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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Ivan Rioufol : «Emmanuel Macron, le masque tombe»

Ivan Rioufol : «Emmanuel Macron, le masque tombe»

Ils ont sauvagement abattu François Fillon en 2017, sous des prétextes dérisoires ? Fillon, expérimenté, compétent, à la stature d'un homme d'Etat. Ils ont fait élire Emmanuel Macron, presqu'un inconnu, trop jeune immature, au vocabulaire emprunté, présenté comme le PROPHETE d'un nouveau monde.

Un an après comme l'écrit Ivan Rioufol dans ce remarquable article, le masque tombe.

La coalition porteuse de ce mirage accouche d'une immense incertitude sur la politique à mener. En coulisse le clown François Hollande s'agite.

Tout cela ne serait pas grave s'il ne s'agissait pas de la France, de son sol, de ses fils.

Le Scrutateur.

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Ivan Rioufol : «Emmanuel Macron, le masque tombe»

 

CHRONIQUE - Obstacle à la nomination du nouveau procureur de Paris, gestion désastreuse de l'affaire Benalla, photo polémique aux Antilles... Le président vaut-il vraiment mieux que Trump et Orban ?

(http://premium.lefigaro.fr/vox/politique/2018/10/04/31001-20181004ARTFIG00317-ivan-rioufol-emmanuel-macron-le-masque-tombe.php )


 

Récapitulons: Donald Trump est la vulgarité incarnée. Viktor Orban menace la démocratie. Le premier entache les États-Unis de ses comportements grossiers. Le second viole, en Hongrie, l'indépendance de la justice et la liberté de la presse. Ce tableau est brossé, en France, par la Macronie et ses médias. Pourtant, c'est le chef de l'État qui a longtemps fait obstacle à la nomination du nouveau procureur de Paris: trois candidats à la succession de François Molins, proposés par la Chancellerie, ont d'abord été retoqués par l'Élysée en dépit des usages. Le Parquet national financier, qui a sonné l'hallali contre François Fillon en 2017, a toujours ses liens avec l'exécutif. Quant à la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, elle a assigné à l'audiovisuel public la mission de «changer les mentalités sur le terrain» et de «devenir le miroir de nos différences». France Culture vient d'ailleurs de remercier l'impertinent Michel Onfray. Le gouvernement rêve aussi de mettre l'Internet, refuge des dissidents, sous surveillance

Macron a été salué pour avoir su se glisser, avec talent et élégance, dans les habits de président. Or, depuis, un Dorian Gray s'ébauche derrière le personnage fiévreux et transgressif

Bref, Emmanuel Macron reproche à Orban ce qu'il pratique. La pensée dominante en rajoute dans l'obligation de bêler en chœur, lorsqu'elle dénonce les récalcitrants comme des ennemis du Bien. Quant à ceux qui accablent Trump, ils ne voient rien de la métamorphose de Macron. Il a été salué pour avoir su se glisser, avec talent et élégance, dans les habits de président. Or, depuis, un Dorian Gray s'ébauche derrière le personnage fiévreux et transgressif. «Alexandre Benalla n'est pas mon amant», croit utile de préciser, en juillet, le chef de l'État pour démentir un ragot sur son garde du corps. Imaginer le général de Gaulle se prêter à une telle confidence donne la mesure de l'effondrement de la politique. Pour avoir abandonné sa posture «jupitérienne», voilà le président prêt à tout pour faire peuple. À côté, Nicolas Sarkozy et François Hollande incarneraient presque la sophistication. Et c'est Trump qui, par contraste, se montre respectable.

Le pouvoir ressemble au Titanic, dont le ministre de l'Intérieur vient de s'échapper mardi. Le naufrage sera difficile à éviter. Les premiers effets du revirement dans la communication élyséenne viennent d'ailleurs de produire une image désastreuse, samedi, à Saint-Martin, aux Antilles. Une photo, prise dans la moiteur d'une HLM, montre le président en bras de chemise entouré, amusé, de deux jeunes Antillais. Celui qui est à sa droite, contre qui le président colle son épaule, est torse nu. Son pantalon largement baissé laisse voir son caleçon. Le petit voyou fait un doigt d'honneur. Celui qui est à sa gauche, casquette à l'envers, vêtu d'un débardeur blanc, s'est présenté comme braqueur tout juste sorti de prison. Tout est vulgaire: la désinvolture des deux cousins, la complicité ambiguë du président. L'image en rappelle une autre, prise à l'Élysée, en juin, lors de la Fête de la musique: le couple Macron pose, entouré du groupe techno Kiddy Smile. Les artistes se revendiquent «fils d'immigrés, noirs et pédés». Ils portent des shorts et des maillots en résille.

La Macronie perd pied, en voulant voir du racisme dans les critiques portées contre ces attitudes présidentielles

La Macronie perd pied, en voulant voir du racisme dans les critiques portées contre ces attitudes présidentielles. Lundi, la secrétaire d'État, Marlène Schiappa, a qualifié Marine Le Pen de «leader d'un grand parti raciste, d'extrême droite» au prétexte que la présidente du RN avait jugé la photo antillaise «impardonnable». Le député LaREM, Aurélien Taché, estime que «tous ceux qui polémiquent ne supportent tout simplement pas que la France, à tous les niveaux, change de visage». En fait, le racolage ethnique auquel se prête le chef de l'État ressemble à une ode au grand remplacement racialiste. Il est loisible de voir un deux poids deux mesures dans la réaction de Macron quand, le 18 juin dernier à Paris, il rabroue un Gavroche qui venait de l'appeler «Manu»: «Tu te comportes comme il faut. Il faut que tu m'appelles Monsieur le président de la République, ou Monsieur, d'accord?» Faut-il comprendre que le Noir serait dispensé des codes exigés du Blanc? Le sommet de l'État ne tourne plus rond.

Collomb n'y croit plus

L'insistance que Gérard Collomb a dû mettre pour imposer sa démission, refusée lundi par le président, n'est pas la moindre des rébellions contre la Macronie. Sa fuite est celle d'un vieux grognard qui a partagé l'intimité du clan. C'est le ministre de l'Intérieur qui avait déjà mis en garde contre le manque d'humilité du président et son repli sur lui-même. Le départ de Collomb fait comprendre qu'il ne croit plus en son protégé. L'alerte s'ajoute à celle lancée par Nicolas Hulot, exaspéré par la lourdeur technocratique. Toutefois, c'est le général Pierre de Villiers qui, le premier, avait pressenti les dérives du macronisme en démissionnant de ses fonctions de chef d'état-major des armées en juillet 2017. Peu avant, le militaire s'était fait rabrouer par le jeune élu: «Je suis votre chef.» Cet autoritarisme allait avec la panoplie de président vertical. Toutefois,ce déguisement est devenu incongru au vu des dérapages d'un chef d'État s'abandonnant à une proximité irréfléchie.

Mercredi, lors de la passation de pouvoir avec Édouard Philippe, Collomb a évoqué la situation «très dégradée» des quartiers difficiles

Du prophète exalté qui disait incarner le nouveau monde, il ne reste qu'un masque tombé à terre. Le contraste est saisissant entre la machine de guerre savamment élaborée par Macron et les siens pour accéder au pouvoir, et l'état d'impréparation que révèle la démission de Collomb. Le vide est tel, au cœur du pouvoir, que l'intérim a dû être confié au premier ministre. Il est vrai que les dossiers de l'Intérieur - immigration, islam, violence, terrorisme - ont été de ceux que le macronisme a abandonnés aux populistes, pour leur plus grand profit. Mercredi, lors de la passation de pouvoir avec Édouard Philippe, Collomb a évoqué la situation «très dégradée» des quartiers difficiles: «On vit côte à côte, je crains que demain on ne vive face à face.» Mais cela fait longtemps que l'affrontement s'enracine entre deux France, deux peuples, deux civilisations que tout sépare. Le braqueur Redoine Faïd, interpellé mercredi à Creil (Oise), passait inaperçu sous une burqa, en dépit de la loi interdisant ce voile intégral ; il est devenu banal dans les cités. Macron perpétue la démission de l'État.

Le message détourné d'Aznavour

Shahnourh Varinag Aznavourian s'était fait appeler Charles Aznavour, en hommage à la France qui avait accueilli ses parents arméniens. «J'ai abandonné une grande partie de mon arménité pour être français. Il faut le faire, ou il faut partir», avait-il expliqué en 2013. La mort du chanteur, lundi, devrait être un hommage à l'assimilation. Mais c'est l'homme «qui incarnait talentueusement plusieurs cultures» (Richard Ferrand) que le pouvoir aimerait honorer…

 

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Dire que l'on trouve encore des "zélateurs" pour faire croire que c'est un homme de grande classe et de stature d'homme d'Etat. Je suis entièrement en concordance de vue avec RIOUFOL et Le Scrutateur bien évidemment, en souhaitant que la casse sera limitée, car d'ici au mois de Mai 2022 que de dures luttes en perspective.
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A
Les différentes péripéties tant comiques que tragiques qui affectent l’honneur de la France de bien plus d’un simple doigt, amènent à se retourner sur le lit du long fleuve pas tranquille du tout qui est en train de nous emporter là où nous ne sommes pas sûrs de vouloir aller. Ivan Riouffol nous rappelle que les Français ont écarté Fillon qui eût sans doute été moins... rock’n roll que l’actuel dont Valeurs Actuelles rapporte même que « Brigitte » lui aurait passé un savon - du genre moussant - et à cent lieues du riffifi chez les Bidochon entre Eva Braunweiler et Groland-le-clown. Il aurait été question d’une véritable injonction à arrêter les conneries tout de suite. Même si personne n’était quel crédit accorder à pareilles remontées, on se souvient qu’il y a presque deux ans la fumée blanche des primaires nous avait assuré d’un habemus papam dont tout le monde était convaincu, sauf peut-être en coulisse quelques artificiers qui, s’ils avaient été à la manœuvre dans le port d’Auckland, nous auraient épargné toute l’affaire Greenpeace.<br /> Puis Fillon, ce fut un massacre. Fillon lui-même se montra également assez ambigu. Après avoir craché sur « Sens commun » à qui il devait pourtant beaucoup et qui était SON PLUS SOLIDE SOUTIEN, il se rallia en quelques fractions de seconde, autrement dit à la vitesse de l’obscurité si l’on peut dire, à un Macron dont le caractère « imprévisible » et les contours pour le moins inconsistants ne pouvaient échapper à personne, sans compter ce qu’on a appris par la suite d’une relative familiarité avec un immonde personnage, de ceux qu’on reçoit sur le perron et auxquels on n’ouvre en aucun cas sa porte. <br /> <br /> Tout ça traduit une incontestable déliquescence française - européenne et même mondiale (ou mondialiste, comme on voudra). Un peu comme en Allemagne, toutes choses étant ce qu’elles sont par ailleurs, lorsque l’État finit par être incarné par des gens de sac et de corde, infréquentables, et qui pourtant furent investis par l’enchainement des circonstances et par une carence morale et en ressources humaines qui n’empêcha pas les milieux économiques de se raccrocher à tout ce qui pouvait faire tourner la machine. De ce fait, El Macrón, qui donne aux milieux patronaux un certains nombres de signaux assez logiques et en contradiction flagrante avec l’imbécillité du politiquement français, jouit encore d’un soutien à la fois expérimental et « espéranciel » des milieux influents, tandis que le caractère délirant du führer se dévoile de plus en plus. Car sur le plan « sociétal », comme on dit aujourd’hui, c’est la cata. En outre, comme sous le IIIe Reich, la machine institutionnelle tourne, mais à la chaufferie, c’est une toute petite poignée d’hommes - de fidèles (d’autant plus fidèles qu’ils ne sont qu’une toute petite poignée) - qui se sent de plus en plus puissante car de plus en plus indispensable au fur et à mesure de l’affinage. Ce parallèle « mécanique » explique peut-être mieux les ressorts de l’épisode Benalla, du reste. Autrement dit, la France entre dans un état zone de turbulences. De turbulences d’autant plus le menaçantes que propagandastaffel et police politique sont en pleine effusion, avec un Reichstag au garde-à-vous où pas loin, et que le « Parti » c’est « L’Europe », parti International-socialiste et même Mondial-socialiste qui, emporté par ses délires de puissance millénaire a perdu toute raison en même temps que tout sens moral, dans un monde qui, quand il pense à peu près normalement ne s’exprime pas toujours comme il le faudrait car, comme le prévoyait G.K. Chesterton, nous avons fini par créer une « race d’hommes d’une tournure d’esprit trop modeste pour croire à la table de multiplication ». Alors, c’est le règne de la com’ et de la... décom’. Chacun se croit plus malin que les autres à plaider à sa façon pour un monde meilleur, un peu comme les maîtres du barreau, dans la plus parfaite mauvaise foi et en multipliant les ruses tactiques quand ce n’est pas carrément stratégiques. Dans ce domaine particulier, Giscard fut un expérimentateur maladroit, Mitterrand le maître ès fourberie et ce pauvre Chirac, le nigaud aux mains pleines. La synthèse est là, comme dans les années 30, lorsque le monde perdit la boulecet que la SDN montra au monde entier ainsi qu’à la postérité que les projets les plus ambitieux ne sont pas les plus efficaces.
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