Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Saint-Exupéry et le Scrutateur vous adressent leurs meilleurs vœux pour l'année 2019.

Saint-Exupéry et le Scrutateur vous adressent leurs meilleurs vœux pour l'année 2019.
Saint-Exupéry et le Scrutateur vous adressent leurs meilleurs vœux pour l'année 2019.
Saint-Exupéry et le Scrutateur vous adressent leurs meilleurs vœux pour l'année 2019.
Saint-Exupéry et le Scrutateur vous adressent leurs meilleurs vœux pour l'année 2019.

C'est en lisant ces jours derniers le dernier livre paru du jeune et brillant philosophe François-Xavier BELLAMY Demeure, pour échapper à l'ère du mouvement perpétuel. Grasset) que j'ai décidé d'adresser aux lecteurs du Scrutateur la Lettre au général X, en guise de méditation à l'aube de l'année 2019. Bellamy, dans la préface de son bouquin parle longuement, et avec opportunité de cette lettre. Parmi les photographies on en trouvera la reproduction de deux pages, que je lus, et annotai, en 1959, dans un essai de Jean-Claude Ibert sur St-Ex, publié aux Editions Universitaires.

Bonne lecture, bonne méditation. (Le Scrutateur)

 

________________________________________

 

 

Lettre au général X , par Antoine de St-Exupéry :

 

Cette lettre de Saint-Exupéry au général X est la dernière qu'il écrivit: le lendemain, 31 juillet 1944, il est abattu au combat au -dessus de la Méditerranée.


 

30 juillet 1944

Je viens de faire quelques vols sur P. 38. C’est une belle machine. J’aurais été heureux de disposer de ce cadeau-là pour mes vingt ans. Je constate avec mélancolie qu’aujourd’hui, à quarante trois ans, après quelques six mille cinq cents heures de vol sous tous les ciels du monde, je ne puis plus trouver grand plaisir à ce jeu-là. Ce n’est plus qu’un instrument de déplacement – ici de guerre. Si je me soumets à la vitesse et à l’altitude à mon âge patriarcal pour ce métier, c’est bien plus pour ne rien refuser des emmerdements de ma génération que dans l’espoir de retrouver les satisfactions d’autrefois.

Ceci est peut-être mélancolique, mais peut-être bien ne l’est-ce pas. C’est sans doute quand j’avais vingt ans que je me trompais. En Octobre 1940, de retour d’Afrique du Nord où le groupe 2 – 33 avait émigré, ma voiture étant remisée exsangue dans quelque garage poussiéreux, j’ai découvert la carriole et le cheval. Par elle l’herbe des chemins. Les moutons et les oliviers. Ces oliviers avaient un autre rôle que celui de battre la mesure derrière les vitres à 130 kms à l’heure. Ils se montraient dans leur rythme vrai qui est de lentement fabriquer des olives. Les moutons n’avaient pas pour fin exclusive de faire tomber la moyenne. Ils redevenaient vivants. Ils faisaient de vraies crottes et fabriquaient de la vraie laine. Et l’herbe aussi avait un sens puisqu’ils la broutaient.

Et je me suis senti revivre dans ce seul coin du monde où la poussière soit parfumée (je suis injuste, elle l’est en Grèce aussi comme en Provence). Et il m’a semblé que, toute ma vie, j’avais été un imbécile…

Tout cela pour vous expliquer que cette existence grégaire au coeur d’une base américaine, ces repas expédiés debout en dix minutes, ce va-et-vient entre les monoplaces de 2600 chevaux dans une bâtisse abstraite où nous sommes entassé à trois par chambre, ce terrible désert humain, en un mot, n’a rien qui me caresse le coeur. Ca aussi, comme les missions sans profit ou espoir de retour de Juin 1940, c’est une maladie à passer. Je suis « malade » pour un temps inconnu. Mais je ne me reconnais pas le droit de ne pas subir cette maladie. Voilà tout. Aujourd’hui, je suis profondément triste. Je suis triste pour ma génération qui est vide de toute substance humaine. Qui n’ayant connu que les bars, les mathématiques et les Bugatti comme forme de vie spirituelle, se trouve aujourd’hui plongé dans une action strictement grégaire qui n’a plus aucune couleur.

On ne sait pas le remarquer. Prenez le phénomène militaire d’il y a cent ans. Considérez combien il intégrait d’efforts pour qu’il fut répondu à la vie spirituelle, poétique ou simplement humaine de l’homme. Aujourd’hui nous sommes plus desséchés que des briques, nous sourions de ces niaiseries. Les costumes, les drapeaux, les chants, la musique, les victoires (il n’est pas de victoire aujourd’hui, il n’est que des phénomènes de digestion lente ou rapide) tout lyrisme sonne ridicule et les hommes refusent d’être réveillés à une vie spirituelle quelconque. Ils font honnêtement une sorte de travail à la chaîne. Comme dit la jeunesse américaine, « nous acceptons honnêtement ce job ingrat » et la propagande, dans le monde entier, se bat les flancs avec désespoir.

 

( Lire l'ensemble de la lettre, pas très longue en cliquant : https://docs.google.com/document/d/1ONWw60KnjV0fSaKDvktdzEtnYNvBBVZtHeu_Q8lqKHs/edit#!

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
TOUT N' EST PAS PERDU. M. LE PRESIDENT !<br /> <br /> <br /> Une lectrice de valeurs actuelles rappelle, dans une très belle lettre d'espérance, à une quête insatisfaite de notre Président : "Présentez-moi la femme qui, en étant parfaitement éduquée, a décidé d'avoir 7, 8 ou 9 enfants?", quels furent (et devraient être encore) les "piliers" de la FRANCE., <br /> <br /> <br /> Monsieur le Président,<br /> <br /> Voici ma réponse à vos allégations proférées au sommet des «GoalKeepers» (organisé le 25 et 26 septembre 2018 par Bill et Melinda Gates). <br /> Ma mère, née en 1920, ayant fait math sup et math spé, ayant raté le concours à Normale sup, professeur de mathématiques, a eu 6 enfants :<br /> 1. Françoise, math sup et math spé, doctorat en mathématiques (la théorie de la mesure), ingénieur chez Michelin, service de la recherche puis au service marketing de Daf Volvo, puis chargée de mission au ministère de l’environnement, service des études et statistiques puis ITPE en DDE, 4 enfants :<br /> a. Marion, ingénieur diplômé de l’ENI, travaille au BSI à Londres<br /> b. Xavier, passionné d’équitation, championnat de concours hippique des jeunes cavaliers, <br /> après avoir obtenu un bac S, CAP de maréchalerie, a une entreprise de maréchalerie, 3<br /> salariés<br /> c. Aliénor, morte de mort subite à l’âge de 15 mois<br /> d. Benoît, ingénieur, diplômé de l’UTT a fait un stage de trois mois en Chine dans le cadre du<br /> cursus de son école d’ingénieur <br /> 2. Michelle, math sup et math spé, entrée à Normale sup, agrégée de mathématiques, professeur de mathématiques en math spé, PC*, 3 enfants :<br /> a. Walter, maitrise de physique, chef d’entreprise qui utilise les drones pour faire des films, <br /> dont pour la TV<br /> b. Emmanuel, compagnon du devoir, tailleur de pierre, chef d’entreprise<br /> c. Gaïa, BTS de secrétariat de direction, fonctionnaire territorial<br /> 3. Monique, professeur de français au collège Jules Romain, Paris 7ème<br /> 4. Claire, médecin, 4 enfants :<br /> a. Brice, ingénieur diplômé de l’école centrale Lyon, inventeur de la sécurité pour les cartes<br /> bleues<br /> b. Charlotte, diplômée de l’école de commerce et management de Bordeaux<br /> c. Marianne, DEA de psychologie<br /> d. Juliette, infirmière des Hôpitaux de Paris<br /> 5. Jacques, ingénieur diplômé de l’INSA Lyon, réside à Montréal, 2 filles :<br /> a. Julie, diplômée de HEC, directeur marketing dans une entreprise à Montréal<br /> b. Jeanne, institutrice à Montréal<br /> 6. Anne Marie, diplômée de l’ESC Amiens, inspecteur du travail, 2 enfants :<br /> a. Thomas, maitrise en musique, instrument harpe, en maitrise d’enseignement de la <br /> musique à Lausanne <br /> b. Marie, en dernière année de maitrise de musique à Hambourg, concertiste, harpe, en<br /> CDD au Berliner Orchestra<br /> <br /> Ma mère a suivi mon père, ingénieur des mines, 15 ans en France dont 3 dans les mines de fer de Lorraine et 12 ans aux Houillères du nord puis 25 ans en Afrique, directeur général des charbonnages du Maroc et de la mine de Touissit, CRAM, puis directeur général des mines de la COMILOG au Gabon.<br /> Ma mère a exercé son métier de professeur au Maroc. Au Gabon, elle n’a pas pu le faire mais elle a aidé les Sœurs dans leur travail social auprès des Gabonais.<br /> <br /> Mes parents sont gaullistes et conservateurs, ils n’ont jamais été progressistes. Ils nous ont inculqué les valeurs de la famille dont la solidarité, des racines (vacances tous ensemble, enfants, conjoints, petits enfants au ski à Méribel ou dans leur grande maison de famille en Auvergne). Mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont restés repliés sur eux même comme nous leurs enfants et petits-enfants, bien au contraire ou que ma mère n’est pas parfaitement éduquée. <br /> <br /> Vous avez une vision caricaturale de la famille. D’ailleurs, avec vous, il n’y a ni secrétariat d’Etat ni ministère de la famille. Vous vous attaquez à la famille par vos décisions, impôts, baisse des allocations familiales, quotient familial, pension de réversion, etc..<br /> <br /> Je vous invite à prendre le temps de lire le dernier livre de François Xavier Bellamy, « Demeure » qui est une critique du mouvement pour le mouvement, « du progressisme qui bénit ce qui sera, ce qui n’existe pas encore et se réjouit de ce qui n’est pas encore inventé.<br /> Or, la première conséquence de cet espoir placé dans le progrès, c’est la dépréciation de ce qui existe déjà »; Montherlant écrivait « tout ce qui est atteint est détruit, tout ce qui est acquis est perdu, tout ce qui est réel doit être dépassé ». <br /> « Ce qui rend possible le mouvement de toute vie et ce qui lui donne un sens, c’est toujours ce qui demeure ».<br /> <br /> Je vous invite à relire ou à écouter le discours de F Fillon au Trocadéro où j’étais venue le soutenir. Ce discours est magnifique, ciselé, tous les mots sont à leur place, il n’y a pas un mot de plus ou de moins, un vrai discours d’Homme d’état :<br /> <br /> « C'est pour moi un point essentiel de cette élection : faire en sorte que les clivages absurdes soient dépassés, pour que revienne notre sentiment d'appartenance à un pays unique ou chacun est libre, avec ses envies, son besoin de se retrouver avec sa communauté, de protéger sa famille, mais aussi où chacun a conscience d'appartenir à une communauté nationale, un tout qui s'appelle la France, un pays dont nous sommes légataires et que nous laisserons à nos enfants, avec la même exigence et le même respect que ceux qui nous ont précédés lui ont témoigné.<br /> Mes chers amis, la fierté est un bien précieux, un moteur pour la France.<br /> Créons, imaginons, travaillons la main dans la main, innovons ensemble, faisons de la France un pays leader en Europe, une zone de développement et d'harmonie qui fasse de chacun de ses citoyens un porte-parole dont la fierté sera la plus belle des cartes de visite. »<br /> http://www.republicains.fr/actualites_discours_francois_fillon_trocader…<br /> <br /> On est bien loin de vos discours complètement creux ou insincères.<br /> Si, pour vous, nous sommes des lépreux, des Gaulois réfractaires, des personnes imparfaitement éduquées parce que nous avons décidé d’avoir plusieurs enfants, etc. et autres insultes que vous avez proférées à notre égard, alors croyez bien que je préfère être une lépreuse qui sait où elle va plutôt qu’un canard sans tête qui ne sait pas vers quoi il court comme vous et qui a décidé la destruction de la France.<br /> <br /> Une lépreuse non éduquée, conservatrice.<br /> <br /> <br /> Ah ! La France, la France de toujours, sans voile, sûre d'elle-même, mais non "dominatrice"...<br /> Rien à ajouter. Un vrai programme de gouvernement<br /> A l'avenir, M. le Président, vous saurez sur qui vous appuyer et qui sait, peut-être demander conseil ?
Répondre
M
Constat terrifiant mais Bonne Année tout de même et merci encore pour les articles qui font réfléchir... je t'embrasse Max7
Répondre