20 Août 2021
Big Brother watching you,
Big Brother thinks for you,
Big Brother décide for you.
Big Brother thanks you to food him with your privacy.
« La bataille d'internet n'est pas gagnée - on ne la gagnera pas. En tout cas, pas d'ici demain », confiait Livre Noir à Valeurs actuelles. L’interview d’Eric Zemmour, gros succès de la chaîne d’entretiens politiques marquée à droite, était censurée par YouTube il y a deux semaines. Il y a moins de sept jours, le député Joachim Son-Forget voyait ses comptes Twitter suspendus de façon permanente, rejoignant Jean Messiha dans la liste des excommuniés virtuels. En mai 2018, Facebook évinçait Génération Identitaire de sa plateforme. « Facebook s'arroge les pouvoirs d’un juge », déplorait Dominique Reynié, directeur général de la Fondapol, dans une tribune parue dans Le Figaro. Bis repetita : ce jeudi matin. Instagram, réseau social détenu par Mark Zuckerberg (président-directeur général de Facebook), supprimait le compte d’Eric Zemmour, trois jours après avoir suspendu le youtubeur Papacito. Le polémiste et potentiel candidat à l’élection présidentielle s'est exprimé ce matin sur Twitter. « Les GAFAJW[Googie, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft et autres entreprises à la tête de l’industrie numérique, ndlr] se sont engagés dans une lutte féroce contre les peuples qui ne veulent pas mourir » a-t-il déclaré, reprenant sa définition du mouvement populiste. Et d’ajouter : « Ils peuvent me censurer, mais ils ne peuvent pas faire taire tout un peuple. » Le mot-dièse "#STOPcensure", créé à l'occasion en soutien à l'éditorialiste, était l’un des plus partagés en France sur Twitter ce matin. Car c’est là que le bât blesse : les géants du numérique et dirigeants des réseaux sociaux les plus influents se cachent derrière leur statut d’entreprises privées et leur conditions d'utilisation pour exercer une censure politique tout à fait préoccupante. « Les campagnes électorales se font de plus en plus sur les réseaux sociaux », explique Jean Messiha, contacté par Valeurs actuelles. « Aujourd'hui, un président de la République ne peut pas être élu sans le numérique - comme, dans les années soixante-dix, il ne pouvait pas être élu sans la télévision. » « Twitter est un pouvoir politique mondialisé », résume Joachim Son-Forget. Jack DoFsey, cofondateur et président-directeur général du réseau gazouilleur, le confessait lui-même lors de la suppression du compte d’un Donald Trump encore en exercice : « Nous avons établi une jurisprudence qui me semble dangereuse : celle du pouvoir qu’un individu ou une entreprise peut exercer sur une partie du débat public. » Paroles, paroles... « Facebook vous permet de rester en contact avec les personnes qui comptent dans votre vie » : tel est le slogan du propriétaire d'Instagram. Vous ne savez pas encore quelle personnalité politique vous convient ? Pas de souci : Mark Zuckerberg fait le tri à votre place. (Source : Valeurs Actuelles).