23 Janvier 2014
( Scène de la vie quotidienne à l'Elysée, vers la fin de la Ripoublique ).
Donne-moi ta main et prend la mienne, Closer est passé ça signifie que cette arnaque - celle-là, au moins - est dépassée. Mais oui mais oui la farce est finie...
Les choses rentreraient donc dans l'ordre sur les plans protocolaire, institutionnel et comptable en termes de deniers public. La fausse première dame retournerait donc à son destin de connaissance déchue, autrement dit à l'incognito institutionnel. Il était temps que cessât cette mascarade dont nous fîmes les frais, tant en mauvais exemple, qu'en détérioration de l'image de la France et en tromperies diverses (comptables, fiscales et protocolaires, par exemple).
On est certes triste pour VTT, mais les parents feraient mieux d'appendre à leurs enfants à ne pas trop s'éloigner du droit chemin, car on y fait de mauvaises rencontres. Et quand on se prête de bon coeur à de mauvaises manières, il ne faut pas s'étonner lorsque celui qui va à la chasse vous fait perdre votre place où vous n'êtes pas à votre place.
La comédie est finie. Faut-il en rire, faut-il en pleurer ?
Il est normal que Valérie Tristeweiler en pleure, mais cela ne doit pas interdire à ceux qui pleuraient devant cette mascarade d'en rire aujourd'hui.
D'autant que le Bidochon de ce Vaudeville a fait là une sorte d'outing dont il paiera à un moment ou à un autre l'addition.
L'oncle Eusèbe avait coutume de dire qu'on peut tromper quelques personnes tout le temps, tout le monde quelque temps,mais qu'il est impossible de tromper tout le monde tout le temps. Les plus résistants à cette évidence n'ont plus qu'à se rendre au cimetière de Jarnac pour se recueillir sur la tombe de l'arsouille très connu.
Ô tempora ! Ô mores !
Jusqu'à une date très récente ( disons jusqu'à 1914, où le vieille Europe, fatiguée de porter sa misère hautaine, décida d'en finir avec la noblesse, et la grandeur, et de mourir sur l'autel de la vulgarité ) quand une affaire de fesses « débouchait » sur la place publique et ses puanteurs, au moins par quelque geste tentait-on de sauver les apparences, et de maquiller l'histoire de cul en histoire de coeur.
Au théâtre, à l'opéra, selon les époques, et les publics, l'histoire était représentée en comédie, drame ou tragédie. Au drame du boulevard, Margot pleurait à larmes chaudes. A l'opéra, le sang « lavait l'honneur » du cornu, celui, du coupable, parfois celui des deux. Comme dans Paillasse de Léoncavallo.
Dans cet opéra Canio, chef d'une troupe de comédiens, découvre la trahison de son épouse, Combina, et la tue. Nous ne sommes pas dans la grandeur tragique, mais dans le pathétique, très efficace, de l'opéra vériste italien du XIX ème siècle.
En l'an 46 après mai 68, nous n'en sommes plus au tragique, au lyrique, au pathétique.
Tout juste au bouffon sordidement plat, avec pour interprète du rôle principal, ni Caruso, ni Chaliapine, ni Pavarroti, mais Bidochon, son ...bide, ses bajoues, ses p'tites blagues, sa médiocrité matoise et retorse, un personnage de Labiche qui aurait toute sa place dans la plus remarquable radiographie de notre temps, présentée par Marco Ferreri dans son film scatologique : La grande Bouffe.
Mais, dans Paillasse, encore, on souffre, et on meurt. Les derniers mots ( qui m'ont inspiré le titre de l'article ) de l'oeuvre « la commedia é finita »sanglotent la fin du drame, et celle de la vie des protagonistes, y compris celle du meurtrier.
Bidochon, froidement répudie celle qu'il a exposée au regard avide des lecteurs de Closer, et des autres.
Misérable Bidochon! Pauvre Charlot!
LS.
Quelques interprétations des trois derniers mots de l'opéra de Leoncavallo : Paillasse :
La commedia è finita :http://www.youtube.com/watch?v=ReewuKqhZls