20 Mars 2018
Nul chemin de Damas pour le scrutateur en faveur du Jean-Marie. Ma conversion au bonhomme serait d'ailleurs bien étonnante, et inopportune, au moment où le natif de la Trinité sur mer devient nonagénaire, et à celui où il admet son grand âge puisqu'il rédige ses mémoires ( voir ce qu'il en dit dans le cours de l'émission ).
Rien de tout cela, mais seulement le constat de la puissance de la désinformation. Dans l'exaltation de la médiocrité des uns, ou l'abaissement méthodique et constant de talents éminents par des spadassins de plumes ( ou de claviers ) et d'écrans.
Evidemment Le Pen Jean-Marie ne fut jamais un enfant de choeur, parlons par euphémisme. Plutôt un condotierre de la politique française, doublé d'un comédien donnant sûrement un peu trop dans les morceaux de bravoure. Une erreur en démocratie où les jocrisses et les puissances cachées de l'argent s'accouplent dans l'ombre des coulisses pour disqualifier ceux qui leur semblent pouvoir mettre dans en pleine lumière et la médiocrité des uns, et l'avidité des autres.
Peut-être Jean-Marie Le Pen a-t-il eu conscience que ses qualités, une intelligence certaine, une culture indéniable, une audace évidente, alliées à un goût trop prononcé de la provocation se conciliaient mal avec le destin d'un grand « Politique » qui exige de la pénétration et du courage certes, mais aussi de la prudence et de la modération. Plus qu'il n'en pouvait montrer.
Mais le président de l'ex Front National, j'en suis persuadé, ne fut pas le dangereux extrémiste de droite que les hommes de l'ombre nous ont présenté, encore moins un disciple d'Adolf Hitler.
Ceux qui suivent la politique de près le savent et regrettent que notre homme n'ait pas davantage voulu quelque peu limer ses dents, et maîtriser la force de son tempérament. Il eut été plus utile à la France.
Il restera, faute de cela, un grand homme "en puissance", contrairement aux César, Richelieu, Mazarin ou Charles de Gaulle qui furent de grands hommes d'Etat, tout simplement.
Ecoutez, pour découvrir - si nécessaire - le père de Marine, cette émission datant, si je ne me trompe, de 2002.
Notre homme parle pendant une heure - qu'il faut écouter de bout en bout – sur TF1. Les autres émissions de cette encre furent trop rares, laissant la place à des combats de gladiateurs qui ravirent les amateurs de catch, tout en jets de sueur et d'échanges sanglants.
Le Pen y parle avec fermeté, humour, et conviction, un langage parfois contestable, mais qu'est-ce qui ne l'est pas ?
Il est vrai que le public, ce jour là, s'adressait à lui, dans sa diversité, comme à un homme, et non comme à une bête féroce.
Une émission intéressante, en tant qu'elle nous révèle un homme, mais aussi, peut-être davantage encore, la puissance du mensonge et de la désinformation. ( LS ).