16 Avril 2021
Merci au lecteur M. Eric Chadru, qui prenant au sérieux l'invitation du scrutateur de parcourir les archives du blog qui porte ce nom et qui constitue un petite encyclopédie des éléments de nôtre combat pour les valeurs positives et contre les crétineries négatives, au premier rang desquelles figure le racisme à tête de brute.
Dans cet article publié ici en juillet … 2009 (eh oui, le temps passe, irréparablement !) un poème d'Edouard Marsolle (blanc créole de la Guadeloupe) qui dit du racisme ce que tout le monde devrait pouvoir dire. (LS)
Jugez-en :
TROIS PETITS ENFANTS
Ils étaient trois petits enfants,
L'un eut la blancheur pour étrenne,
Le second était bois d'ébène,
L'autre n'était ni noir ni blanc.
Or le premier ne savait pas
Qu'il était blanc et le deuxième
Se voyait semblable au troisième
car ils allaient du même pas!
Car c'était trois petits enfants
Qui ne voyaient la vie qu'en rose
Comme une fleur à peine éclose,
Ils s'en allaient à travers champs.
En chantant les petits enfants,
En chantant de toute leur âme
Qui point n'appréhendait le drame,
Tout d'un coup le ciel devint gris,
Puis noir sur le champ de goyaves.
Mais leurs yeux point ne furent graves
Lorsque la foudre les surprit.
Leur âme s'en fut par les champs.
S'en alla sur l'aile des vents
Soufflant vers un autre rivage
Plus haut que le plus haut nuage,
L'âme unique des trois enfants.
Une seule âme pour trois?
Sans doute on peut ne pas y croire;
Mais ce n'est là qu'une humble histoire,
Comme on en contait autrefois.
Edouard Marsolle, Au clair de mon âme,
Cf L'article de 2009 : http://www.lescrutateur.com/article-33626145.html