24 Juillet 2013
Les atteintes à la syntaxe, et au beau langage, témoignent d'une volonté manifeste de rupture avec les traditions les mieux fondées, et avec l'héritage culturel d'un peuple, avec ce qui permet à chaque individu d'échapper à la vacuité d'un instant, et de s'affirmer comme « être libre. Libre car enraciné ».
La manie déplorable, quoique innocente, chez tant de nos journalistes de qualifier de « préfète » notre préfet, en Guadeloupe, depuis quelques mois, madame Pierrot, n'est qu'un symptôme d'une maladie endémique. « Madame la préfète, pouêt! pouêt »! L'intéressée, si mes renseignements sont bons, subit plus qu'elle n'opine. Le mot « préfète » existe certes, mais il désigne la femme d'un préfet. Or madame Pierrot, en Guadeloupe incarne la fonction, et fort virilement ma foi, comme il convient, non son ornement.
Il en est de même pour le mot chef, nom masculin, désignant une fonction, non le sexe de celui qui l'exerce. Le vocabulaire de la déliquescence donne du « la chef », à tout propos, et hors de propos, à n'importe quel chef de bureau dès lors qu'il s'appelle Fleur, Marisol, Cécile ou Najat.
Pourquoi pas cheftaine? J'y ai pensé pour titrer cet article. Le mot existe dans le dictionnaire. Mais comme il désigne les jeunes femmes chargées de la direction de jeunes scouts, je n'ai pas voulu paraître offenser les employés de la Semsamar impliqués dans l'article de notre confrère Politiques publiques, en les assimilant aux « scouts toujours prêts ».
Pour n'offenser personne, ni le personnel féminin ( et ces deux dames en particulier ), « ni grand-mère, ni grand père », j'ai pensé à un mot qui est bien répertorié dans les dictionnaires, et qui est d'ailleurs employé dans les sociétés traditionnelles ( notamment en Afrique ! Oh! Oui !!! Bonne tradition, çà! ), celui de cheffesses.
La bataille, donc, qui oppose à la Semsamar, Mmes Michèle Laurent, et Marie-Paule Romana-Bélénus, est une bataille de cheffesses. Que cela soit bien entendu.
Et maintenant place au sport. L'Illiade n'est pas loin.
INTERIM.
http://www.politiques-publiques.com/Semsamar-Un-licenciement-a-hauts.html#.Ue_KI6wW5Mi
Publié le 23/07/2013
C’est une bataille féroce qui s’engage entre deux femmes à la tête de la Semsamar. Une bataille qui pourrait bien laisser des traces au sein de cette société d’économie mixte partie de Saint-Martin et de la Guadeloupe, implantée en Guyane et en Martinique, et connue pour sa réussite... et les salaires importants versés à ses dirigeants.
Michelle Laurent est la Directrice générale Adjointe de la Semsamar. Ou plutôt était. Licenciée le 25 juin 2013 par la directrice générale Marie-Paule Romana-Bélénus pour "faute grave" - à travers un long courrier de 28 pages, la directrice générale lui reproche de n’avoir pas su gérer les finances de la société et l’avertir des risques de gestion de la trésorerie - elle se prépare à porter devant le tribunal des Prud’hommes ce licenciement qu’elle juge abusif.
L’ancienne directrice générale adjointe dresse le 5 juillet 2013 dans une longue lettre réponse à la Semsamar, publiée sur le site www.sxminfos.fr un véritable réquisitoire contre la gestion de la directrice générale, coupable selon elle de fragiliser la situation financière de la société par ses décisions, et par son importante rémunération. Une longue liste de "fautes" commises selon elle par sa supérieure, qui met en lumière les pratiques et la situation d’une Semsamar déjà sujette à bien des interrogations de la part de la MIILOS (Mission interministérielle d’inspection du logement social) et de la brigade financière. La police a en effet ouvert une enquête préliminaire à propos de l’utilisation des finances de la société (voir notre article http://www.politiques-publiques.com/Le-train-de-vie-fastueux-de-la.html).
Dans cette lettre de 12 pages au ton corrosif, et aux analyses détaillées, Michelle Laurent rappelle que la Semsamar bénéficiait au départ de son précédent DG, Jean-Paul Fisher, en 2010, d’une trésorerie disponible de 34 millions d’euros, une trésorerie désormais "dans le rouge" à -7 millions d’euros en 2011 et -4 millions d’euros en 2012. L’ancienne DGA pointe également l’appel trop fréquent à des prestataires extérieurs pour réaliser des opérations relevant de l’expertise de la Semsamar, et provoquant d’importants surcoûts. Elle dénonce aussi les avances trop fréquentes de fonds sur des opérations publiques ou privées, conduisant la Semsamar à jouer - au détriment de sa trésorerie - le rôle de "banquier des collectivités" ou même d’opérateurs privés.
Ces accusations, portées cette fois par une cadre supérieure de la société, viennent rejoindre la longue cohorte des critiques à l’endroit de la Semsamar et de sa directrice générale. Elles interviennent dans un contexte délétère, après des lettres anonymes dénonçant des abus et dysfonctionnements internes, après un rapport négatif de la MIILOS, et une enquête en cours de la brigade financière. Un nouveau conflit dont se serait bien passé Wendel Cocks, 3ème vice-président de la Collectivité de Saint-Martin, et nouveau président de la SEM. L’avenir de la Semsamar, opérateur d’importance dans nos territoires, serait-il en train de s’assombrir ?
FSRR
Sur le même sujet :
http://www.politiques-publiques.com/Le-train-de-vie-fastueux-de-la.html
http://www.politiques-publiques.com/Semsamar-Le-salaire-qui-gene.html
http://www.politiques-publiques.com/La-Semsamar-s-installe-en.html
Photo : Marie-Paule Bélénus-Romana, Directrice Générale de la Semsamar