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9 Avril 2015
L'érection d'une stèle commémorative à Sainte-Rose, et sa destruction sauvage par les hordes du sieur Elie Domota, continue à susciter des prises de position. Notamment celle de M. Errol Nuissier, publié sur le site Tous Créoles, que je reproduis ci-dessous.
Le texte de M. Nuissier a suscité quelques réserves ( et aussi sur des points importants, une approbation manifeste ) de l'écrivain Fortuné Chalumeau.
L'auteur m'en a envoyé par courriel le texte ( paru également sur facebook ). Vous pourrez le lire.
Je dois dire, que je partage, au moins partiellement certaines des réserves observées par M. Nuissier. Je les avais formulées, dès le 23 janvier dernier, avant même les actes sauvages de la horde domotiste en écrivant : « Et c'est au début de cette semaine, par la voie postale, que j'ai reçu une invitation personnelle, à me rendre à l'inauguration du Mémorial, le samedi 31 janvier 2015, à...14 heures.
Je m'y serais rendu, par piété pour les cérémonies où l'on rend hommage, aux pionniers et aux bâtisseurs de toutes origines, et de toutes les teintes de la palette des couleurs ( dès lors que j'y suis invité ).
J'ai évité depuis lundi dernier de rendre public le projet, parait-il déjà ancien, de personnes où je compte quelques amis, car je sentais quelque chose d'inachevé dans la préparation. Et puis, je n'étais même pas certain que les pionniers européens de la construction de la Guadeloupe avaient besoin d'une telle stèle du souvenir, tant leur terrassement initial, et leurs travaux postérieurs de soutènement (pour le meilleur, et aussi pour le moins positif, comme il en est dans toutes institutions de peuples ) est évident pour quiconque réfléchit à partir d'une connaissance, même élémentaire ( mais honnête, de l'histoire ).
Effectivement, les membres du Cercle Auguste Lacour, dont l'intention est louable, et l'ardeur généreuse incontestable, ont peut-être ignoré certains paramètres de notre société guadeloupéenne actuelle, et se voient menacés par quelques hurluberlus connus en Guadeloupe pour vivre à défauts d'autres talents, de l'entretien de plaies anciennes, dues à l'esclavage qui a malheureusement déparé notre île pendant deux siècle, jusqu'en 1848. Alors, en effet, les descendants des premiers colons blancs ont maintenu les noirs - que leur avaient vendus les esclavagistes africains, - dans l'esclavage où ils avaient vécu sur le territoire même de la vieille Afrique ( Pour en savoir plus : http://www.lescrutateur.com/article-esclavage-histoire-memoire-et-fonds-de-commerce-dossier-scrutateur-112664832.html ).
Le but du Cercle Auguste Lacour ( et cette fois, le Scrutateur en a été, téléphoniquement, dûment informé ) n'étant pas d'être à l'origine d'incidents et de troubles à l'ordre public, a décidé d'annuler l'inauguration du 31 janvier. Et j'approuve cette sage décision.
Cette manifestation pourrait être reportée, si ses initiateurs en ont l'intention, et ce ne serait pas une mauvaise chose. Mais cette fois, sur des bases plus solides, comme on dit chez nous avec ce grand sourire créole devant lequel les criailleries des « racleurs de grattelles, et amateurs de fétidités enfouies », s'égayent comme des vols de corbeaux( ….. ). ( voir l'article complet : http://www.lescrutateur.com/2015/01/blancs-creoles-de-la-guadeloupe-une-affaire-de-stele-par-edouard-boulogne.html ).
Ce dossier d'aujourd'hui, exprime donc un esprit identique, comportant quelques divergences d'appréciations, normales entre gens civilisés.
Edouard Boulogne.
( I ) « La stèle de Sainte-Rose, pourquoi je suis deux fois contre »
http://www.touscreoles.fr/2015/04/08/la-stele-de-sainte-rose-pourquoi-je-suis-deux-fois-contre/
Lors de l’érection de cette stèle, j’ai eu le sentiment qu’elle avait été faite de manière précipitée. Malgré les conseils et les prises de positions de certains (j’ai eu moi-même à dire sur Canal 10, pourquoi je ne partageais pas les conditions dans lesquelles avait été érigé ce monument) pour éviter les conditions dans lesquelles cette stèle serait mise en place, les tenants du groupe qui voulaient mettre ce monument à la gloire des anciens colons, a été tout de même réalisé. Nous étions contre parce que nous pensons qu’un monument avec autant de symboles mais qui marque aussi et surtout la souffrance des nègres en général et des autres créoles en particulier, y compris d’ailleurs certains blancs créoles, nous a semblé comme une sorte de coup de force. Comme s’il fallait absolument mettre ce monument pour vénérer et célébrer ses ancêtres, comme d’autres l’avaient fait.
Les conditions dans lesquelles ce monument à été construit et les personnes qui y sont associées ne sont pas neutres et par conséquent il fallait une plus grande concertation et tenir compte de la difficulté pour une large part de la population à partager un tel monument. Toutefois, lorsque le tribunal administratif a décidé, que ce monument n’était pas source de trouble à l’ordre public, qu’il n’était pas érigé de manière illégale, nous nous sommes dit qu’il fallait accepter la décision de justice, car elle s’impose à tous et je dis bien à toutes et à tous. Tout cela pour dire que même si je n’étais pas d’accord, cette décision s’imposait aux autres comme à moi-même. Par conséquent, nous avons été surpris de voir détruit ce monument qui avait été légitimé par une décision de justice.
Je rappelle au passage que le tribunal administratif peut prendre des décisions qui chagrinent, notamment concernant l’usage des pesticides, contre l’avis du préfet, contre l’avis du ministre des outre-mer et que ceux-ci n’ont pas décidé de s’opposer à cette décision en continuant à utiliser les pesticides. C’est un premier élément, le fait que la loi s’impose à tous, et nous trouvons inacceptable qu’une minorité, quelques éléments tout au plus, aient détruit cette stèle, non pas par ce qu’elle porte en son sein les signes de la souffrance d’une large majorité de notre population (nous sommes d’accord avec cette idée) mais parce qu’elle avait été légitimé par une décision de justice.
Nous pensons qu’un tel acte est condamnable parce que la justice est ce qui permet aux hommes de vivre ensemble. Je pourrais par exemple décider, parce que je ne serais pas d’accord avec une décision de justice, de venir avec un groupe et enfermer un accusé qui aurait été acquitté, sous prétexte que je ne partageais pas la décision du tribunal. Encore une fois, elle s’impose à tous et à moi-même.
Mais au-delà de cette destruction, ce qui est plus inacceptable c’est le courant de pensée unique qui accompagne l’interprétation de cette destruction. Ce courant de pensée unique, qui durant et après les événements de 2009, m’a fait subir un certain nombre d’insultes personnelles, sans attaquer mes idées, en s’attaquant à la personne elle-même et c’est ce même courant qui vient considérer que Nicolas Chaulet est coupable, alors la justice n’a pas encore tranché le litige. Mais c’est surtout parce que l’argumentaire qui accompagne de tels propos rend automatiquement responsable l’ensemble du groupe Béké, des propos à caractère insultant et raciste qui auraient été proférés (le conditionnel doit être de rigueur) par Nicolas Chaulet. Il y a un amalgame qui a été un peu vite réalisé et on pourrait aussi l’imaginer dans l’autre sens, lorsqu’un noir commet des actes condamnables, c’est à l’ensemble de la communauté noire que l’on pourrait s’en prendre, en disant qu’elle est responsable et que « ces gens-là sont tous pareils ». Nous trouvons ce raccourci un peu rapide car chaque homme doit être jugé de manière individuelle et non communautaire.
C’est encore ce même courant de pensée unique qui fait présenter Jean-François Niort, maître de conférences en droit et historien du droit, comme un révisionniste, au prétexte qu’il aurait dit que le Code Noir essayait d’organiser quelque chose de l’ordre de la barbarie, même si il restait un code inique puisqu’il ne permettait pas l’égalité entre les hommes et qu’il favorisait toujours la préférence et pour tout dire l’arbitraire d’une minorité contre une large majorité. C’est cet aspect qui nous semble le plus troublant, c’est de penser que dans ce pays de Guadeloupe, il y aurait une espèce de dictature de la pensée unique, ces « ayatollahs de la mémoire » comme les appelle Jacky DAHOMAY (http://www.touscreoles.fr/2015/04/06/les-ayatollahs-de-la-memoire/), qui voudraient que tous ceux qui ne pensent pas de la même manière qu’un petit groupe hyperactif soit jeté aux nues, mais plus encore, fassent l’objet de critiques personnelles et non d’une discussion argumentée, car l’opposition des idées est nécessaire au jeu de la démocratie.
Une discussion d’arguments à arguments est tout à fait acceptable, louable et souhaitable pour l’évolution de la pensée. Une prise à partie avec une violence très nette n’est pas acceptable dans ce pays. Il convient aussi que la loi puisse permettre l’expression de tous et la liberté de chacun, dans le respect de l’autre. Nous avons d’ailleurs constatés que la possibilité d’expression personnelle permettait à certains de dire que les syndicats étaient victimes de harcèlement, de poursuite et de violence judiciaire. Rappelons tout de même au passage que le dernier syndicaliste mis en cause dans une affaire où il y a eu un mort, le parquet a requis le non-lieu. Je n’ose imaginer ce que cela aurait été si la justice était complaisante à l’égard des syndicats.
Pour que chacun puisse continuer à s’exprimer de manière libre et pour la discussion et le débat d’idées, je souhaite que ce texte soit partagé et discuté avec ceux qui pourraient être d’accord ou ne pas être d’accord avec moi et quitte, une fois de plus, à subir des insultes et des injures, mais cela fait aussi partie des risques et ce risque je veux le prendre une fois de plus.
Errol NUISSIER, Psychologue, psycho-thérapeute et anthropologue, Président de la Compagnie des experts près la Cour d’Appel de Basse-Terre et Membre du Conseil d’administration du Conseil national des Experts de justice.
( II ) Commentaire de Fortuné Chalumeau, concernant la prise de position de M. Errol Nuissier.
( Par manque de temps et fatigue visuelle, je n'ai pas eu le temps de donner une présentation plus agréable à l'article de Fortuné Chalumeau. Je m'en excuse auprès de l'auteur, et des lecteurs. Mais l'essentiel est le texte.
LS. .
Ma réponse, publiée aussi sur fcbook.
> > Réponse de FC sur fcbook :
> > Que penser de ce texte (et des regrets y exprimés) de M. Nuissier à propos
> > de l’érection d la stèle, sinon que de tels regrets viennent un petit peu
> > tard, et qu’ils devraient être formulés avec force à la TV et aux radios ?
> > Dommage. Je ne connais pas cet homme et concitoyen, dont les titres prouvent
> > qu’il a, de l’âme humaine et de l’éthologie de l’Homo sapiens, une
> > connaissance majeure. Parfait. Mais il est en créole un proverbe à propos du
> > « konnaît’ mal » qu’il aurait dû ne pas négliger -- car son sentiment au
> > départ, à propos de l’érection dont il fait mention, montre qu’il ne s’est
> > pas donné, concernant les intentions des promoteurs, la peine d’en mieux et
> > bien savoir. Pourquoi, avant de s’exprimer sur Canal 10, ne s’est-il pas
> > rapproché de l’un des membres du Cercle, chose facile, et lui demander plus
> > amples infos ? L’adage est pourtant universel : avant que de s’exprimer, des
> > faits mieux vaut avoir bonne et entière connaissance ! Et surtout, pourquoi
> > ne s’est-il pas plongé dans l’Histoire, notre Histoire antillaise, en
> > connaître quelques tenants et aboutissants avant de mentionner des
> > phrases-choc telles que : « nous pensons qu’un monument avec autant de
> > symboles mais qui marque aussi et surtout la souffrance des nègres en
> > général et des autres créoles en particulier », ou « [ériger] ce monument
> > à la gloire des anciens colons… - il ne nous dit pas lesquels ! –, ou
> > encore « nous a semblé comme un coup de force ».
> >
> > Passons. M. Nuissier semble de notre histoire ignorer bien des faits
> > restitués par une foultitude d’historiens sérieux… [Notons en passant, pour
> > répondre à la prolifération des mensonges, des horreurs, de ceux qui
> > s’octroient le droit, depuis quelques semaines, de les divulguer urbi et
> > orbi ici dans notre île, que ces quelque 500 hommes de l’an 1635, tous des
> > engagés dont la condition de futurs « serviteurs à gages » (ou « 36 mois »)
> > était épouvantable chez nombre de maîtres de cases français de l’époque, que
> > ces 500 hommes donc ont très vite disparu sans laisser de descendance.
> > Pourquoi ? Parce qu’il n’y avait pas de femmes avec eux et qu’au contraire
> > des abeilles, la parthénogenèse n’existe pas chez l’Homme. Pas encore, en
> > tout cas… Enfin, que cent-cinquante ans plus tard, ont débarqué dans l’île
> > Victor Hughes et sa « caroline » grâce à qui, en peu de temps après sa
> > victoire contre l’Anglais, les têtes créoles roulèrent par milliers sur le
> > sol… Cet Hughes qui fut aussi, aléa de l’Histoire, la cause directe non
> > seulement d’un dépeuplement insulaire majeur, mais de l’arrivée massive, au
> > fil des décennies, d’émigrants venus d’un peu partout. Ce qui fait que guère
> > plus de 5 % de familles créoles actuelles peuvent se « targuer » d’avoir eu
> > des ancêtres possesseurs d’esclaves… ]
> >
> > Que représentait donc le débarquement de ces 500 hommes de 1635 et de leurs
> > chefs ? Cela : d’avoir été les « pères fondateurs de l’île », volens nolens
> > et, fait majeur par conséquent, d’avoir permis aux Guadeloupéens d’avoir
> > l’honneur d’être, et de rester Français en dépit des vicissitudes diverses.
> > Le reste est ce que l’Histoire en a fait : … and what is done can’t be
> > undone, comme l’assure si bien un grand poète anglais !
> >
> > Voilà, Monsieur, ce que les membres du Cercle ont voulu en érigeant ce
> > monument, œuvre d’un artiste talentueux de surcroît ! Et rien de plus… à
> > moins de considérer les membres dudit Cercle comme des menteurs, des «
> > néo-tout’-bitins, assassins de la mémoire et ennemis de la race noire »
> > (voir le vocabulaire de ces MM. du LKP et de leurs affidés) -- bref, de
> > pauvres hères dépourvus de toute morale et d’intelligence, et désireux
> > d’humilier leurs concitoyens de couleurs avec qui, pourtant, ils furent sur
> > les bancs de l’école et j’en passe….
> >
> > Précision : ce que le Cercle a voulu honorer, oui, MAIS que le groupe «
> > Lyananj’ du Nord Basse-Terre » avait commémoré à deux reprises avant lui,
> > courant 2011, sur les lieux, avec la mise en place de deux panneaux (le
> > premier fut renversé par le vent, l’eau et les bœufs ont achevé de le
> > détruire) offerts par le Conseil général. (« Ils étaient près de 2.000 la
> > première fois, me dit l’un des leurs, et non pas 500 comme vs le croyez ! »
> > (la photo)
> >
> > Si on traduit ceci : que les Guadeloupéens « noirs et de couleurs » honorent
> > ces premiers arrivants est tout à fait convenable et acceptable. Mais
> > qu’après eux un groupe autre, constitué de Blancs-Créoles dans sa majorité
> > et tous Guadeloupéens bon teint pourtant, le fasse, conformément aux statuts
> > de leur Cercle…, cela est crime contre l’humanité et mépris envers les Noirs
> > ! – Mondieu, pardonnez-leur...
> > *************
> > J’avoue avoir été déçu par cette partie de l’écrit de M. Nuissier. Quand on
> > est à un tel niveau de l’intellect, on n’écrit pas n’importe quoi sans
> > s’être informé au préalable ! Par ailleurs, j’ai grand respect pour les
> > personnes de ces professions, pour peu qu’elles soient compétentes dans leur
> > fonction (pas toujours le cas, hélas et je ne vise pas M. Nuissier,
> > attention !)
> > En tout cas, au lu de la suite : force m’est de rendre à César, avec grand
> > plaisir… Donc : merci à M. Nuissier d’avoir eu le courage d’un mea culpa
> > certain ; d’avoir rappelé ce qu’est une décision de justice et ses
> > conséquences ; et, last but not least, d’avoir écrit noir sur blanc (si
> > j’ose…) qu’il était surpris de voir détruire ce monument « qui avait été
> > légitimé par une décision de justice ». Etc.
> >
> > En foi de quoi j’en déduis que ce Monsieur est avant tout honnête homme,
> > courageux de surcroît. Et qu’il s’était trompé (mais il a le devoir de se
> > détromper, cf. le §3 de son texte, ligne 7) comme tout un chacun qui n’a pas
> > eu le temps d’approfondir le sujet, et de s’informer comme il l’aurait dû
> > des intentions du Cercle culturel Auguste Lacour.
> >
> > (excipit : non, il n’y a pas ici que des « Ayotallahs de la mémoire »,
> > comme le dit M. Dahomay, mais aussi, je l’affirme, des « Talibans
> > guadeloupéens »… : voir aussi petit dessin amusant que j’ai repris du site
> > de M. Redaud.)