22 Mai 2011
( Extraits d'une version cinématographique des Misérables).
( Dans les Misérables de Victor Hugo, Jean Valjean est condamné, innocemment, au bagne où il passe une vingtaine d'années. C'est le bagne qui fabrique le bagnard, croit Victor Hugo.
Libéré Valjean n'est plus le jeune homme qu'il était à son entrée. Des circonstances font qu'il est alors conduit à commettre un délit mineur, mais qui, selon les lois de l'époque, le condamne, s'il est repris à retourner en prison.
Les années passent, et sous un nom d'emprunt, il devient un riche industriel, et le maire d'une petite ville.
Or, il apprend qu'un pauvre homme, pour un vol de pomme, encourt les plus grands risques, car, le policier Javert, et deux anciens codétenus du bagne de Toulon, ont reconnu cet individu comme étant J.Valjean. Celui-ci, le vrai, va-t-il laisser un autre assumer, à sa place son passé dramatique?
C'est le cas de conscience déchirant que Victor Hugo décrit, magnifiquement dans dans un chapitre des Misérables. Je vous laisse le soin de découvrir la suite en lisant -ou relisant- le chef d'oeuvre du cher Victor.
C'est aussi ce chapitre qui m'a inspiré le titre de cet article.
Dominique sera-t-il à la hauteur de Jean?
Le scrutateur).
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dsk-les-5-vrais-coupables-suite-un-94377
Définitivement inculpé avant-hier après-midi 19 mai par le Grand jury de New-York, DSK va-t-il tout faire à partir de maintenant pour prouver que c'est la femme de chambre qui a menti et pas lui ?
Désormais présumé coupable mais libre dans quelques jours en étant assigné, à ses frais, dans une résidence sous caméras 24 h /24, gardé par un agent armé et contre une caution de 6 millions de dollars dont 1 en liquide et les 5 autres en assurances et hypothèques diverses, le déjà célèbre procès "Femme de chambre contre DSK" aura bien lieu. Il débutera le 6 juin, sauf si entre-temps le Français plaide coupable. Dans ce cas il ira directement en prison sans aucun jugement, pour exécuter une peine largement réduite de 20 ou 25 ans seulement au lieu de 74, si j'ai bien compris la justice américaine.
Alors imaginons que le procès ait lieu. J'image le cas de conscience énorme qui va se poser à DSK dont les valeurs de fond, outre bien sûr celles pour lesquelles il est inculpé, sont tout de même socialistes et de manière inconstatable profondément sociales.
Soit il fait fi de ses propres valeurs et laisse ses brillants, onéreux et riches avocats traîner dans la boue la partie adverse féminine, locataire du Bronx, mère célibataire, immigrée, smicarde, femme de chambre dure à la tâche et noire de surcroît. Tout cela pour tenter et seulement tenter, d'éviter 74 ans de prison. Avouons que ce n'est pas rien et que l'enjeu n'est pas mince. Chacun d'entre nous, mâle de chez les mâles et aujourd'hui encore propre sur soi, peut et doit se poser cette question de conscience : qu'est-ce que je ferais à la place de DSK ? Il s'agit de 74 ans d'emprisonnement tout même, c'est-à-dire une sortie envisagée à l'âge de 136 ans.
Soit coupable il le sait en son for intérieur et alors il ne peut pas laisser ses avocats détruire l'honneur et peut-être même la vie de la femme qui en face de lui l'accuse de l'un des plus vils crimes de l'humanité : le viol non consenti d'un être humain par un autre être humain. Même si l'espace de quelques secondes l'homme ayant pété les plombs est redevenu l'animal primitif d'il y a plusieurs dizaines de milliers d'années. Adoptant cette attitude courageuse DSK sait qu'il finira ses jours en prison. Mais il aura la conscience tranquille et aura sauvé certaines valeurs qui le fondent et qui l'habitent encore comme tout homme quand il ne laisse pas son instinct animal lui dicter sa conduite en matière sexuelle.
Soit alors, responsable et coupable selon sa propre vision intérieure des choses, il prend ses responsabilités et là aucun dispositif de sécurité ne pourra empêcher son ultime et fatal geste.
La question que doit se poser DSK encore aujourd'hui vendredi 20 mai au fond de sa cellule de Rikers Island est bien celle-ci. Que veut sa conscience ? Il sait que le monde entier attend de voir quelle attitude va adopter lui le socialiste désormais le plus célèbre du monde.
Sauver sa vie devenue quand même misérable si les faits de crimes sont avérés. Ou détruire aussi et en même temps que la sienne, la vie d'une femme qui si elle est vraiment innocente n'aura commis qu'une seule erreur, celle d'avoir un jour le samedi 14 mai 2011 entre 12 ou 13 heures locales, rencontré l'ex-patron du FMI dans la suite 2806 de l'un des palaces de New-York où une seule nuitée coûte 3 000 dollars, soit environ trois fois son salaire mensuel.
Un cas de conscience que je laisse, que nous laissons tous je suppose, à celui qui s'est mis lui-même si les choses sont avérées dans ce pétrin de manière insidieuse et peut-être petit à petit, pas à pas, depuis de nombreuses années déjà semble-t-il, comme le laissent entendre aujourd'hui beaucoup de personnes pourtant fort silencieuses hier car amies, courtisanes ou accointances politiques et professionnelles.