Pour qui est grave la victoire très nette, hier, du candidat du Front National à l'élection partielle de Brignoles?
A mon avis, moins pour la France, que pour le PS, et dans une certaine mesure ( assez large ) pour les droites, UMP, et UDI.
On le sait, je n'ai jamais été membre d'un parti politique, de droite, ni de gauche, y compris de l'UMP, et du FN. Ceci par souci d'indépendance
intellectuelle.
J'ai toujours préféré la droite à la gauche, par répulsion pour une idéologie de gauche, profondément liberticide, par ses racines idéologiques
anciennes.
Ma préférence pour « la droite » ( en fait il y a plusieurs droites ), et en proportion inverse, tient à ces mêmes raisons, et doit être
tempérée, les partis de droite étant loin d'être ce qu'ils devraient être.
Enfin, je rappelais, récemment, ici même mon peu d'appétence pour les hommes ( ou femmes ) providentiels. Cette passion conduisant trop souvent à
des régimes boiteux, dont les fondements sont instables, incitent les citoyens à la paresse intellectuelle ( le chef sait tout, et s'occupe de tout ) , et conduisent tôt ou tard à la déception et
à l'échec ( en Europe au XX ème siècle les cas de Franco et Salazar, sont là pour le rappeler. Je ne parle pas d'Hitler et de Mussolini, qui furent des hommes de gauche ).
Certains s'imaginent, pourtant, et s'en sont enquis auprès de moi, que je céderais au culte de Marine Le Pen, et que je « roulerais » pour
le Front National.
Il n'en est rien.
Je voudrais donc ce matin du 14 octobre apporter certaines précisions. Le FN est-il d'extrême droite?
On le dit.
Qui le dit? La gauche « les gauches », c'est-à-dire des gens qui entre 1946 et 1958, désireux de poursuivre leur politique d'abaissement
de la France ( mais d'enrichissement personnel et de triomphe des partis ( de gauche ) qualifièrent le général de Gaulle de...fasciste!). Sans commentaires!
Le Front national a longtemps souffert des excès verbaux et provocateurs de ce vieux libertaire de droite que fut Jean-Marie Le Pen.
Aujourd'hui le FN est rénové et « civilisé » par Marine Le Pen. La gauche, mais aussi une certaine partie de la « droite » ( des
droites ) complexée, font comme si rien n'avait changé. C'est peut-être de bonne guerre de la part de ceux qui veulent, sans entraves, les dépouilles de la nation. Mais...on n'est pas obligé de
les croire.
Dire cela est-ce « rouler pour le FN? Pas du tout, c'est appeler les citoyens à la lucidité sur les acteurs en présence et leurs
motivations.
C'est évoquer aussi, certaines des conditions d'une rénovation de la vie politique en France.
Le FN rassemblerait aujourd'hui 25 % de l'électorat. Or, les gauches et une partie des droites, appellent au nom d'un soi-disant « Front
républicain » ( sic ) à tracer un « cordon sanitaire » entre eux et le FN, mis hors jeu en quelque sorte, comme s'il s'agissait des lépreux du temps jadis que l'on parquait dans
des zones forestières à l'écart de tout, et en Guadeloupe dans un petit quartier désert de la petite île de la Désirade.
Curieux démocrates vraiment que ces gens gens là dont la devise pourrait être : « seuls seront autorisés à voter, nos électeurs, ou
les électeurs d'une opposition qui, intimidée par notre discours font ce que nous voulons pour notre service".
C'est cette situation, qui dure depuis trop longtemps, que les Français commencent à contester, sévèrement, et qui fait qu'ils votent pour le parti
de Marine Le Pen.
Revenons donc, au présent et à l'avenir proche.
( a ) Brignoles n'est pas la France, mais un petit canton de notre nation. Pas, donc, de quoi sonner le tocsin.
( b ) Au moins la moitié de l'électorat actuel, et probablement conjoncturel, du FN sait que la politique économique de ce parti n'est pas crédible,
parce qu'elle est, pour une large part, la « politique économique » de l'extrême gauche. Petit ruse électorale de Marine et de ses conseillers qui font de l'oeil aux électeurs,
floués » de la gauche, lesquels, déjà, pour cela, votent maintenant pour le FN.
Nul n'a le monopole de la démagogie, en démocratie.
( c ) En revanche Madame Le Pen est beaucoup plus crédible, sur les problèmes de l'insécurité, de l'immigration, de la nécessité d'une profonde
réforme de la question européenne, dont la structure actuelle représente un danger réel et grave pour les identités nationales européennes et donc pour la France.
( d ) Marine Le Pen encore, souligne le danger de l'anticléricalisme foncier de l'équipe actuellement au pouvoir, qui, en même temps n'a pour
l'islam que des sentiments de bienveillance.
Toutes ces raisons, et bien d'autres, justifient la déception des nombreux naïfs ( niais, au sens étymologique ) qui ont voté Hollande en
2012.
Le drame est que la droite classique, au moins partiellement, ne comprend rien au processus en cours. Et que certains de ses membres sont quasiment
ralliés, idéologiquement, à l'idéologie mortifère de la gauche.
Un seul exemple, mais emblématique. NKM ( Nathalie Kosciusko-Morizet ) fait campagne au nom de l'UMP pour la conquête de Paris, aux municipales de
2014, contre l'Hidalgo.
On se souvient qu'à Paris déferlèrent à trois reprises, entre novembre 2012 et mai 2013, et chaque fois, plus d'un million de français exaspérés par
la stupide réforme dite du mariage gay.
Or NKM vient de se réjouir, en apprenant que les efforts du maire sortant socialiste avaient abouti et que Paris accueillerait, bientôt les
« gays game's ».
De qui se moque la bourgeoise bohème « de droite »( ? ! ) NKM? Si j'étais parisien je ne voterais pas pour l'Hidalgo,
mais non plus pour pour la bobo NKM. Et je dirais pourquoi.
Le calcul de cette créature diaphane et transparente, est clair. « Je suis, pense-t-elle, propriétaire des voix de droite de la capitale. Pour
gagner il me faut rogner sur les voix de mon adversaire. Je vais faire ce qu'il faut pour cela. La droite votera toujours pour moi, à cause de l'idée du « vote utile ».
C'est cette conception du « vivier », ( où l'on peut puiser à volonté, car "ils nous appartiennent" ) qu'il faut briser. Et ceci
au nom de la dignité des électeurs, qui ne sont pas ( ne doivent pas être ) comme les crustacés des aquariums de nos restaurants, qui attendent passivement, sous l'oeil des consommateurs, qu'on
viennent les y pécher pour les griller et consommer.
D'une certaine façon Marine Le Pen, en rompant la douce alternance des frères ( et soeurs ) ennemis ( ? ), joue pour une rénovation de la
démocratie. Par idéal? Ne rêvons pas. Marine Le Pen , fait de la politique! En tout cas, DE FAIT.
Saurons nous saisir, et avant les grandes élections à venir, en toute lucidité ( et pessimisme méthodique ) l'outil que procure aux Français qui
n'abdiquent pas, l'irruption du FN de Marine sur l'échiquier politique?
Ou, nous abandonnerons nous à la vieille routine, au faux duo des frères soi-disant ennemis, qui nous servent alternativement la même soupe maigre
et dévitaminée que ingurgitons, dégoutés, au fil des alternances.
Marc Decap.
Victoire du FN à la cantonale de Brignoles : le PS y voit "un vrai rappel à l'ordre", l'UMP se projette vers les municipales.
( Laurent Lopez, FN, vainqueur à Brignoles ).
http://www.atlantico.fr/decryptage/victoire-fn-cantonale-brignoles%C2%A0-ps-voit-vrai-rappel-ordre-ump-se-projette-vers-municipales-869990.html#1HZPRHhifuvBMiAQ.99
"C'est le résultat d'une double peine : la gestion désastreuse de la ville par les communistes et la gestion calamiteuse de notre pays par la
gauche". Pour Jean-François Copé, pas de doute, la gauche est bien la principale responsable de la défaite de Catherine Delzers, candidate UMP à la cantonale partielle de Brignoles.
Remporté par Laurent Lopez (FN) avec 53,9% des voix, ce scrutin varois est, selon son vainqueur, "une première étape avant les élections municipales de mars 2014".
Du côté de la gauche, éliminée dès le 1er tour, le choc est rude et rappelle, selon Harlem Désir, "l’impérieuse nécessité de son
rassemblement dans les territoires" où le parti de Marine Le Pen est fort. Du côté du FN, justement, on exulte. "Cette victoire est un virage, la confirmation de la mort du front
républicain", a considéré la présidente du parti. Il est vrai que malgré l'appel du PS à voter pour l'UMP et une hausse de la participation (45,26% contre 33,40% au 1er tour), la victoire
frontiste est, comme le dit le principal intéressé, "sans ambiguïté".
L'heure est donc à l'optimisme pour un FN qui, quelques jours après la publication d'un sondage l'annonçant en tête lors des
européennes, a le vent en poupe. "C'est une cantonale partielle, il ne faut pas non plus essayer d'en tirer des enseignements sur les municipales, a toutefois tempêté
Marine Le Pen. Mais ça augure d'une volonté de changement des Français, qui vont l'exprimer, qui vont se mobiliser pour les municipales. Ça augure des villes gagnées, des centaines, peut-être
des milliers de conseillers municipaux".
Brignoles connaissait dimanche sa troisième élection cantonale en trois ans. En mars 2011, Jean-Paul Dispard (FN) l'avait emporté
de cinq voix sur Claude Gilardo, maire communiste de la ville. Le canton, l'un des deux seuls remportés nationalement par le FN, avait vu ce scrutin annulé par le tribunal administratif de
Toulon en décembre 2012. En juin dernier, c'est Claude Gilardo qui gagnait de treize voix contre Jean-Paul Dispard, le Conseil d'Etat annulant l'élection dès le mois d'août. Des
discordances dans la liste d'émargement avaient été constatés lors de ces deux scrutins.
Ce qu'ils en pensent :
Jean-Marc Ayrault, Premier ministre
"La responsabilité des dirigeants de l'UMP, qui n'ont même pas levé le petit doigt pour défendre leur candidate, est extrêmement
importante. Il ne faut pas qu'ils s'étonnent ainsi qu'une partie de leurs électeurs les fuient pour aller directement vers le FN".
Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale
"Ce résultat "est une mauvaise nouvelle pour la démocratie et pour la République et je considère qu'à partir de maintenant chacun
doit en mesurer profondément la gravité. (...) "Cette affaire, qui nous mine de l'intérieur, c'est quel avenir pour la France ? Sortir de l'euro ? Désigner en permanence des boucs
émissaires ? Celui qui vient de perdre son emploi ? Ou celui qui est d'une autre religion que la nôtre ou d'une autre couleur de peau ? Ce n'est pas la bonne voie à emprunter".
Michel Sapin, ministre du Travail
"C'est un canton dans le quel le FN était déjà implanté, ce n'est donc pas une surprise mais il ne faut pas minimiser ce résultat.
C'est un rappel à l'ordre pour tous. La droite n'a fait pas ce qu'il fallait pour endiguer cette victoire. Lorsqu'il y a des passerelles, lorsqu'il n'y a plus de barrières idéologiques, on en
arrive à ce résultat".
"Pour la gauche, c'est aussi un rappel à l'ordre car il nous faut entrer dans le temps des résultats. Les Français comprennent
l'effort mais ils veulent et c'est normal, des résultats. Agir, c'est une leçon. Il est nécessaire d'approfondir ce que l'on fait. Il faut que le chômage baisse et il a baissé en août. Il
baissera en septembre. Nous le faisons parce c'est notre devoir et non pour avoir un résultat politique".
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture
"Il ne faut pas céder à l'emballement. Le FN était déjà une menace. Il faut se concentrer sur l'essentiel (l'emploi, les
investissements), parler de ce qu'on fait de bien. Il faut combattre le FN par des arguments en expliquant les conséquences du vote pour ce parti, mettre en garde ceux qui sont tentés en
leur disant : 'essayez, vous allez voir !'"
Jean-Christophe Cambadélis, député PS
"C'est une défaite, un coup de semonce important. Tous les partis républicains ont reçu une fessée. Il y a une dynamique FN, il
faut le reconnaître. C'est le tripartisme qui est en marche. C'est un parti légal mais pas républicain car il privilégie la préférence nationale. (...) Seul le PS porte le front républicain
aujourd'hui, l'UMP ne le fait plus".
Jean-François Copé, président de l'UMP
"Je donne rendez-vous aux électeurs de Brignoles pour les municipales [en 2014], où notre candidate, la députée Josette Pons,
portera les couleurs d'une droite décomplexée qui viendra donner un nouvel élan à cette ville sinistrée par les ravages de la politique de la gauche".
François Fillon, député UMP
"Les électeurs ont marqué leur mécontentement dès le premier tour en s'abstenant massivement, ce qui a entraîné l'élimination du
candidat communiste, soutenu par le Parti socialiste. Le rêve Français que François Hollande promettait de réenchanter sombre dans la radicalisation. A Brignoles, comme à chaque scrutin
depuis l'élection de M. Hollande, l'effondrement électoral de la gauche sanctionne d'abord l'échec de la politique conduite: croissance à plat, chômage à son pic, pouvoir d'achat en berne,
impôts partout, insécurité en hausse, Europe amorphe et passoire".
Rachida Dati, député européenne UMP
"Cette victoire est d'abord une défaite de la gauche et du gouvernement. Si les électeurs se tournent vers le FN, c'est qu'ils
sont désespérés de cette gauche qui remet en cause, une par une, les valeurs fondamentales de notre pacte républicain et fissure notre identité. A droite, nous avons aussi une part de
responsabilité. Nous devons nous poser la question : pourquoi n'avons-nous pas été capables d'apparaître comme la seule alternative crédible à la gauche? Le front républicain est un
leurre et une provocation faite aux Français qui souffrent et qui désespèrent de ne pas être considérés par une élite politique toujours autant intéressée par ses ambitions personnelles à
leurs dépens ! Ces divisions et ces attaques internes fratricides affaiblissent et rendent inaudibles le travail que nous menons à l'UMP pour rassembler et convaincre les Français de nous
faire à nouveau confiance".
Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris
"Ce n'est pas anodin bien sûr. Il y a de l'inquiétude mais il faut remettre les choses à leur place. Ce n'est pas la première fois
que le FN remporte une élection à Brignoles. Ce n'est pas un test représentatif, ni un miroir de ce qui peut se passer en France. C'est la suite d'une politique qui désespère les Français.
Hollande leur a beaucoup menti par la campagne en disant qu'il allait faire payer les riches. Les hausses d'impôts concernent 9 Français sur 10. C'est aussi une candidate UMP qui a été
battue, les réflexes républicains n'ont pas marché. Les électeurs n'attendent pas des consignes de votes, mais des espérances, des perspectives. Bien sûr le FN est un parti d'extrême droite
mais je n'ai pas envie de passer la matinée a parler du FN".
Les réactions en vidéo :
Marine Le Pen, présidente du Front national
Invitée du Grand Jury : Marine Le
Pen salue la... par rtl-fr
Marion Maréchal-Le Pen, député FN
Cantonale à Brignoles: Marion
Maréchal-Le Pen... par BFMTV
atlanti
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/victoire-fn-cantonale-brignoles%C2%A0-ps-voit-vrai-rappel-ordre-ump-se-projette-vers-municipales-869990.html#Fhzt3wgXx3kwgEXo.99
( II ) Le point de vue du PCD ( parti chrétien démocrate ).
http://lepcd.fr/brignoles-contre-lextremisme-verite-laudace/
PCD 13 octobre 2013
Charles-Henri JAMIN, Président du Parti Chrétien-Démocrate, revient sur l’élection de Laurent LOPEZ (FN) à la cantonale partielle de
Brignoles.
« Pas plus qu’une hirondelle ne fait le printemps, une cantonale partielle ne fait pas la victoire nationale. Bien qu’à relativiser, cette
élection gagnée à Brignoles par le candidat frontiste au détour d’un sursaut de participation de 12 points est malgré tout un signal indéniable.
Elle renvoie la gauche française qui détient tous les pouvoirs de notre pays, à ses dérives totalitaires, ses excès mensongers et ses idéologies
mortifères. Le Président Hollande et son Gouvernement écolo-socialiste exaspèrent le peuple de France qui voudrait leur substituer, sans trop y croire encore, du réalisme, du courage, du respect
et des réformes équitables.
Elle interpelle aussi la droite parlementaire sur une clarification de son projet politique, un arrêt de ses querelles intestines stériles, une
expression sans détour de ses fondamentaux : le respect premier de la personne, de la famille et des corps intermédiaires, de la liberté d’entreprendre et de créer de la richesse.
La seule arme qui vaille contre toute tentation extrémiste et radicalisation est celle de la vérité du discours, de l’audace des réformes proposées,
de la recherche d’une unité nationale qui s’interdit toute politique du « bouc émissaire », qui assume pleinement et sans détour l’histoire de notre France multi-séculaire.
Le Parti Chrétien-Démocrate, seul mouvement politique assumant clairement l’héritage social chrétien, rejette naturellement tout populisme et toute
forme de démagogie qui trompent, pour ne pas dire hypnotisent, les Français. »