Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
2 Juin 2011
Je ne nourris pas une tendresse particulière pour les régimes politiques qui se réclament de « l'ordre moral ». L'idéal des caméras discrètes mais efficaces, jusque dans les chambres à coucher n'est pas seulement dangereux, mais également redoutablement hypocrite. Il évoque à mes yeux les scènes d'épouvantes du remarquable roman d'Orwell : 1984. ( Livre de poche).
L'Eglise catholique elle-même, à certains moments de son histoire, s'est, sur ce point détournée de son idéal de générosité et de charité ( Deus caritas est ), au XIX ème et au début du XX ème siècle, et ce gauchissement n'est pas totalement étranger à l'éloignement de son éthique ( mal comprise) par certains milieux, notamment en France. Le puritanisme repose sur une peur, et un désir de contrôle de forces et de désirs, qui, sains en eux-mêmes, sont capables de redoutables dérives faute d'une éducation intelligente et compréhensive. Et l'éducation, davantage encore que l'instruction n'est pas le fort de notre époque moderne.
Mais le refus d'un tel « ordre moral » ne doit pas tourner en une recherche systématique du désordre moral. Les philosophes, ou les religieux lucides et intelligents ne sont pas les seuls à le proclamer.
Un Freüd, par exemple, insiste sur la nécessité de faire passer l'individu de la soumission au principe du plaisir ( qui ne reconnaît pas de limites à son expansion indéfinie ) au principe de réalité. En dehors même de toute référence à des principes moraux d'origine religieuse, il faut admettre l'impossibilité de toute vie sociale véritablement humaine, sans des limites morales, s'appuyant sur la loi pour les faire respecter. Et ceci, sans exception, à quelque niveau de la vie sociale et politique que se situent les agents sociaux, du paysan et de la femme de ménage, au ministre ou au souverain.
C'est, j'imagine, la préoccupation qui a guidé le philosophe, et ancien ministre Luc Ferry dans ses déclarations d'avant hier, qui soulèvent, dans les milieux politiques, tant de protestations indignées.
Mais Luc Ferry est un homme sérieux, et un philosophe compétent, même si l'on ne partage pas toutes ses thèses comme j'aurai l'occasion de le dire en rendant compte, bientôt, de son dernier livre L'anticonformiste, une autobiographie intellectuelle ( Denoël).
Il est vraisemblable que M.Ferry rencontrera une audience plus grande, dans la controverse en cours, parmi le grand public que dans les milieux politiques soumis au conformisme que l'on sait, et redoutant d'être, peut-être, à leur tour visés, le laxisme ambiant les gagnant presque tous à des degrés divers.
Ces milieux politiques, souvent aussi les milieux « intellectuels » étant inféodés à la pensée Mai 1968, que Luc Ferry a déjà eu l'occasion de démonter, et de fustiger, il y a des années en un livre célèbre ( La pensée 68. Editions Grasset) ne décolèrent pas. Et c'est avec raison que Ferry a parlé au sujet de leurs contorsions, d'un déplorable « bal des faux-culs ».
On pourra lire ci-dessous ( cf.lien ) l'article du Figaro Magazine qui a fourni à l'ancien ministre de l'éducation nationale le point de départ de sa critique des moeurs décadentes, et un article que j'avais publié, il y a quelques années dans le journal Guadeloupe 2000 sous le titre « Pourriture. ».
Edouard Boulogne.
Figaro Magazine : A Marrakech, un ex ministre s 'amuse :
Cliquer sur le lien : http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2011/05/28/01006-20110528ARTFIG00617-a-marrakech-un-ex-ministre-s-amuse.php
POURRITURE.
« La pornographie est une forme d’art comme une autre ».
Jack LANG.
« Prends garde, garçon. Le despotisme naît de la licence. Ton malheur et ta haine seront récupérés par de vrais organisateurs de violence… Alors tu crieras : « vive la mort », en marchant au pas cadencé ».
Maurice DRUON.
Notre monde est malade. La lecture des journaux, l'écoute de la télévision, notre expérience quotidienne nous le font éprouver, parfois durement. La famille est disloquée, et corrélativement la délinquance augmente. La pornographie devient banale, présentée comme une grande conquête de l'homme libéré des tabous .Incestes, actes pédophiles, infanticides se multiplient. de même que prolifèrent les sectes ouvertement sataniques Le métier d'enseigner n'est plus seulement difficile, il devient dangereux. Et la Guadeloupe n'est pas épargnée, comme le rappelait récemment Daniel Marival sur R.C.I dans une de ses chroniques. Le constat est facile.
Plus difficile, mais plus utile aussi est la recherche des causes. Un livre que j'ai reçu, ces jours-ci, en service de presse, apporte à cet égard, une aide précieuse. il s'agit de "l'Histoire de la volonté de perversion de l'intelligence et des moeurs, du 16ème siècle à nos jours", de François-Marie Algoud.1.
Il ne m'est plus possible d'être très long, aujourd'hui, sur cet ouvrage important, véritable somme d'informations, qui, plus qu'il ne démontre, montre ce que le pape Jean-Paul 2 appelle la "culture de mort", ce que le regretté Louis Pauwells appelait le "sida mental", et qui explique la hargne inouïe de la camarilla décadente, véritable maçonnerie, qui prétend façonner à sa guise l'âme de la France, et d'ailleurs de tout l'Occident.
Procédons simplement à quelques coups de sonde rapides.
*Sur la pédophilie :Rappel d'une pétition parue dans "Le Monde"(26/01/77) en faveur de trois pédophiles alors jugés Les signataires (parmi lesquels: Aragon, Rolland Barthes, S de Beauvoir, Sartre, B.Kouchner, Jack.Lang, G.Matzneff, PH.Sollers) "déplorent le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d'une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l'existence d'une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire)etc."
*Sur l'inceste :Citons dans le désordre. En 1985,dans un clip video Serge Gainsbourg interprète Lemon Incest, avec sa fille Charlotte, alors âgée de 14 ans. En 1981,dans "Le Monde Dimanche,(20 septembre)Alain Woodrow publie un article "L'inceste dernier tabou."
F.M Algoud évoque aussi le livre d'Elizabeth Badinter(née Bleustein-Blanchet, épouse de Robert, égérie du féminisme):L'un est l'autre".2 . Elle y commente une émission de F.R.3 du 14/09/84.Elle écrit : "Pour la première fois, certains osent revendiquer à visage découvert le droit à l'inceste et d'autres s'emploient à le dédramatiser. Ainsi Warrell Pomeroy, co-auteur du célèbre Rapport Kinsey, affirme tranquillement "qu'il est temps de reconnaître que l'inceste n'est pas nécessairement une perversion ou une forme de maladie mentale, mais qu'il peut être parfois bénéfique".
*Sur la famille:François-Marie Algoud évoque (entre autres) la politique anti-familiale, prônée par de nombreux intellectuels de gauche, la famille leur paraissant un obstacle à la prise en main des enfants pour réaliser la Révolution mondiale. Il cite le psychiatre David Cooper 3 :"La révolution passe à travers la destruction de la famille qui a une fonction de médiation sociale et constitue le pilier principal de la société ;la société bourgeoise survivra avec ses structures aliénantes, jusqu'au moment de la mort de la famille."
*Sur le satanisme: Après avoir sur une longue durée rappelé l'extraordinaire résurgence du satanisme dans la société contemporaine, dans l'art, notamment la musique (une certaine musique rock et ses messages subliminaux) l'auteur rappelle la publication en 1970 de "The Satanic Bible"(la Bible de Satan) par Anton Szandor La Rey, fondateur de l'Eglise de Satan. Il cite :"L'objectif majeur d'un sataniste est de détruire...En fait, c'est un adversaire de la chrétienté .Il doit s'employer à l'anéantir .Voilà pourquoi les membres de mon groupe et moi-même, nous avions pour mission d'infiltrer les églises, de corrompre, de compromettre, de discréditer .Par tous les moyens."
La lecture de l'ouvrage de F.M Algoud, est donc particulièrement utile contre la décadence, et pour l'instauration d'une société plus saine, plus chrétienne.
A sa lecture les yeux s'ouvrent sur bien des évènements du quotidien.
On se souvient de l'acharnement rageur de l'obédience maçonnique du Grand Orient de France, contre la venue en France du pape, durant l'été 1996.Sans faire ,évidemment de ces Francs-maçons des sectateurs du diable, il est vrai que leur philosophie est aux antipodes du christianisme.
Tous les francs-maçons ne sont certes pas comme Paul Gourdot, Grand-Maître du G.O.F,en 1981,qui déclarait à l'un de ses amis venu plaider la cause d'une église menacée de ruine : "pour moi les églises sont tout juste bonnes à accueillir des porcheries".4
Mais leur philosophie est bien résumée dans ces propos du Grand Maître François Viaud : "Si l'individu se soumet à une autorité, quelle que soit son nom :Dieu, Humanité, Société, loi écrite, loi morale, il est infidèle à son "moi", à son "ego"."
Ce refus orgueilleux de toute transcendance, de toute loi supérieure à la volonté de l'homme (refus partagé par la franc-maçonnerie avec le nazime et le communisme) montre bien l'enjeu réel du débat intellectuel, moral, politique en France et dans "le monde occidental "tout entier. Quel recul depuis Antigone!
Il importe de bien le comprendre si pour lutter contre le désarroi actuel on ne veut pas soigner les symptômes au lieu de s'attaquer aux causes. Pour ma part je crois à la vie. Je reprendrai, pour l'objecter aux pessimistes, ce mot du général de Gaulle à la fin de ses Mémoires de guerre: "la vie livre un combat qu'elle n'a jamais perdu"..5
E.Boulogne
1 Edité aux éditions de Chiré,532 pages.
2 Elizabeth Badinter:L'un est l'autre,Livre de poche,p.249.
3 Dans Mort de la famille. Seuil, collection Points,1972.
4 Dans "Les francs-maçons des années Mitterrand", par Patrik Burmat et Christian de Villeneuve, édition Grasset.
On pourra lire encore, paru sur le même sujet depuis la rédaction de cet article l’ouvrage de Jean-Claude Guillebaud : La tyrannie du plaisir. (Editions du Seuil).