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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

En finir avec le narcissisme : Monsieur Macron, vous n'êtes pas le général de Gaulle.

En finir avec le narcissisme : Monsieur Macron, vous n'êtes pas le général de Gaulle.

La courtisanerie dépasse toutes limites. Un débat sur LCI ce midi ( LCI qui n'est pourtant pas le bas du fond ) en témoigne.

L'alignement du succès actuel de M; Macron avec le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958, est invoqué contre toute vérité, et contre toute décence.

Certes il y a la coïncidence des deux 18 juin, celui de 1940, et celui d'hier . Mais comme l'indique cet article du site La gauche m'a tuer, la comparaison s'arrête là.

 

Le Scrutateur.

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Appel du 18 juin : Non M. Macron vous n’êtes pas le général de Gaulle

 

( http://lagauchematuer.fr/2017/06/18/appel-du-18-juin-non-m-macron-vous-netes-pas-le-general-de-gaulle/#EieFiU4g1EFD7d7z.99 ).

 

Cependant, la comparaison s’arrête là, car au-delà des apparences, la nature des événements est profondément différente. 1958 est toute autre chose qu’un brusque mouvement d’humeur hostile au milieu politique. Sa logique n’est pas celle de la table rase, mais bien au contraire d’un acte de confiance envers l’auteur de l’appel du 18 juin, chef de la Résistance de 1940 à 1944, et du gouvernement français de 1943 à 1946. De Gaulle est porté au pouvoir avec un projet de transformation profonde des institutions, en préparation depuis plus de dix ans– discours de Bayeux et de Strasbourg – touchant non seulement à la Constitution mais aux piliers de la société française (lois organiques sur les finances, la magistrature, l’hôpital, etc.). L’équivalent n’existe pas aujourd’hui. Aucun bouleversement du régime politique, judiciaire, administratif, n’est en gestation.

Surtout, 1958 exprime un grand moment de confiance populaire. Le phénomène vient des profondeurs de la Nation qui accorde sa confiance au général de Gaulle notamment pour mettre fin à la guerre d’Algérie. La fracture démocratique, entre la France dite d’en haut, celles des élites intellectuelles et dirigeantes, et la France dite d’en bas, la majorité silencieuse, ne sévit pas encore. Les Français croient alors dans la politique et la démocratie. Aux élections législatives du 23 novembre 1958, le taux de participation dépasse les 77% puis 80% au référendum sur la Ve République. Le soutien explicite au nouveau gouvernement dépasse les 43%,  dont l’UNR du Général à 17,6%. Par ailleurs, en nombre de voix, les autres formations traditionnelles, dans une logique de soutien conditionnel à de Gaulle, se maintiennent : MRP à 10%, gauche parlementaire (SFIO) à 17,20%. Aux extrêmes, le PCF est stable à 18,90% mais « l’extrême droite », exprimant le « rejet du système » réalise un score marginal : 3,3%.


 

En 1958, en effet, l’heure est à la construction et non à la destruction.

Le climat actuel, en 2017, semble radicalement différent. Le taux d’abstention au premier tour des législatives, supérieur à 50%, un record absolu, souligne la démobilisation populaire persistante face à la chose publique et l’absence de retour à la confiance dans les profondeurs du pays. Le score de la « majorité présidentielle », 32% (16% du corps électoral compte tenu de l’abstention) ne dénote guère d’élan national vers les nouveaux dirigeants. La conquête d’une majorité absolue à l’Assemblée, en complet décalage avec le scepticisme du pays, repose essentiellement sur l’effondrement vertigineux des partis traditionnels, de gauche comme de droite. L’exaspération populaire, à l’issue d’une cascade de scandales, demeure à vif. L’esprit antisystème se maintient à un niveau très élevé, sans doute majoritaire, et pas seulement à travers un FN à 18%.

De fait, 1958 et 2017 ne sont pas comparables. Entre-temps, la politique a changé de nature. A l’époque, elle avait pour objectif de transformer la réalité. Il fallait avant tout sortir la France de la guerre d’Algérie pour éviter une guerre civile. Et de Gaulle, à travers une réforme constitutionnelle introduisant la démocratie directe, le référendum, comme source d’une autorité supérieure, s’en donnait les moyens. La politique telle qu’elle est vécue, un demi-siècle plus tard, ne cesse de s’éloigner du gouvernement des choses. Dominée par le spectacle médiatique, elle se réduit chaque jour davantage au culte de l’image narcissique et aux aléas de l’émotion collective. En 1958, la sortie de la guerre d’Algérie représentait un gigantesque défi, relevé et surmonté par de Gaulle. Aujourd’hui, les enjeux vitaux ne manquent pas non plus: la réforme de l’Europe, la crise migratoire, la montée de la violence et du communautarisme, la dette abyssale, le chômage massif…Mais l’état d’esprit général consiste plutôt à s’éloigner de l’action et à s’enivrer dans les faux-semblants, l’hystérie, les crises d’idolâtrie généralement suivies de tragiques lynchages. De 1958, il reste certes la personnalisation du pouvoir à outrance. Mais elle a changé de nature : expression d’une profonde confiance populaire en 1958, masque de l’impuissance publique en 2017.


 

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C
Bonjour Mr Boulogne,<br /> Il est souvent très instructif de mesurer notre mémoire. Que de changement depuis 1958, qu'est devenu le traité de Rome ; la population s'est transformée profondément après cette période de reconstruction de l'après guerre ! Le peuple, individualiste, fait la part belle aux loisirs et plus nous parlons de vivre ensemble, plus nous nous replions sur nous même. Après tant et tant de promesses non tenues par les Politiques, qui croit encore en l'honnêteté de la parole aboyée. Tout comme la communication exacerbé, plus personne ou presque ne communique vraiment.<br /> Assommés par les médias, anesthésié par la profusion d'idées contradictoires, qui peut encore faire une synthèse audible ; tout se vaut, rien n'a vraiment de valeur, la famille s'éparpille, les mouroirs fleurissent !<br /> J'attends, les philosophes, les intellectuels, les grands penseurs, les locomotives qui pourront analyser ce grand désamour individuel pour son Pays, mais qui s'aime vraiment ? L'abstention a gagné, c'est acté, et le bricolage politique continue sur sa lancée en espérant un sursaut citoyen.<br /> Qui des Hommes Politiques ou des Citoyens a le plus changé par force depuis 1958 ; les trente glorieuses, Mai 68, les expérimentations démontrent leurs limites aujourd'hui !<br /> Le Macronisme sera-t-il salutaire, tout comme l’abîme de perplexité qui s'ouvre sous nos pieds ?<br /> http://www.lemonde.fr/revision-du-bac/annales-bac/histoire-terminale/economie-societe-et-culture-en-france-depuis-la-fin-des-annees-1950_t-hrde129.html<br /> Qui vivra le verra ... Bonne journée , cordiales salutations Cjj.
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