6 Mai 2012
Chers amis,
Un grand nombre d'entre vous, lecteurs du Scrutateur ont du soutenir et voter : Nicolas Sarkozy.
Notre candidat a perdu.
(En Guadeloupe ).
Quelle que soit la gravité, du point de vue qui est le nôtre de cet événement, nous ne devons pas nous laisser abattre.
Comme le dit St-Exupéry à la fin de son roman Vol de nuit : « Victoire, défaite, ces mots n'ont point de sens. La vie est au-dessus de ces images, et déjà prépare de nouvelles images. Une victoire affaiblit un peuple, une défaite en réveille un autre (...) ».
Je ne minimise pourtant pas la gravité de ce qui vient de se produire. Par delà la personne individuelle de M. Hollande, avec ses qualités et ses défauts humains, comme il en est pour chacun, ce qui est inquiétant, c'est la victoire de l'idéologie de gauche, que nous efforçons de cerner de plus près, à travers maints articles de ce blogue.
Une idéologie qui possède actuellement presque tous les pouvoirs en France : la Présidence de la République, celle du Sénat, celle de toutes les régions françaises, sauf deux, de la majorité des départements, des grandes villes ( Paris, Lyon, Toulouse, Lille, Strasbourg, etc ), à terme celle du Conseil Constitutionnel, sans parler de la domination de l'idéologie gaucharde, voire gauchiste, sur l'école, le monde dit « culturel » et les médias.
Et ceci, qui est paradoxal, dans ce pays de France, qui est « de droite » à 55% au moins, du point de vue sociologique.
Paradoxal et qui donne à penser.
Qu'est-ce qui est le plus dangereux à court et à long terme dans la nouvelle conjoncture.
L'avenir économique? Certainement, si Hollande applique son programme calamiteux, et qui le serait même si nous ne traversions pas une crise économique et financière grave, et d'ailleurs internationale.
Mais je suis certain que dans les semaines qui viennent le nouveau président renoncera à ses promesses démagogiques et intenables. Il le sait depuis longtemps, et tient prête sa réponse à cette trahison des promesses de campagne « l'héritage ».
Je parie que ce mot sera l'un des plus prononcés de l'année qui vient.
« Avec l'héritage catastrophique laissé par la droite, nous regrettons de... devoir continuer sa politique ». Héritage, héritage, héritage! Voici quel sera le nouveau leit-motiv, des princes du mensonge et de la démagogie.
Ces messieurs ( au-delà de Hollande ) seront beaucoup plus persévérants, en revanche, dans la vaste entreprise de déracinement spirituel de la France, et d'éradication des valeurs les plus sacrées qui ont fondé notre civilisation et celle de la France en particulier : conditionnement des esprits, violation des droits de la personne humaine avec la légalisation de l'euthanasie par exemple, ou le projet d'instituer l'eugénisme, cher, jadis à Adolphe Hitler, etc.
Sur tous ces terrains il faudra se battre, et souvent, pour la droite, apprendre à se battre, car, en dehors des périodes électorales elle se démobilise, quand la gauche mène en permanence une activité intense dans ces domaines.
Faute de le faire, nous perdrons encore du terrain,et nous n'aurons à nous en prendre qu'à nous même.
A sa place, Le Scrutateur continuera le travail commencé il y a cinq ans, et qui commence à porter des fruits.
Dans l'immédiat, nous devons tenter de gagner aux législatives. En Guadeloupe ce sera difficile, car l'UMP sabotée de l'intérieur depuis plus de 10 ans par qui l'on sait n'existe presque plus, malgré le courage intelligent d'individualités comme Laurent Bernier, Louis Molinié, ou Philippe Chaulet.
En métropole, cela est théoriquement possible, si l'on dégage, à droite, les vraies causes de l'échec de Nicolas Sarkozy, dont l'une est la division de la majorité sociologique qui est la sienne incontestablement, mais qui est paralysée par des divisions, en partie dues à des ambitions personnelles dont l'expression passe toute mesure trop souvent et rend impossible des accords de second tour. Ainsi, par exemple les propos irresponsables et excessifs de M. Bayrou contre Sarkozy qui ne lui permettant plus, la semaine dernière, sans se ridiculiser,tout rapprochement avec notre candidat.
Ou encore les torts partagés de l'UMP et du Front National dans leurs exclusions réciproques, alors qu'il s'agit de deux partis de la droite française, depuis longtemps dégagé de tout fascisme pour le FN s'il l'a jamais réellement été.
Un exemple de cette stupidité tactique de la droite a été donné cet après-midi en core dans un débat sur LCI du Ministre sortant, M. Apparu avec notamment Olivier Ferrand.
Ce dernier, animateur d'un Think Tank ( société de pensée ) socialiste, petit jeune homme sûr de soi, bloc de certitudes idéologiques mal critiquées, tentait de coincer le ministre Apparu toujours sur le thème de l' impossibilité d'une alliance avec le FN; Mais, répond le ministre, leurs valeurs ne sont pas les nôtres ( tombant ainsi dans le piège créé il a 27 ans par Mitterrand le fourbe ). Comment dès lors opérer un rapprochement entre les deux partis de droite au deuxième tour des législatives quand on a passé son temps à s'exclure au premier? C'est ainsi que des circonscriptions sociologiquement de droite tombent entre les mains de la gauche.
Tout se passe comme si l'interdiction du droit de vote des 18% d'électeurs du FN pouvait être envisagée comme une de ces mesures de salut public, tant évoquées par Hollande et ses partisans. Et il n'est pas impossible qu'ils songenr au prétexte qui leur permettrait, obliquement peut-être, de prendre une telle mesure.
Notons encore sur ce même débat sur LCI qu'Apparu se reprenant et contre-attaquant, interpelle Ferrand l' impudent « Et vous n'avez-vous pas honte de vous allier avec le parti communiste qui n'a jamais regretté les dizaines de millions de morts engendrés par le communisme? » .
« Non je n'en ai pas honte, répond le freluquet. D'ailleurs à l'époque je n'étais pas né ». J'ai bien regardé, et n'ai vu nulle rougeur à son front. Il est vrai que c'est un homme de gauche, et donc sans reproches!
Malgré ce handicap du chantage injustifié qu'elle subit, et dont elle ne se défend pas, la droite n'a pas perdu d'avance la prochaine bataille.
L'extrémiste Mélanchon, n'acceptera pas avec ses presque 11% du premier tour d'être moins bien traité dans les alliances que les verts.
Hollande se heurtera aussi à ces rivalités dans son camp, en plus de celles qu'il rencontrera dans la conduite affaires.
Non! De toute façon, rien n'est jamais joué d'avance, et si le combat est une nécessité pour gagner, l'espérance est un devoir.
Edouard Boulogne.
PS : Je voudrais ajouter mon admiration pour le discours d'adieu prononcé par M. Nicolas Sarkozy, cet après midi à la Mutualité parisienne. Un discours empreint de simplicité digne, d'émotion maîtrisée, de fair play aussi à l'égard de gens qui l'ont traité de façon tellement excessive et indigne. Je le dis, moi qui ne suis pas un Sarkozyste naturel, et viscéral, c'était un discours de seigneur.
EB
Pour compléter cet article, écoutez les commentaires lumineux de Philippe Tesson sur les causes de la victoire de Hollande, et de la défaite de Sarkozy.
Remarquable.
( I ) Le point de vue de Philippe Tesson sur l'échec de Nicolas Sarkozy :
( II ) Et du même Philippe Tesson le point de vue sur la victoire de François Hollande.