Tour cycliste de la Guadeloupe : La victoire de Benjamin Le Ny devant Anaël Mathias . Une course pleine de richesses pour nôtre île.

Je ne suis pas un spécialiste du sport, même des activités sportives en Guadeloupe. Mais je m'y intéresse, spécialement au cyclisme que j'ai même un peu pratiqué, en amateur, il y a longtemps, longtemps, au temps de Bobet, Anquetil et Gimondi, tous noms inconnus des jeunes antillais d'aujourd'hui.

Et le tour de la Guadeloupe me requiert, actuellement en cours dans nôtre région. D'où mon intérêt pour le bilan de chaque étape dans l'émission bien faite, et animé du soir sur Guadeloupe la première, où l'information le dispute à un humour bien de chez nous.

Le parcours d'hier, montagneux et difficile a été maîtrisé par un jeune coureur, fils de blancs métropolitains, Benjamin Le Ny, né en Guadeloupe, mais adopté par la population exaltée par le cyclisme, et inscrit dans une équipe Guadeloupéenne (l'USL : Union Sportive du Lamentin). Le Ny est costaud, audacieux, voire téméraire qui a éclaté hier, a lutté jusqu'aux derniers hectomètres, où il s'est « débérassé » de son concurent le plus talentueux, et tenace adversaire Anaël Mathias, du même âge, et Guadeloupeen bon teint, au terme d'un sprint épique dans un « col » au pourcentage diabolique.

Ce qui m'a intéressé, AUSSI, c'est l'ambiance d'enthousiasme festif du public, caractéristique certes de nôtre île, mais débarassé de certains préjugés sociaux qui ont longtemps encrassé l'esprit sportif en GWADA.

Quand Le Ny d'origine métropolitaine, mais qui a fait ses classes dans nôtre île, se déclare Guadeloupéen, personne ne sursaute. Et quand, en créole on le questionne, et demande s'il parle le créole, il répond en créole : « oui an ka palé créyol, mais an préféré kè ou kestionné mwen en Francé ».

Même remarque pour Anaël Mathias qui dans ses réponses alterne le créole et le français.

La Guadeloupe évolue, en bien me semble-t-il. Et je suis tenté de donner raison au psychologue Errol Nuissier qui vient de publier un nouveau livre , que je suis en train de lire, Le cyclisme, miroir et espoir des sociétés aux Antilles et en Guyane, où avec raison me semble t-il il voit dans ce sport bien plus qu'une distraction, mais une forge des caractères, et un brassage social qui rapproche les gens, et ouvre une voie utile vers un « métissage culturel » dont on a besoin dans nos îles pour échapper au grand renfermement pseudo « identitaire ».

Le Scrutateur.