Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
10 Avril 2015
Dans le débat, qui est aussi une polémique, vive, très vive, qui se poursuit actuellement autour des travaux sur le Code Noir, de l'historien Jean-François Niort, du fait des « nationalistes » guadeloupéens ( Dannick Zandronis, Luk Reinette, Elie Domota ), l'historien se défend et répond aux attaques de Zandronis, qu'il estime injustifiées.
Sa lettre est publiée dans Créoleways ( http://creoleways.com/2015/04/04/esclavage-et-reparations-jean-francois-niort-repond-a-danik-i-zandwonis/ ) et je la communique aux lecteurs que cela intéresse et que j'espère nombreux.
Longtemps proche, semble-t-il, sur le plan idéologique d'un Zandronis, M. Niort, répond assez durement aux attaques de son « camarade » (ancien ? ). Il pouvait difficilement faire moins.
Son travail, mais aussi les attaques virulentes dont il est l'objet, seront peut-être utiles à tous les Guadeloupéens, et Français d'outre mer ( toutes « races » et ethnies confondues ) dans la mesure où il aura contribué à faire éclater un abcès, ( toute une série de non-dits ), un prurit à l'égard desquels tous les « indigènes » ( dont je suis ), gênés par certains aspects d'une histoire où l'excellent s'est mélangé au peu glorieux, se tenaient dans une réserve peu féconde.
Peut-être même M. Jean-François Niort en tirera-t-il profit lui aussi, en passant de l'étude attentive des textes, selon la méthode historique, à la compréhension des hommes, y compris de M. Zandronis, mais aussi des « blancs créoles ». Car il va de soi, ( en admettant que quelque chose aille de soi ) que les « blancs-France », n'ont aucun droit, en tant que tels, même historiens, à se prétendre « immaculés » dans la recherche, toute recherche, en histoire comme dans d'autres disciplines. D'ailleurs quels « blancs-France »? Car, heureusement, ces derniers ne pensent pas tous la même chose, - ainsi M. Louis Sala-Molins - qui pense très à gauche de l'homme de gauche J-F Niort, et bien d'autres, non moins intellectuels,( et intelligents, ce qui n'est pas la même chose ) mais situés ailleurs ( par exemple « à droite » ) sur l'arrière fond psychique, historique, politique qui conditionne, partiellement le champ d'étude de tout historien, même le plus rigoureux et...honnête.
Je dis que M. Niort est un historien « de gauche ». Je le dis par commodité, les expressions de « gauche » et de « droite » n'ayant pas une valeur scientifique très grande. Elles ont toutrfois le mérite de faire entrevoir, l'en deçà, l'arrière monde mental dont parlait Nietzsche, le caractère non immaculé de toute recherche historique, même rigoureuse, et même de la recherche dans les sciences dites « dures ».
Ainsi, par exemple J-F Niort s'adressant à Dannick, lui dit : « en plus tu oses prétendre que mes «travaux» (mais il n’y a pas que mes « travaux » de recherche Danik, il y a mes engagements personnels citoyens aussi, tel que celui sur le Chlordécone et les épandages aériens) vont « malgré moi » dans le sens des thèses anti-colonisalistes ? Ainsi donc un « Blanc-France » ne pourrait pas, juste parce qu’il est « Blanc-France », ni comprendre ni défendre ces thèses ? Marx, Lénine, Ho Chi Minh, Jean Jaurès, Clémenceau et Mao étaient-ils Guadeloupéens, Danik ? Chez quels auteurs, d’après toi, les premiers militants nationalistes guadeloupéens ont-ils été cherché leur inspiration théorique, la vision conceptuelle du monde et notamment de l’exploitation économique colonialiste qu’ils ont porté, ainsi que leur projet d’émancipation politique nationale anticolonialiste ? Penses-tu sincèrement qu’ils aient puisés tout cela UNIQUEMENT dans la tradition des marrons du pays, et notamment dans le certes puissant camp de Kellers qui a brillamment tenu tête au pouvoir colonial pendant plus d’un siècle, faisant certes encore rien qu’à eux seuls, sans parler de la résistance de tous les autres, marrons ou pas, entrer la Guadeloupe dans l’Histoire universelle de la liberté ? Sais-tu d’ailleurs qu’il y avait des « Blancs » au sein de ce camp Danik ? »
Évidemment on voit ce que veut dire notre historien : que le nombril de la pensée n'est pas en Guadeloupe, la propriété des « nasyonalis », ni même celle de Dannick! Qu'il y a, il faut avoir le courage de le dire, des penseurs rigoureux en dehors du FKNG ou de l'UGTG. Des « Blancs-France », certes! et d'autres qui ne le sont pas. Par exemple, je cite J-F Niort : MM. Marx, Lénine, Ho-Chi-Minh, Jean Jaurès, Mao, etc.
Là, je tique, que voulez-vous, j'ai moi aussi mon arrière monde. Mais je le sais, et mon "humilité" s'en trouve confortée.
Mais ce n'est pas sans réserves, extrêmes, et je crois historiennes, même si je ne suis que « philosophe » ( les guillemets, disais-je à mes élèves, ont aussi, pour fonction d'être des pincettes de la pensée, comme ces petits instruments si utiles à la propreté des villes que possèdent les amoureux des chiens qui promènent leurs toutous. Ainsi pour « philosophe », mot qu'il ne faut utiliser qu'avec précaution et extrême circonspection, pour ne pas tomber dans le vice de vanité, et dans l'hubris ), ce n'est donc pas sans réserves que j'accueillerais au Panthéon de la recherche historique, ( horresco referens ! ) Lénine, et Mao, Marx et Ho Chi Minh.
Ces précisions utiles, crois-je, étant faites, je cède la parole à M. Jean-François Niort, et à son utile, et si humaine réaction à une agression qui surprend peu de monde, parmi les « indigènes », et moi, tout le premier.
Bonne lecture mes amis.
Le Scrutateur.
Le dernier ouvrage de l’historien Jean-François Niort, qui approfondit la connaissance juridique du Code Noir (des Codes Noirs), a déclenché la colère de Danik I. Zandronis (FKNG), Luc Reinette (CIPN) et Elie Domota (UGTG-LKP). Sa couleur de peau et sa francité étant, depuis, officiellement déclarées suspectes (Jean François Niort est un Blanc «métropolitain») ; ses détracteurs l’accusant de révisionnisme, voire de négationnisme, l’historien fait, point par point, une réponse argumentée à la « mise en garde » sans équivoque de Danik I. Zandwonis. S’affirmant plus que jamais fidèle à ses convictions, Jean-François Niort semble vouloir maintenir le dialogue avec ses (anciens ?) interlocuteurs, favorables comme lui à des réparations pour l’esclavage et la traite des Noirs. Dans le texte ci-dessous, (que nous publions car il nous semble contenir des réflexions de fond), l’abréviation «CN» signifie « Code Noir ».
Réponse de JF Niort à Danik I. Zandwonis
Danik I. Zandwonis : Mon avis est que tu «vends» et ‘expose» très mal tes recherches, l’impression qui subsiste dans le «mouvement », est que tu as opéré un changement d’optique et que tu te rapproches consciemment ou non des thèses «borderline» de Regent..
Jean-François Niort : « Borderline » par rapport à quoi ? A la « ligne » idéologique du « parti » nationaliste ?
Par ailleurs Danik je ne suis pas un entrepreneur commercial ou un journaliste qui a à « vendre » quoi que ce soit. J’étais juste venu à Canal 10 annoncer comme je te l’avais proposé uniquement ma conférence et présenter mon dernier ouvrage, pas participer à une tribune sur l’actualité du racisme et des problématiques mémorielles en Guadeloupe, et c’est toi qui, volontairement et sans me prévenir, m’a d’emblée entraîné sur ce terrain. C’est donc toi, en tant que professionnel du journalisme de surcroît, qui porte la responsabilité du malentendu qui en a découlé.
Tu évoques par ailleurs des « impressions », et en effet, comme me l’ont dit Luc au tél. et Zebrist à Canal 10 juste après ton émission, c’est malheureusement uniquement sur la base d’«impressions» que vous réagissez, sans faire l’effort d’analyse et de réflexion nécessaire qui vous conduirait à conclure que ce n’est pas POSSIBLE que ces impressions correspondent à la REALITE étant donné mes prises de positions et engagements publiques écrits et oraux, notamment en faveur des Réparations, depuis 2006 jusqu’à l’année dernière et au Parlement européen en 2013.
Mais pour revenir au Code Noir avez-vous lu mes ouvrages de 2012, et le dernier qui vient de paraître ? J’en doute beaucoup à la lumière de vos réactions et « impressions ». Quant à Luc, comme e le lui ai dis lundi, il aurait suffi qu’il m’appelle pour me faire part de son « trouble » dimanche soir, et qu’il vienne, ainsi que toi Danik, et Elie Domota, à ma conférence du 18 mars à l’ESPE, pour clarifier les choses et ce malentendu.
D.I. Zandwonis : Ta (re) lecture au XX1e siècle du CN ne peut pas être seulement neutre et «scientifique», car tu semble oublier que le CN , l’esclavage sont encore des blessures vives dans notre mémoire active..
JF Niort : c’est précisément l’inverse Danik. C’est VOTRE relecture et reconstruction du CN au XXIe siècle, VOS « Idées reçues » sur le CN et l’esclavage, que je corrige en faisant dire au CN UNIQUEMENT ce qu’il dit et non pas l’inverse (quand vous affirmez, et Luc encore au tél. pas plus tard que hier, que le CN donne au maître le droit de vie et de mort sur son esclave, c’est que manifestement vous n’avez pas LU ce texte, mais que vous en êtes restés à une vision imaginaire, symbolique, anhistorique, détachée du réel). Ce qui ne lui enlève en rien d’ailleurs son caractère monstrueux (voir plus bas) : n’ayez pas peur de l’Histoire authentique, camarades ! Elle ne peut que plaider en faveur de votre cause, si du moins vous ne vous ridiculisez pas en affirmant sans cesse des contre vérités qu’un enfant pourrait lui-même corriger en lisant le texte du CN….
D.I. Zandwonis : Dans le contexte actuel ( Stèle, affaire Chaulet) ton discours relativement maladroit dans l’expression ( cf ton émission à Gpe 1ere et avec moi a CANAL) peut laisser penser que tu essaie de donner ( je reprends tes mots) de l’humanité » a un texte qui est une horreur.
JF Niort : je te renvoie la « maladresse » Danik : un professionnel du journalisme PREPARE son entretien avec son invité, et ne le prend pas au dépourvu alors qu’il est venu parler d’AUTRE CHOSE que de la stèle et de l’affaire Chaulet (je rappelle au passage que je soutiens le communiqué de la LDH du 25 mars à cet égard)
Quant à l’humanité dans le Code Noir, rappelle-toi qu’elle est DEJA inhérente au statut d’esclave, car jamais aucun peuple n’a appelé esclave un animal ou une chose matérielle comme une chaise par ex., et que c’est précisément PARCE QUE l’esclave est irréductiblement humain malgré les fictions juridiques qui le qualifient de « bien meuble », que l’esclavage est un crime contre l’humanité, car on ne commet pas de « crime » contre les CHOSES. L’esclave dans le Code Noir n’est pas un humain qu’on « deshumanise », c’est un être humain qu’on violente, qu’on a privé de sa liberté et de la disposition de sa propre personne (puisqu’on peut le vendre et l’acheter), qu’on fait travailler gratuitement pour le compte de son maître et dont on punit la fuite en justice, ce qui est le comble de l’exploitation de l’homme par l’homme – « de l’HOMME par l’HOMME » Danik, et non de la soi-disant « Chose » par l’Homme…
Par ailleurs, comme je l’ai déjà maintes fois écrit, dit et expliqué, si le CN est certes une horreur, il y a eu PLUS horrible encore APRES. Notamment quand, en 1723 et 1724, les Codes Noirs pour les Mascareignes et la Lousiane ont interdits les mariages et les donations entre Blancs et Noirs, portant le racisme sous-jacent du Code Noir de 1685 à un niveau ENCORE plus élevé et plus systématique juridiquement parlant, sans parler du summum de l’horreur atteint par le rétablissement de 1802 et l’arrêté du 16 juillet en particulier, dont je te rappelle que c’est moi qui l’ai porté à la connaissance du public en 2008 en compagnie de Luc, ainsi que par le rétablissement et l’AGGRAVATION de la discrimination et de la ségrégation juridique et sociale à l’égard des libres de couleur. Par conséquent, si, comme l’affirme Louis Sala-Molins depuis bientôt 30 ans, le CN est le texte juridique « LE plus monstrueux des temps modernes », ce que vous répétez tous aveuglément et d’une même voix depuis, que restera-t-il comme adjectif pour qualifier ces textes PLUS monstrueux encore ?
Mais puisque tu te refuses à comprendre qu’il y a eu une PROGRESSION dans l’horreur, tu ne comprends justement pas qu’une grande part des « blessures vives » dans la « mémoire active » de l’esclavage en Guadeloupe que tu évoques plus haut vient PRECISEMENT de cette progression dans l’horreur, et n’est pas TOUTE ENTIERE contenue dans le texte de 1685, car les blessures et les souffrances de 1802 sont BIEN plus proches de nous, bien plus récentes et vives, que celles de 1685…
D.I. Zandwonis : Cela est d’autant plus mal ressenti, que les offensives des « blancs créoles d’une justification de la colonisation rejoignent OBJECTIVEMENT ces travaux sur le CN..
JF Niort : non, car comme je l’ai rappelé dans mon courriel précédent à Caroline Oudin-Bastide, en AUCUN cas mon analyse du Code Noir ne peut conduire à JUSTIFIER la colonisation, puisque, précisément, mais encore fallait-il m’avoir lu depuis 2012 pour le comprendre, le Code Noir est à mes yeux l’acte fondateur du droit colonial français en tant que droit dérogatoire et exorbitant au droit commun, et que c’est précisément cette « infraction » juridique initiale, reconnue par Colbert lui-même, qui non seulement confère au Code Noir une « monstruosité juridique » congénitale, mais qui peut justifier juridiquement aujourd’hui l’invocation en justice du principe des Réparations, auquel comme tu le sais je suis favorable…
Mais comme les gens sont moins stupides que tu sembles le croire, ils sont capables de discernement, de distinguer les nuances dans les analyses, du moins ceux qui prennent le temps de réfléchir plutôt que de réagir « à chaud » et uniquement sur la base d’« impressions », en réfléchissant logiquement, et en approfondissant la lecture et la compréhension des écrits et des paroles des personnes qu’ils accusent ou soupçonnent à la première « impression » alors qu’ils les connaissent pourtant personnellement et depuis longtemps… Et ici Luc également porte une grande responsabilité de ne pas m’avoir contacté, de s’être enfermé dans le silence, ruminant son «impression» négative, alors que nous sommes des AMIS et des camarades de combat depuis 2008…
D.I. Zandwonis : Comment vivant en Guadelouoe, pouvais tu me dire ( Canal IO) ne «rien savoir» de l’affaire de la stèle, alors que depuis des semaines, TOUT le monde en parlait, que toutes les organisation anti colonialistes avaient pris position..et last not least il y avait eu UN PROCÈS et une décision.. toi qui étudie le droit…ce procès et ces décisions de « la justice » françaises auraient du t’interpeller!
JF Niort : je t’ai répondu que je ne connaissais pas ASSEZ l’affaire pour émettre un jugement, ce qui est vrai. Et toi cher Danik, si je t’avais interrogé sur l’affaire Charles Richet, tout aussi importante et dont TOUT le monde parle aussi puisqu’il y a eu 50.000 signatures, qu’aurais-tu pu m’en dire ? Rien parce que cela se passe dans l’Hexagone ? Le combat contre le racisme négrophobe se mène sur plusieurs fronts à la fois mon ami, ici et ailleurs ; et vous êtiez bien assez nombreux à vous être engagés dans celui de la stèle et de Chaulet pour ne pas avoir besoin de renfort, alors que moi je combattais sur d’autres fronts, et tout seul au départ, avec Mme Mancle, dans l’affaire Charles Richet.
Par ailleurs, ces dernières « semaines », je travaillais d’arrache-pied, jusque tard dans la nuit, car je suis historien du droit (et non avocat ou juriste contemporain, et non chroniqueur ou commentateur d’actualité comme toi), notamment sur ma prochaine édition du Code Noir version Guadeloupe, tout en ayant encouragé Mme Mancle à lancer sa pétition sur Internet et la faisant suivre et connaître pour faire débaptiser l’hôpital Charles Richet, ce qui a d’ailleurs été obtenu.
D.I. Zandwonis : N »oublies pas , que nous sommes dans un pays ENCORE sous domination coloniale , que tu es un BLANC FRANCE et que du coté des militants et patriotes TOUT est vu perçu et analysé selon cette grille, qui n’est pas la tienne,. Donc en résumé quand tes travaux VONT malgré toi « dans le sens d’es thèses anticolonialistes », (réparations) tu es le «bienvenu» mais dés que même au nom de l’étude historique, tu aborde sans précaution des sujets sensibles tu t’exposes a des réactions très dures,et je ne crois pas que cela changera..
JF Niort : C’est toi Danik qui OUBLIES mes conférences « Du Code Noir au Chlordécone, l’héritage colonial en question », dans lesquelles je dénonce clairement et publiquement devant les Guadeloupéens un régime juridique colonial (dérogatoire) qui se perpétue ENCORE aujourd’hui… Cette grille je la maîtrise donc parfaitement cher ami, et sans doute avec encore plus de profondeur dans l’analyse historique et juridique que toi… Je te renvoie au diaporama de mes conférences que tu pourras consulter (si tu es capable de prendre le temps de quitter un petit instant l’actualité immédiate et « réactive » pour te plonger dans l’analyse de la réalité historique qui en est la matrice directe), à partir de mon site Internet dans le billet du Blog correspondant.http://jfniort.e-monsite.com
Mais as-tu seulement assisté à une seule de ces conférences publiques, où tu aurais d’ailleurs trouvé des arguments supplémentaires à ta vision ? Et en plus tu oses prétendre que mes «travaux» (mais il n’y a pas que mes « travaux » de recherche Danik, il y a mes engagements personnels citoyens aussi, tel que celui sur le Chlordécone et les épandages aériens) vont « malgré moi » dans le sens des thèses anti-colonisalistes ? Ainsi donc un « Blanc-France » ne pourrait pas, juste parce qu’il est « Blanc-France », ni comprendre ni défendre ces thèses ? Marx, Lénine, Ho Chi Minh, Jean Jaurès, Clémenceau et Mao étaient-ils Guadeloupéens, Danik ? Chez quels auteurs, d’après toi, les premiers militants nationalistes guadeloupéens ont-ils été cherché leur inspiration théorique, la vision conceptuelle du monde et notamment de l’exploitation économique colonialiste qu’ils ont porté, ainsi que leur projet d’émancipation politique nationale anticolonialiste ? Penses-tu sincèrement qu’ils aient puisés tout cela UNIQUEMENT dans la tradition des marrons du pays, et notamment dans le certes puissant camp de Kellers qui a brillamment tenu tête au pouvoir colonial pendant plus d’un siècle, faisant certes encore rien qu’à eux seuls, sans parler de la résistance de tous les autres, marrons ou pas, entrer la Guadeloupe dans l’Histoire universelle de la liberté ? Sais-tu d’ailleurs qu’il y avait des « Blancs » au sein de ce camp Danik ?
Par ailleurs Danik, amnésique que tu es de l’histoire de ton pays, as-tu oublié que des « Blancs-France » (comme le capitaine Kirwan), et aussi des Blancs-Créoles d’ailleurs (tel Monnereau), sont MORTS en résistant au Rétablissement de 1802, mêlant leur sang de « Blanc » à celui des Noirs résistants pour fertiliser ton pays d’autant de graines d’espérance en la victoire finale de la liberté humaine face à l’oppression, l’oppression colonialiste et raciste qui était celle du régime napoléonien en effet ? La liberté a-t-elle une couleur, une race ? Ou n’est-ce pas plutôt un choix de CONSCIENCE individuelle et collective ?
Et d’ailleurs pourquoi est-ce à moi, le « Blanc-France », d’être obligé de te faire la leçon sur l’histoire de ton propre pays Danik ? Pourquoi n’avez-vous pas cherché l’arrêté de Bonaparte et ne l’avez-vous pas présenté à l’historien du droit que je suis à mon arrivée en Guadeloupe ? Pourquoi est-ce moi, le « Blanc-France », le seul apparemment à s’être mis à sa recherche en compagnie de mon ami et collègue Jérémy Richard ? Pourquoi est-ce moi qui ai dû exhumer des Archives la version Guadeloupe du Code Noir qui n’avait JAMAIS été publiée depuis 1685 ? Je n’aurais pas DU avoir ce travail de recherche historique à faire en arrivant ici Danik, il y a ici une anomalie, un manque grave de connaissance de votre propre histoire coloniale locale.
Et tu te dis « nationaliste » ? Supprimerais-tu les cours d’Histoire à l’école pour masquer ta propre ignorance ou ton aveuglement si tu étais ministre de l’Education nationale (et de l’Information) dans une république guadeloupéenne indépendante ? Et congédierais-tu immédiatement tous les profs d’Histoire « Blancs-France », y compris ceux qui ont exhumé et on fait connaître la version Guadeloupe du Code Noir, parce qu’ils ne pourraient soi-disant pas, en tant que « Blancs-France », assimiler, s’approprier, comprendre et enseigner la « grille » de lecture anticolonisaliste ?
Le projet politique nationaliste guadeloupéen vaut beaucoup mieux que cela, Danik, beaucoup mieux. Tu n’es pas encore à la hauteur de tes ambitions mon ami… Et je crois que l’immense majorité des Guadeloupéens le ressentent aussi, sinon vous auriez accédé depuis longtemps au pouvoir politique.
D.I. Zandwonis : Mais , tu n’es pas le seul historien a être « ciblé », ;d’autres comme Regent, Belenus.. sont dans NOTRE collimateur:
JF Niort : « Ciblé » ? Avez-vous déjà choisi le snipper chargé de m’abattre ? Dans VOTRE «collimateur» ? Qu’est-ce à dire ? Que René et Frédéric sont de « mauvais patriotes » ? Des «suspects» comme ceux que les sans-culottes pourchassaient ? Des «intellectuels petits-bourgeois» dont il faudrait que les « gardes rouges » ou autre jeunesses patriotiques guadeloupéennes aillent s’« occuper » parce qu’ils osent ne pas s’« aligner » sur VOTRE position officielle ? Mais il est vrai que le terrorisme (intellectuel ou physique) a de tout temps été l’arme des faibles et des minoritaires… Tu vaux mieux que cela Danik, et le projet politique guadeloupéen bien mieux encore….
D.I. Zandwonis : Je termine en te disant, que tes travaux , tes recherches, ne peuvent en AUCUN CAS être perçus comme ils pourraient l’être en France
JF Niort : faux Danik. Les Guadeloupéens d’aujourd’hui ont mûri. Ils sortent progressivement d’une conscience encore embrumés par le manichéisme idéologique réducteur et simplificateur, qui empêche de voir la complexité du réel, un manichéisme réducteur et racisé qui est l’héritier direct, Danik, de l’idéologie colonialiste que pourtant tu combat. Oui Danik, en refusant qu’un « Blanc-France », même historien vivant et travaillant en Guadeloupe et sur l’histoire de la Guadeloupe depuis dix ans, ne puisse radicalement RIEN comprendre à l’histoire guadeloupéenne, tu te comportes comme les membres du lobby colonial qui expliquaient aux mêmes « Blancs-France », et spécialement aux « philanthropes » « négrophiles » et autres et abolitionnistes de l’Hexagone, qu’ils ne pouvaient et ne pourraient JAMAIS rien comprendre à la société coloniale esclavagiste, à laquelle ils n’appartenaient pas…
D.I. Zandwonis : Nous les militants, nous sommes en guerre sur le plan idéologique CONTRE TOUT le système colonial français, sa pensée, sa prétendue « objectivité scientifique », sons système éducatif, sa vision reductiviste de l’histoire, coloniale , ses mensonges, ses contrevérités,
JF Niort : et moi je dénonce TA (ou VOTRE) vision réductiviste et racisée de l’Histoire coloniale, tes mensonges et tes contre-vérités sur les Blancs-France et sur le Code Noir, Code Noir que tu n’as manifestement pas LU, qui sont indignes de la grandeur du projet nationaliste que tu portes, indignes du peuple que tu souhaites guider un jour vers l’indépendance, et qui vaut bien mieux, oui beaucoup mieux, Danik, que ta vision idéologique dépassée, radicalement hostile à la liberté de penser, d’expression, de recherche scientifique, et à tout débat contradictoire argumenté et rationnel, au profit d’une politique du soupçon, de la chasse aux sorcières et aux « suspects », ainsi qu’aux « intellectuels » en général, qui seraient pourtant vos PLUS précieux alliés grâce à leur travail historique et théorique appronfondi.
D.I. Zandwonis : TOUT ce qui a tendance à le renforcer, à le légitimer, a le dédouaner, est pour nous une attaque et appelle des réactions. de notre part. Dans cette période historique particulière, nous serons VEYATIFS
JF Niort : alors si cela est vrai, qu’attends-tu, au lieu de m’attaquer, pour UTILISER les arguments historiques et juridiques à ta disposition dans mes ouvrages sur le Code Noir et le diaporama « Du Code Noir au Chlordécone » pour RENFORCER renforcer ta position contre le « système colonial français » ? N’ais pas peur de l’Histoire, Danik, elle plaide en VOTRE faveur et pourtant vous la niez.
Danik, Danik, toi et ton combat valez mieux que cela !
Danik, Danik, réveilles-toi, sors de ton aveuglement, éveilles-toi au monde qui t’entoure et qui a évolué vers plus de conscience, de lumières et de rationalité, plus d’argumentation, moins de réactivité pulsionnelle et de pathos, et qui se libère du sale carcan idéologique racisé légué par les puissances et lobbies coloniaux dont tu es encore inversement habité, pour pouvoir accéder à la conscience du caractère universel de la Liberté, de l’Egalité et de la Dignité de TOUT être humain quelle que soit sa race, sa culture, sa religion. Ce n’est pas sa race, son origine ou son pays qui détermine la pensée d’un individu Danik : c’est son degré de CONSCIENCE INDIVIDUELLE, comme celle qu’avaient acquis les hommes de 1801-1802, Noirs, Blancs et Métis, Antillais et Métros qui ont lutté ENSEMBLE jusqu’à la MORT contre l’oppression napoléonienne colonialiste et raciste.
« Libères-toi de l’esclavage » Danik ! Et alors, oui alors, un véritable projet de LIBERTE et de RESPONSABILITE pour ton pays pourra-t-il être politiquement porté par vous et enfin ENTENDU par tes compatriotes guadeloupéens, qui, pour le moment, ne REPONDENT pas, et ils ont bien raison, à votre appel trop immature.
Bien à toi mon ami, fos et courage pour la lecture historique et la réflexion critique – et auto-critique -, et à bientôt pour de nouveaux débats !
JF