de huit ans après l'intervention militaire française qui avait permis de sauver Bamako des groupes armés djihadistes, le président de la République a décidé d'un retrait progressif des forces françaises. 5100 soldats sont aujourd'hui déployés au Sahel, principalement au Mali, contre les groupes terroristes djihadistes. « Nous amorcerons une transformation profonde de notre présence », a-t-il ajouté en prônant « un changement de modèle ». « La forme de notre présence, sous forme d'opération extérieure, n'est plus adaptée à la réalité des combats », a-t-il poursuivi sans s'engager sur un calendrier ou une réduction chiffrée des effectifs. Selon certaines sources, les effectifs pourraient être réduits de moitié d'ici deux ans. Certaines petites emprises seront fermées dès la fin du mois. À terme, la présence française devrait encore se compter en milliers. Le président compte aborder la question du Sahel lors du prochain sommet européen du 24 juin. Un sommet du G5 Sahel pourrait se tenir début juillet ».
Lire la suite de l'article, et la déclaration du président de la République :
Voir notamment dans cet article (ci-dessous) le débat très instructif entre M. Roquette, Rachel Binhas et Freganne Azihari :