17 Mai 2019
L'actualité quotidienne suggère que notre pays est devenu une cacophonie, le lieu stérile d'affrontement d'intérêts opposés, voire contradictoires, et dérisoires souvent, sans référence aucune au bien commun.
La cause de cette évolution ne serait-elle pas l'influence de ces sociétés de pensée (pour employer une expression chère à Augustin Cochin) nées au XVIII ème siècle, qui s'acharnent à extirper le christianisme de nos institutions, de nos pensées, de nos moeurs. Or l'individu humain, quel qu'il soit, où qu'il soit, s'il est privé de toute éducation, de toute référence à un ordre transcendant, n'est qu'un être ouvert à n'importe quelle influence, et d'abord aux impulsions brutes et associales qui émanent de son corps et qui le rendent plus dangereux pour lui-même et pour les autres que n'importe quel animal. Car l'animal au moins est déterminé par un ensemble d'instincts inscrits dans son système nerveux, qui le rendent prévisible, assurent sa survie, limitent ses capacités de nuisance.
L'homme lui, n'a pas d'instincts, au sens strict de ce terme. Non éduqué (hypothèse d'ailleurs purement pédagogique, car sans famille, même réduite à un élément, le nourrisson meurt) l'être humain ne serait qu'un sauvage ouvert à tous les possibles, et notamment les pires.
Il faut donc pour être civilisé un héritage qui s'acquiert par l'éducation.
Depuis plus de quinze siècles, cet héritage, ce corset humanisant a été, demeure encore, malgré la crise actuelle, a été le christianisme, dont on peut difficilement prétendre (si l'on est honnête, et même moyennement cultivé) qu'il est médiocre et inhumain.
Depuis le XVIII ème siècle, cet héritage chrétien est attaqué par ceux qui voudraient réduire l'homme à cette éponge qu'il est à sa naissance avant toute éducation, pour le soumettre à leurs caprices, et le transformer en esclave volontaire, en larve, comme dans le célèbre Meilleur des mondes d'Huxley.
Cette entreprise de subversion porte des fruits sinistres en France (comme ailleurs).
Si aujourd'hui l'Etat et les médias se veulent promoteurs au nom de la laïcité d'une bienveillance visible pour le monde islamique, il est en revanche fidèle à sa tradition héritée de la III ème République d'hostilité (au mieux d'indifférence méprisante à l'encontre du christianisme). A la fin du XIX ème et au début du XX ème siècle Cette agressivité se manifesta sans mesure.
Petit retour en arrière :
8 novembre 1906. Ministre du Travail dans le cabinet Clémenceau le socialiste René Viviani monte à la tribune du Palais Bourbon et s'écrie «
Lorsqu’un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous l’avons relevé, nous lui avons dit que derrière les nuages il n’y avait que des chimères. Ensemble, et d’un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera plus. Voilà notre œuvre, notre œuvre révolutionnaire. Est-ce que vous croyez que l’œuvre est terminée ? Elle commence au contraire. »
Après avoir acclamé l’orateur, la Chambre vote l’affichage de ce discours dans les 36 000 communes de France. Un an après le vote de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, même si Briand se trouve contraint de chercher une solution acceptable pour l’Eglise dans la mise en œuvre de la loi de 1905, l’acharnement antireligieux de la majorité parlementaire ne faiblit pas.
Nos grands ancêtres, soi-disant laïcs, en réalité laïcistes, cachaient moins leur jeu que leurs descendants actuels emmiellés.
Mais le résultat de leur politique est ce que j'évoquais en commençant. Le travail de destruction de l'âme française, se poursuit même si les médias n'en parlent pas.
Lisez plutôt. (Le Scrutateur).
(https://www.avenirdelaculture.info/la-montee-inquietante-de-lanti-christianisme-en-france/?fbclid=IwAR2CsJLM9j0XmR2Z74RX7mZXx6dD4lnXWqDqq79Pzvq7HlVzeZc2btSVfHc )
Le professeur d'histoire Kevin Bossuet tire la sonnette d’alarme sur la montée de l’anti-christianisme en France, dans un article publié le 12 novembre 2018 sur le site internet de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.
Il cite ces chiffres à l’appui : « Depuis le début de l’année 2018, ce ne sont effectivement pas moins de 200 actes anti-chrétiens qui ont été recensés en France. En 2017, selon le ministère de l’Intérieur, les atteintes aux sépultures et aux édifices chrétiens se sont élevées à 878 (soit environ 90% des atteintes globales). Autant dire que nous sommes ici en présence d’une véritable tendance qui apparaît comme particulièrement inquiétante. »
Le professeur continue : « Par exemple, en juillet dernier, c’est le cimetière Saint-Roch de Pontarlier (Doubs) qui a été profané. Des statues du Christ ont été descellées et brisées, des pots de fleurs ont été renversés, et des plaques commémoratives ont été morcelées. »
« Ces délits de lèse-chrétienté sont la plupart du temps le fait de fanatiques d’extrême gauche, souvent très proches des milieux satanistes, ainsi que des lobbies laïcards, féministes et LGBT. Les tags et les graffitis laissés sur le lieu des profanations sont, de ce point de vue, toujours très équivoques », remarque-t-il.
Kevin Bossuet s’insurge : « Ce qu’il y a d’excessivement choquant, outre les faits eux-mêmes, c’est bien le silence médiatique qui entoure ces exactions. Imaginons un seul instant que des synagogues ou des mosquées subissent chaque semaine le même sort ; cela ferait, à coup sûr, la une des journaux et provoquerait, à juste titre, un déferlement de réactions émues, aussi bien de la part de nos hommes politiques que de nos éditorialistes. »
« Pire encore, ce silence est, chez beaucoup de journalistes, parfaitement conscient et voulu et n’est que la conséquence d’un combat idéologique qu’ils entendent mener avec vigueur. Est-bien surprenant quand on entend tous les matins sur France Inter ou tous les soirs dans l’émission Quotidien, des journalistes dénigrer avec force nos valeurs, notre culture et nos racines chrétiennes ? », dénonce-t-il avec force.
« Les Français, quelles que soient leurs croyances, ont le droit de savoir que toutes les semaines, sur notre territoire, des édifices chrétiens subissent des actes de vandalisme et qu’un bon nombre de chrétiens se font, du fait de leur religion, régulièrement injuriés et maltraités. »
Il conclut par cet appel : « Rétablissons enfin un peu de justice et d’honnêteté dans le traitement de l’information. Il en va de la crédibilité de la presse, il en va de la liberté d’accès à l’information ! »
Nathalie Burckhardt