Société | 20 Décembre 2009 - le Journal du Dimanche
"Le cannabis est de plus en plus dangereux"
Avec une équipe de
toxicologues rattachés au Centre technique et scientifique de l’Intérieur (CTSI), le docteur Bernard Marc, expert auprès des tribunaux et patron de l’Unité de médecine
légale (UML) du centre hospitalier de Compiègne (Oise), s’intéresse depuis des années à l’influence des stupéfiants sur les infractions routières et aux conduites
addictives. Un constat clinique inquiétant.
Pouvez-vous confirmer que, selon vos travaux, le cannabis arrive aujourd’hui devant l’alcool dans les analyses
toxicologiques des jeunes conducteurs auteurs d’infractions ou impliqués dans des accidents mortels ou corporels?
Oui. C’est un phénomène sur lequel nous travaillons depuis plusieurs années. Déjà, dans une étude de 2006-2007 portant
sur 195 conducteurs, dont près de 80% étaient âgés de 18 à 32 ans, les analyses révélaient la présence de cannabis seul dans 61% des cas, d’alcool seul dans 12% des
cas, d’alcool et de cannabis dans 3% des cas. Cette tendance a été confirmée en 2007-2008. Et nous obtenons le même ratio sur l’étude en cours 2008-2009. C’est un peu
comme si les jeunes avaient entendu les messages sur la conduite en état d’ébriété: ils confient le volant à un "capitaine de soirée" qui n’a pas bu, mais qui a fumé
du cannabis…
Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que les produits consommés sont aujourd’hui plus « forts » et/ou consommés en
plus grande quantité qu’auparavant?
Nous ne sommes pas les seuls à le dire. Il suffit de se reporter aux bilans des saisies douanières, aux rapports de
l’Office des stups, de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies… D’une manière générale, la résine de cannabis consommée en Europe
contient environ 10% de produits actifs alors que la marijuana de Woodstock en contenait 2%. Mais certaines plantes hybrides produites aux Pays-Bas atteignent 16,
voire 20% de produits actifs. Cela se traduit biologiquement dans les taux de THC extrêmement élevés que nous constatons lors de nos analyses.
Par exemple?
Il y a deux principes actifs du cannabis qui sont mesurés dans le sang, le THC et le 11-OH-THC. Nous y ajoutons celui
du cannabidiol qui assure l’effet relaxant du cannabis. Chez un consommateur de résine traditionnelle, les trois taux mesurés sont généralement comparables. Chez
certains consommateurs de produits hybrides, le taux de THC est anormalement élevé alors que celui du cannabidiol est extrêmement faible. C’est une évolution
inquiétantedu produit. On est clairement dans la "défonce" et plus du tout dans un "plan cool".
Quel est le profil de ces conducteurs ?
Ce sont des hommes à une écrasante majorité, âgés de 26 ans en moyenne. Sur l’étude 2008-2009 toujours en cours, nous
avons pu obtenir des services de police et de gendarmerie la profession pour la moitié d’entre eux. On trouve un très large éventail : des ouvriers, des employés du
bâtiment, des professionnels de santé, des étudiants, des gens sans emploi mais aussi des chauffeurs-livreurs, des routiers, des coursiers, des conducteurs d’engins de
chantiers, des chauffeurs de bus… Au total, près de 10 % de professionnels de la route! Cela pose au minimum un problème de sensibilisation pour ces
professions.
S.J. - Le Journal du
Dimanche
Dimanche 20 Décembre 2009
Commentaire : De plus en plus dangereux ? Voilà la raison pour laquelle la
tolérance envers le cannabis va s'accroître de plus en plus, sous la pression des écologistes et autres alter mondialistes, des socialistes, de tous les amis de la
culture et de tous ceux qui veulent, (comme jadis les Khmers rouges), régénérer l'humanité.