3 Février 2021
2) La petite peste Greta Thumberg fond en larmes quand on lui pose une question non prévue par les organisateurs;
Le billet de Mireille, ce matin sur le changement climatique n'a pas laissé indifférent. Un de nos lecteurs, géologue, se fend d'une note professionnelle qu'il avait produite sur la question. Son texte laissera peut-être sur leur faim, plus d'un de nos lecteurs. Mais son principal intérêt c'est de rappeler l'importance de la dimension temporelle dans l'explication des phénomènes naturels. Dimension qu'a ignorée la petite peste Greta Thumberg, otage il est vrai des manipulateurs d'opinion.
Bonne lecture.
Le Scrutateur.
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Du Climat... vu par un géologue
Résumé
La géologie a cela de particulier qu’elle permet de comprendre le présent en redécouvrant simplement l’histoire de notre planète et l’ univers qui la contient. Cette science a fait des progrès inouïs dans les quarante dernières années. Grâce en particulier à l’imagerie en trois dimensions de notre sous-sol et à sa reconstitution dans la dimension du temps. D’une évolution lente et quasi imperceptible à notre échelle humaine, l’homme a découvert que sa planète avait connu des soubresauts parfois catastrophiques, tant les grands mouvements qui l’ont structurée que les sédiments qu’ils ont engendrés. Et le climat a suivi... D ’un monde gelé sur presque toute la surface du globe, à une terre au climat tropical jusque dans les arctiques. Et de manière périodique. Aussi, ne me paraît-il pas qu’il y ait une contribution première de l’homme au bouleversement climatique actuel, même si elle peut y contribuer. Pour quelle part ? En revanche, si cette prise de conscience lui permet de comprendre qu’il est responsable de sa planète, laquelle, qu’il le veuille ou non et qu’il y croit ou non, lui a été confiée, tant mieux. Et que nous arrêtions nos désastres écologiques en tous domaines, humains et matériels, voilà un progrès qui doit nous amener à co -créer cette cinquième ère géologique : celle de l’homme et de la nature dont il est responsable. ! ____________________________________
Du Climat... vu par un géologue.
Plusieurs catégories de « scientifiques » se préoccupent du climat, ou s’en proclament spécialistes, mais la plupart avec heureusement la dose d’humilité qu’il convient pour prédire l’avenir. L’adage est bien connu : les prophéties n’engagent que ceux qui les écoutent ! Sauf si, plus qu’à prédire l’avenir, elles expliquent le présent, à la lumière ou pour comprendre a posteriori les évènements passés. Mais encore faut-il que le présent et ses causes ne soient pas alors trop contestés, pour aborder le futur ! Alors, notre climat ? Il existe, me semble-t-il, trois catégories de professionnels qui se préoccupent du climat : les météorologistes, les climatologues, et les géologues ! Peut -on oser l’assertion que ces spécialités se réfèrent à celles qui les précèdent , dans le temps qui passe, du moins : les météorologistes appuient leurs prédictions court terme sur leurs propres expériences récentes – quelques semaines, quelques mois, quelques années ; mais aussi sur celles plus moyen terme des climatologues – quelques années, dizaines d’années, quelques siècles, voire quelques millénaires. Les climatologues eux-mêmes sur celles moyen et long terme des géologues. Et ces derniers effectuent leurs analyses et les prédictions qui s’ensuivent sur quelques dizaines ou centaines de millénaires, quelques millions, dizaines de millions ou centaines de millions d’années ! Une enquête m’avait frappée très récemment : il était demandé à toute cohorte ainsi définie de « spécialistes » s’ils croyaient à l’évolution catastrophique du climat terrestre (comprenez « à son réchauffement ») , du moins telle que celle que les media actuelles nous ressassent, en y ajoutant une forte dose de culpabilité à l’égard des générations à venir.
Les climatologues soutenaient assez massivement – à près de 90% – cette hypothèse. Les météorologistes disaient que le court terme de leurs analyses ne leur permettait pas de conclusion.Les géologues quant à eux en étaient critiques à plus de 50%, sans pour autant remettre en cause le réchauffement climatique mais ses causes.Personnellement, mes études m’ont placé dans cette dernière catégorie, en y ajoutant une bonne dose de géophysique. Et ce fut une chance, car la géologie est une des sciences qui a le plus évolué dans les quarante dernières années. Elle reste malheureusement toujours fort méconnue du grand public, si ce n’est que par certains media qui en font ressortir quand il convient ou non, des évènements sensationnels, de préférence catastrophiques ! Quand il convient ou non, c’est-à-dire sans se référer aux causes long terme dont ces processus ne sont qu’un soubresaut. Au début des années 70, quand je découvris la géologie, on me présenta un monde figé, certes modelé par les grands évènements passés mais dont la durée de mise en place ne permettait aucune observation instantanée. Il y avait certes la « ceinture de feu péripacifique » et quelques tremblements de terre parfois très violents qui trahissaient des mouvements actuels assez imprévisibles du magma. La terre n’en restait pas moins une photographie, maintenant figée, d’ères géologiques de fort longue durée, et d’ une historique bien figée elle-aussi ; avec la forêt carbonifère et ses fougères arborescentes ; avec les mouvements hercyniens qui façonnèrent en France le Massif Armoricain, le Massif central etles Vosges ; avec le calme de l’ère secondaire, ses carbonates et ses dinosaures ; puis enfin l’orogénèse alpine à l’ère tertiaire, donc active il y a une trentaine de millions d’années. Tout ceci sans compter quelques géologues canadiens, sud-africains ou australiens qui se passionnaient pour l’ère précambrienne, il y a donc plus de 600 millions d’années, dont la géologie fort complexe ne témoignait que de la multiplicité de mouvements trop anciens pour en préciser les détails. C’est vrai qu’il s’y trouvait suffisamment de gisements d’or, d’uranium de cuivre ou de kimberlites diamantifères pour expliquer qu’ on y portât quelque intérêt ! Mon professeur de géologie structurale, encore appelée « tectonique » ne croyait pas exacte la théorie de la tectonique des plaques, et l’on expliquait les montagnes par des soulèvements massifs de bassins sédimentaires trop chargés de sédiments, et qui réagissaient alors par une poussée verticale vers le haut – nos fameux « géosynclinaux » pour ceux d’entre nous qui étudièrent alors la géologie. Nos professeurs avaient cependant un extraordinaire talent d’observation, mais sans la quatrième dimension du temps et donc du mouvement. Il en était ainsi des dépôts sédimentaires pour lesquels une dizaine de centimètres exi geait quelques milliers d’années ! Et les mers restaient bravement à leur place sans hausse ni baisse des niveaux suffisamment sensible pour qu’on s’en émeuve ! C’est vrai que les observations géologiques n’étaient possibles qu’à l’affleurement naturel des formations sédimentaires et par conséquent avec une vision volumétrique nécessairement restreinte.Et puis vint l’étude, en mer, des plateaux continentaux puis des bassins profonds, à des fins scientifiques certes, mais surtout pour la prospection d’accumulations pétrolières offshore. Et là ce fut une révolution : la géophysique, essentiellement la sismique, par l’étude de la propagationd’ondes sismiques et leur réflexion par les interfaces sédimentaires, permit une échographie des sous -sols en trois dimensions. L’ analyse de leurs signaux par des ordinateurs extraordinairement puissants nous permit d’obtenir une analyse quasi quantitative des contenus des roches sédimentaires. En moins de vingt années, la puissance des ordinateurs fut multipliée par dix tous les deux ans (leur refroidissement suffit à chauffer une partie de la ville de Pau où se situent les centres techniques de Total !) Cette vision en trois dimensions du sous-sol, la modélisation de ses mouvements et des dépôts produits par l’érosion des roches continentales, leur nature, leur transport par les fleuves, la vie biologique des créatures marines (qui formeront la « roche-mère » du pétrole), et leur dépôt progressif au fond des océans, le calcul des paléo températures, l’analyse topographique des fonds marins actuels et surtout l’intégration des connaissances apportées par tous les métiers des sciences de la terre, géologues, géochimistes, géophysiciens, spécialistes des transmissions des fluides, sédimentologues, physiciens, chimistes, etc.., révolutionna la géologie.Alors voici quelques faits « instantanés », du moins de très faible durée aux échelles géologiques, qu’on peut maintenant observer ou déduire, et pas seulement dans le domaine de la climatologie, mais aussi dans les faits géologiques qui l’accompagnent . Analysons ces faits observables, parce qu’actifs à l’échelle de temps humaine, et malgré tout d’une ampleur qu’on ne pouvait soupçonner il y a peu : les grands mouvements structuraux, ou « tectoniques », les dépôts sédimentaires, et enfin notre climat. Les trois sont étroitement liés, car le climat est aussi profondément dépendant de ces soubresauts planétaires.