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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Sarkozy seul contre tous.

Sarkozy éliminé? Rien n'est moins sûr, comme le suggère cet excellent article de Valeurs Actuelles. LS.

 

http://www.valeursactuelles.com/seul-contre-tous  

 

Chasse à l’homme. Harcelé par les juges à la veille de son retour, Nicolas Sarkozy sait que rien ne lui sera épargné. Élysée, chancellerie, Place Beauvau : ses ennemis se situent dans toutes les strates de l’appareil d’État, à gauche, mais aussi dans sa propre famille politique. Mais avant de les affronter, il devra triompher de son pire ennemi : lui-même.

La berline sombre aux vitres teintées s’engouffre dans le parking de la police judiciaire (PJ) de Nanterre. La mine fermée, les deux policiers barrent l’accès à un cameraman. « L’ancien président va être entendu » : le titre s’affiche en gros, lettres noires sur fond jaune, sur les chaînes d’information en continu. Très vite, la sentence tombe : « Trafic d’influence : Nicolas Sarkozy est placé en garde à vue. » La condamnation — médiatique — est immédiate.

Dans un ballet subtilement synchronisé, commentateurs et politiques s’empressent d’achever la bête. L’air faussement contrit, ils font mine de s’étonner. Le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, proche parmi les proches de François Hollande, dit sa volonté de voir la justice aller « jusqu’au bout » : « On doit y voir clair. » Le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, nie l’accusation d’« acharnement » qui pèse sur le gouvernement : « Le mérite du gouvernement depuis le début — c’est la volonté du président Hollande, c’est très clair aussi à la chancellerie — est qu’il n’y a plus de suivi des affaires. »

Prière de ne pas rire, et surtout de ne pas évoquer le bal tragique au sommet de l’État quand, en mars dernier, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et la garde des Sceaux, Christiane Taubira, s’accusaient mutuellement d’avoir eu connaissance des écoutes judiciaires visant Nicolas Sarkozy. Même l’ancienne ministre du Logement Cécile Duflot s’autorise à juger « vertigineux » le cas Sarkozy. Tombeur de Ségolène Royal à La Rochelle en juin 2012, Olivier Falorni, enfin, voit dans cette cabale une « suite logique des affaires », prévenant même que « ce n’est qu’un commencement : cette garde à vue annonce d’autres situations judiciaires ». Le tribunal de l’inquisition a parlé. Fermez le ban !

Tout est si parfait. La mise en scène soigneusement huilée, la communication extrêmement rodée, le décorum ingénieusement disposé. Comme un air de déjà-vu. Personne ne s’enquiert de la raison pour laquelle des équipes de télévision ont pu camper devant la PJ de Nanterre pour saisir ces précieuses images, celles d’un homme acculé, déclaré coupable avant d’avoir été jugé. Personne ne s’interroge au sujet des fuites dans la presse — Mediapart, le Monde… — d’éléments des enquêtes sur les “affaires” de Nicolas Sarkozy, pourtant protégées par le sacro-saint “secret de l’instruction”, dont la présumée violation vaut cette garde à vue à l’ancien président ! Personne ne s’indigne du traitement réservé au non-lieu dans l’affaire Bettencourt, quand chacune des mises en cause de Nicolas Sarkozy fait les gros titres de la presse.

Personne ne trouve à redire aux méthodes employées — écoutes, perquisitions chez un avocat, garde à vue d’un client durant celle de son conseil, Me Thierry Herzog… Personne ne conteste l’impartialité de Claire Thépaut, la juge en charge du dossier sur la violation du secret de l’instruction et le trafic d’influence, auteur, d’autre part, de la perquisition chez Thierry Herzog en mars 2014. Membre active du Syndicat de la magistrature, marqué très à gauche et auteur du “mur des cons”, où figurait en bonne place Nicolas Sarkozy, elle ne porte pas ce dernier dans son coeur et ne s’en cache pas : signataire d’une tribune publiée par le Syndicat de la magistrature, dans l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2012, elle critiquait Sarkozy sans nuance et appelait à voter pour François Hollande… Coïncidence ? Peu importe. Le front commun de l’antisarkozysme l’a décrété : l’ancien chef de l’État doit mourir.

Pour la première fois, un ancien président de la République est placé en garde à vue. Pour la première fois, surtout, celui-ci ne fait pas l’objet d’une cabale orchestrée seulement par le camp d’en face. À droite, certains se cachent à peine pour jubiler. La pléthore de candidats déclarés à la succession de Sarkozy voit d’un bon oeil cette mise sous pression judiciaire. Alain Juppé, qui a vu l’ancien président dans ses bureaux de la rue de Miromesnil la semaine dernière, croit en ses chances d’incarner un recours si son rival était entravé. François Fillon, dont les attaques contre la « mafia » de l’UMP ne visent pas seulement les pratiques du clan Copé, mais aussi les déboires de l’ancien président. Xavier Bertrand, Bruno Le Maire (lire notre entretien page 20) ou Laurent Wauquiez, qui misent sur le discrédit pesant sur l’ancienne génération pour s’imposer.

Mais ceux qui pensent le museler ou l’empêcher de revenir en lançant les juges à ses trousses se trompent lourdement sur le compte de Nicolas Sarkozy. Les affaires que l’on utilise comme autant de pelletées de terre pour l’enterrer définitivement, les écoutes sauvages qu’il subit, lui, son avocat, ses proches, sa famille, l’acharnement des juges qui se succèdent à sa porte jusqu’à trouver un os à ronger sont un puissant stimulant chez cet animal politique. L’homme n’a jamais eu l’habitude de courber l’échine et tendre la joue gauche lorsqu’il était attaqué. Mieux, il a toujours rendu coup pour coup.

« L’acharnement des juges ne fera que précipiter le retour de Nicolas Sarkozy dans l’arène », prédisait déjà, en 2013, Jeannette Bougrab, son ancienne secrétaire d’État, lorsqu’on l’interrogeait. Pour s’en convaincre encore davantage, il faut relire la tribune que l’ex-président a publiée dans le Figaro après avoir découvert qu’il était écouté par les services de l’État. « Je veux affirmer que je n’ai jamais demandé à être au-dessus des lois, mais que je ne peux accepter d’être en dessous de celles-ci. Enfin, à tous ceux qui auraient à redouter mon retour, qu’ils soient assurés que la meilleure façon de l’éviter serait que je puisse vivre ma vie simplement, tranquillement… au fond, comme un citoyen “normal” ! »

L’Élysée, la chancellerie, la Place Beauvau, ses ennemis à gauche et jusque dans sa propre famille, en l’attaquant, n’ont fait qu’achever de le convaincre qu’il n’a d’autre choix que de revenir en politique pour se défendre et se protéger. L’ancien chef de l’État est condamné au retour quand tous voudraient le condamner au silence et refermer définitivement la parenthèse du sarkozysme.

C’est mal le connaître. En réalité, Nicolas Sarkozy n’est jamais vraiment parti. Il n’a pas quitté la scène politique. Il s’est seulement mis en retrait. C’est la thèse que défendent notamment Jérôme Lavrilleux et Jean-Louis Borloo. Pour eux, le retour de Nicolas Sarkozy a commencé le jour du débat de l’entre-deux-tours, le 2 mai 2012. La campagne de 2017 a débuté lorsque le président préfère jeter les gants plutôt que de combattre François Hollande. « Il savait que pour gagner au moment du duel télévisé, il lui fallait être kamikaze. Nicolas Sarkozy a préféré, en joueur de poker, ne pas dévoiler son jeu », nous confiait il y a peu Jérôme Lavrilleux.

Certains de ses proches voulaient que Nicolas Sarkozy muscle son discours et ses propositions plus qu’il n’avait osé le faire pendant la première partie de la campagne, alors que beaucoup lui reprochaient déjà une droitisation à l’extrême. Dans les réunions stratégiques autour du président, Patrick Buisson était partisan de mesures fortes, seules susceptibles d’emporter l’adhésion des catégories populaires. Il prêchait notamment pour que le président ose revenir sur la notion de droit du sol, « une aberration qui consiste à appeler vache un cheval né dans l’étable ». Peine perdue...Lire la suite dans le numéro disponible en kiosque le jeudi 3 juillet...

 

1) Ce qu'a enduré Sarkozy devant les inquisitrices.
1) Ce qu'a enduré Sarkozy devant les inquisitrices.

1) Ce qu'a enduré Sarkozy devant les inquisitrices.

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C
A s'en prendre à ces &quot;dames&quot;, les juges d'instruction Simon et Thépot Mr Sarkozy commet une erreur tacticienne. <br /> Du temps,il risque d'en manquer.
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F
L'article du Figaro est plus mesuré dans son analyse et le sondage de ce même journal laisse peu d'espoir de retour à N.Sarkozy. <br /> Globalement la France est à gauche,demandeuse d'un gouvernement pouponnière.
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C
Shenzi devant Mufasa
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