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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Un texte visionnaire d'André Malraux sur l'islamisme, par Edouard Boulogne.

Un texte visionnaire d’André Malraux sur l’islamisme.

La-Mecque.jpeg (Pélérinage à la Mecque).


( Peut-être n’y a-t-il rien de pire que le relativisme, débouchant sur le nihilisme, qui se développe actuellement dans la civilisation occidentale, assimilant la civilisation à une simple, mais effrénée consommation de tout et de n’importe quoi. Bien qu’il ne s’agisse, peut-être,  dans la bouche d’un politicien, que d’un propos sans conséquences, auquel il ne donne pas de contenu véritablement consistant, peut-être donc, est-ce ce que Nicolas Sarkozy a voulu dire, récemment en lançant le thème de la nécessité d’une réflexion sur la refondation d’une « civilisation » en Europe, et en France particulièrement. Le président de la République, quelle que soit la sincérité de ses propos, dans un discours récent au Vatican n’en incitait pas moins les catholiques de France à sortir de leur actuelle apathie, et à réinvestir l’espace public. Cette invite, [peu importe qu’elle émane d’une personnalité discutable] mérite d’être entendue, car quand le nihilisme triomphe, les âmes assoiffées risquent pour s’abreuver de boire à n’importe quelle source. Le grand dramaturge IONESCO l’avait bien vu quand il écrivait que « lorsque l’homme ne se préoccupe pas des fins dernières, (que) lorsque seuls l’intéresse le destin d’une nation politique, de l’économie, lorsque les grands problèmes métaphysiques ne font plus souffrir, laissent indifférents, l’humanité est dégradée, elle devient bestiale ».
Or, depuis quelques décennies l’Islam est entrée dans une période, de dynamisme nouveau, voire d’effervescence. Et, il se trouve que les aléas de l’histoire font que résident en France (et ailleurs en Europe) d’importantes communautés, sinon musulmanes (le nihilisme, le matérialisme pratique, sinon doctrinal, travaille aussi ces personnes là, particulièrement dans les zones dites de « banlieues ») du moins réceptives à ce message du « Prophète », dans sa version la plus éruptive : l’islamisme.
Des analystes lucides et courageux s’inquiètent de ce militantisme pour l’avenir de l’Europe qui fut chrétienne.
Il est tout à fait urgent de réfléchir sur l’Islam, sur sa vraie nature, honnêtement, sans caricature ; de tenter de répondre à la question fréquemment posée : Faut-il confondre l’Islam et l’islamisme ? L’Islam est-il compatible avec les valeurs d’origine chrétiennes qui ont façonnés la France et l’occident : la liberté, la distinction du spirituel et du temporel, l’égalité en droit et en dignité de la femme et de l’homme dans la cité, etc.
Questions d’une importance capitale que je me promet d’aborder, au fil du temps, sur ce blogue.
Je ne méprise absolument pas l’Islam. Il vaut mieux que le relativisme généralisé qui est aujourd’hui proposé à la jeunesse par les marchands d’illusions, se réclamant parfois, d'ailleurs, à tort ou à raison de la philosophie dite des lumières . [Thème d’étude très prochain ici même].
Mais il serait absurde, au nom d’une prétendue ouverture d’esprit de fermer les yeux sur des réalités aussi aveuglantes qu’inquiétantes. C’est à quoi invitait à réfléchir  André Malraux, avec une prescience d’autant plus remarquable que son propos date de 1956, dans le texte que je propose à la réflexion des lecteurs du Scrutateur.

Edouard Boulogne.

PS : Je viens de parler d’une indispensable information sur l’Islam. Mais que dire alors du christianisme, absurdement méconnu, et caricaturé par les marchands d’illusion de la société de pléthore ?
Il va de soi, que tous les chrétiens un tant soi peu informés doivent se mobiliser pour combler le vide spirituel de l’époque. Car la nature a horreur du vide. ).


La poussée islamique, selon André Malraux.

Malraux.jpeg  (André Malraux).



“La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau… Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera.”

"C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l’origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n’ont trouvé la réponse. De même aujourd’hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l’islam. En théorie, la solution paraît d’ailleurs extrêmement difficile. Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l’aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d’Etat. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s’établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis “musulmane”, je pense moins aux structures religieuses qu’aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le pouvoir qu’en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l’islam, si elles avaient été appliquées à temps… Actuellement, il est trop tard ! Les “misérables” ont d’ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l’intérieur d’une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d’eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l’avenir de leur race. L’Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d’en retarder l’évolution".

André Malraux, le 3 juin 1956
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