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6 Novembre 2009
Sarkozy a parlé : premières impressions à chaud.
Ce vendredi, 6 novembre, le président de la République a parlé. Cinquante minutes environ.
Il a commencé par rappeler tout ce que la France devait à l'outre-mer. A Félix Eboué, à St-John Perse, à Césaire, à René Maran, etc.
Fort bien.
Fort bien, mais simple exercice d'école. Les discours commencent souvent comme ça : simple rhétorique. Malheur à qu'y s'y laisse prendre.
Il nous dit que article 73 ou article 74, l'outre mer c'est la France! Parole de Nicolas.
Fort bien.
Pourtant je ne suis pas rassuré. C'est que moi, Français spirituellement, et charnellement, je suis de l'outre mer, j'y suis né, j'y vis, et que je ne confonds pas Wallis et Futuna, ou Tahiti, avec La Guadeloupe et la Martinique. C'est que je tiens à mon statut de Français à part entière, au statut de département pour les antilles et la Guyane, à tous les avantages politiques, économiques, sociaux qui en découlent.
Donc, la chanson sentimentale et romantique sur la France Une mais Diverse, cela ne comble pas mon attente de citoyen.
Dans leur majorité mes compatriotes de l'outre mer, de cette partie de l'outre mer dont les élus n'ont pas eu l'intelligence et le courage de leurs homologues réunionnais, qui ont pris la précaution, eux, de refuser par avance toute changement statutaire, attendent autre chose que des incantations pseudo patriotiques.
Mais l'incantation n'a duré que les cinq premières minutes d'un discours de cinquante.
Le reste est-il plus consistant?
L'on analysera, n'en doutons pas longuement les mesures nombreuses, évoquées par le président de la République, au cours des jours et des semaines qui viennent.
Toutes ne sont pas dépourvues d'intérêt.
Que l'on prenne l'aéroport de Roissy, de préférence à celui d'Orly, comme plate-forme d'éclatement du tourisme européen à destination des Antilles, que cela corresponde à un voeu ancien des professionnels de ce secteur?
Fort bien.
Mais pourquoi ne pas dire, que le handicap majeur du tourisme aux antilles est le sabotage dont il fait l'objet de la part de « syndicats » révolutionnaires dont la prospérité économique est le cadet de leur souci? Pourquoi? Oui Pourquoi?
Peut-être parce qu'il eut fallu sortir de la technique administratice, et pour ce faire entrer dans la politique, reconnaître qu'une minorité de séditieux veut imposer son projet dément de rupture avec la France, contre la volonté d'une majorité qu'on dit silencieuse, et qui est simplement composée de gens normaux, qui veulent vivre normalement paisiblement dans leurs îles françaises de la Caraïbe, dont l'exception, malgré les exactions de la minorité séparatiste, est enviée par tous.
Il eut fallu, monsieur le président le courage d'appeler un chat par son nom, et le courage d'agir en conséquence; le courage d'exercer l'action normale d'un gouvernement français celle du maintien de l'ordre et des libertés fondamentales, de travailler, d'aller et de venir, sans être pris en otage comme en février et mars dernier.
D'autres propos présidentiels méritent encore d'être pris en considération. Celui par exemple pour les Guadeloupéens formés, et qui le désirent, d'occuper davantage,« au pays », les postes administratifs, ou autres, qui seraient disponibles, sans exclure pour autant de ces fonctions nos compatriotes métropolitains qui le méritent ( car que ne dirait-on pas si l'on interdisait à un Guadeloupéen ou à un Martiniquais, compétent, qui préférerait travailer à Paris, Metz, ou Cannes, s'il était refoulé pour son appartenance … ethnique!).
Ce n'est pas sur ces points, et bien d'autres de votre allocution, que nous vous ferons un (mauvais) procès.
Mais, M. Sarkozy, ce qui nous manque en vous écoutant, c'est la confiance. Je me trompe peut-être, et je le souhaite, mais ou vos propos sont sincères, et alors vous êtes mal renseigné. C'est grave.
Où ils relèvent du cynisme. Et alors c'est dramatique.
Ce qu'il y a de positif dans votre discours, les mesures que vous vous proposez de prendre n'ont nul besoin pour être appliquées d'un changement de statut, et de tout ce hourvari de discours (états généraux, etc) dont nous sommes étourdis et fatigués.
Elles peuvent être mise en application dans le statut actuel de département d'outre-mer.
D'ailleurs, monsieur le président, dès cet après midi, sur RFO-Guadeloupe, M.Alain-Félix Fleming, secrétaire général du PCG, et l'une des éminences du LKP l'a clairement exprimé. « Sarkozy, a-t-il dit, n'a pas compris, que tout son bavardage nous laise indifférent. La seule solution acceptable est la décolonisation de la Guadeloupe ».
M.Nicolas Sarkozy, vous avez tort de laisser entendre que le LKP (en fait l'UGTG) a eu un rôle dans la mise en évidence des problèmes de nos îles.
Ou alors, il faut l'entendre au sens où le problème de nos îles c'est l'existence de ces saboteurs de l'UGTG, et de leurs homologues martiniquais.
Tout est possible sans ces gens-là. Et il est possible de les réduire, et c'est même la seule solution pour la réussite de ce qu'il y a de positif dans votre plan.
Je crois que le vote de janvier 2010, en Martinique, contribuera à éclairer votre lanterne en supposant que vous le souhaitiez.
Je vous fiche mon billet que la majorité de mes compatriotes martiniquais répondra par un double non aux deux referendums.
NON et NON!
Edouard Boulogne.