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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

L'intelligence artificielle ou le monde de Big brother ?

Il n'est question ces jours ci que l'intelligence artificielle. Nul sur nos « grands » medias ne se pose les vrais problèmes : Et si nous entrions dans le monde ainsi dans le monde qu'Aldous Huxley avait dépeint, ironiquement, sous l'appellation de « Meilleur des mondes » ..

 

https://www.bvoltaire.fr/point-de-vue-remplacer-les-professeurs-par-lintelligence-artificielle/?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=bf5ea162fd-MAILCHIMP_NL&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-bf5ea162fd-22813017&mc_cid=bf5ea162fd&mc_eid=10beefac19

 

 

Des professeurs viennent de recevoir une lettre de Pearltrees Éducation, un réseau collaboratif pédagogique dédié aux établissements scolaires, intégré à l’Espace numérique de travail (ENT). Cette lettre fait la promotion d'une nouvelle version de sa plate-forme, intégrant l'intelligence artificielle générative, accompagnée d'une vidéo édifiante. L'intelligence artificielle (IA) consolide ainsi son implantation dans les établissements scolaires. Pour le meilleur ou pour le pire ?

« L’IA Pearltrees est conçue comme un assistant pédagogique qui enrichit les capacités d’enseignement en simplifiant la création et la personnalisation de contenus tels que la rédaction de cours ou la conception d’exercices adaptés aux niveaux scolaires », explique le courrier. « Elle offre ainsi aux enseignants davantage de temps pour se consacrer à leur mission essentielle : enseigner et accompagner les élèves sur le chemin de la réussite. » Examinons de près cette autopromotion.

Il ne s'agit pas, simplement, de montrer les apports de l'IA pour la recherche de documents, par exemple, mais de rédiger des cours et de concevoir des exercices à la place des professeurs, pour qu'ils puissent « se consacrer à leur mission essentielle : enseigner et accompagner les élèves sur le chemin de la réussite ». Les professeurs pourraient ainsi, selon les promoteurs de cette plate-forme, s'en remettre à l'IA pour la préparation des cours et se consacrer pleinement à leurs élèves. Je me suis demandé, un instant, s'il ne s'agissait pas d'une blague de quelque Gorafi : mais non, c'est du sérieux et, qui plus est, soutenu par le ministère !

Il faut mesurer ce que cela veut dire. Le professeur n'est plus considéré comme un spécialiste de sa discipline, qui conçoit ses cours en puisant dans ses connaissances, en faisant des recherches et en s'adaptant aux besoins des élèves qui lui sont confiés, mais un quidam dont la fonction consiste à répéter, comme un perroquet, ce que l'IA, son « assistant pédagogique », conçoit pour lui. On comprend que, dans ces conditions, le ministère ne se soucie guère du niveau disciplinaire des enseignants qu'il recrute. Si leurs connaissances sont lacunaires, s'ils sont défaillants, l'IA les suppléera. Il suffira de leur apprendre à manier l'outil.

On pourrait, à la rigueur, concevoir que l'IA fût un outil de recherche pour un professeur qui, par son savoir et son jugement critique, sait faire le tri entre toutes les informations qui lui sont livrées. Il pourrait y trouver des documents susceptibles d'enrichir son cours, en fonction des objectifs qu'il se fixe. Mais il ne s'agit pas de cela : en utilisant cette plate-forme, il n'aura plus besoin de réfléchir pour construire son cours, plus besoin de bien connaître sa discipline pour enseigner : l'IA fera tout pour lui. Du reste, des gens très sérieux ne soutiennent-ils pas que le « maître ignorant » est le meilleur des pédagogues.

On ne peut que s'inquiéter devant une telle perspective. Non seulement le ministère se prépare à recruter des enseignants à bac+3, sans se soucier vraiment de leur maîtrise des savoirs, mais il fait une confiance aveugle à l'IA, qui ne sait livrer que les données qu'on lui a fournies, avec toutes les dérives idéologiques imaginables. C'est la porte ouverte à une société conformiste et totalitaire, digne du monde de Big Brother, et à la mort programmée de la pensée libre et de l'intelligence. On peut se demander si nos dirigeants sont conscients de ces risques ou s'il ne se montrent pas, dans ce domaine aussi, une fois de plus irresponsables.

 

 

 

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