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28 Avril 2017
Peut-on prendre au sérieux le ralliement quasi général, à l'exception de quelque braves, de la classe politique à E. Macron? Ma question paraîtra quelque peu insolite, voire insolente aux moutons de Panurge qui suivent en masses compactes le jeune moniteur de colonies de vacances qu'évoque irrésistiblement pour moi le mari de Brigitte Trogneux.
Quand on voit les Estrozi, les Raffarin ( qui laissera au moins dans l'histoire le qualificatif de « raffarinade » pour désigner des propos insignifiants et niais ), les Juppé, Sarkozi, Le Maire ( dit Rantamplan ), qui ne l'ont jamais réellement soutenus pendant sa campagne électorale, et l'ont trahi immédiatement, le soir même du premier tour. Et Fillon a eu le tort dans cette ambiance de dire trop vite ( peut-être parce qu'il s'illusionne sur sa capacité de rebondissement politique ) qu'il voterait au deuxième tour pour Macron. La contradiction de l'un et des autres était trop énorme pour rester sans conséquences.
Pardonnons, si l'on veut bien à un homme épuisé, isolé, ce moment de faiblesse.
Il ne pourra être pardonné aux autres. Ayant axé leur discours de premier tour contre le quinquennat de Hollande, et la candidature d'Emmanuel qu'ils nous disaient être le continuateur du NUL de l'Elysée, ils trahissaient dans la foulée, et demandent à leurs électeurs de les suivre dans leur forfaiture.
Je suis très étonné de voir des vieux militants gaullistes » ( croient-ils ) inciter à voter Macron au nom du gaullisme. Ceux- là ne sont pas malhonnêtes mais ils sont d'une époque autre, et peut-être aussi s'imaginent-ils que les militants sont des godillots obéissants au doigt et à l'oeil à n'importe quel aventurier auto proclamé « chef ». Les choses changent et beaucoup d'électeurs de Fillon, il y a encore une semaine, s'apprêtent à rallier soit Marine Le Pen, soit Nicolas Dupont-Aignan, soit le camp de l'abstention, ou mieux du vote blanc, en attendant la création d'un nouveau parti gaulliste.
Car voir en l'ex UMP un parti gaulliste relève de la mauvaise plaisanterie.
La forfaiture est partout. Et un François Bayrou ose parler de lui en termes de gaullisme. Ce qui est un peu fort, jeune homme!
Bayrou qui, rappelons-le joua un rôle éminent dans l'élection de Hollande en 2012, et qui rallie maintenant Macron. Maintenant. Mais il n'y a que quelques mois encore, que disait-il de sa nouvelle idole?
Découvrons-le en cet article de l'Express, qui date seulement 2016.
De quoi être édifié.
Il est utile d'avoir des archives.
Le Scrutateur.
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François Bayrou appelle à une "alliance" ce mercredi avec Emmanuel Macron en vue de la présidentielle. Mais le leader du MoDem n'a pas toujours eu de mots tendres avec le candidat d'En Marche!. Les exemples sont multiples.
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En septembre 2016, François Bayrou estimait chez Jean-Jacques Bourdin que derrière la démarche d'Emmanuel Macron, qualifié d' "hologramme", il y avait une "tentative qui a déjà été faite plusieurs fois de très grands intérêts financiers, et autres, qui ne se contentent plus d'avoir le pouvoir économique et qui veulent avoir le pouvoir politique".
"Pourquoi ces heures de télévision en direct ? Pourquoi les Unes de ces magazines ? (...)", s'interrogeait alors François Bayrou au sujet de la médiatisation du phénomène Macron. "Ce sont les mêmes forces qui veulent réussir avec Macron ce qu'elles ont raté avec Strauss-Khan", tempêtait alors le maire de Pau. "Je ne suis pas pour que le pouvoir de l'argent prenne le pas sur le pouvoir politique."
Même ton très critique le 31 janvier dernier dans une interview à L'Express. "Est-il centriste? Je ne le sais pas, et lui non plus. Parce qu'être centriste ce n'est pas se prétendre socialiste un jour et pas socialiste un autre. Le centre, ce n'est pas "ni l'un ni l'autre". Et même pas un "et l'un et l'autre". (...) Ce n'est pas du mou, c'est du dur", attaquait le potentiel candidat à la présidentielle au sujet d'Emmanuel Macron. "Pour les principaux soutiens souterrains d'Emmanuel Macron, si je comprends bien, il s'agit de conforter l'ordre établi, en ralliant la France aux pratiques du capitalisme mondialisé", ajoutait celui qui n'était pas encore un soutien de l'ancien ministre de l'Economie.
Dès le lendemain, toujours au micro de Jean-Jacques Bourdin, François Bayrou avait adressé à titre préventif une fin de non-recevoir à l'ancien ministre de l'Economie, précisant avoir "un problème avec Macron". "Je ne sais pas bien qui il est, quel est son projet, avec qui il veut gouverner", avait-il justifié.
Le 5 février, au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, le même François Bayrou disait "avoir cherché ce qu'il y a de substance" dans le discours d'Emmanuel Macron, tenu la veille à Lyon. "Je suis désolé de vous le dire mais je ne l'ai pas trouvé." Et de dénoncer: "J'ai fait la liste de l'argent qu'on donne. On va augmenter le budget de la Défense, on va recruter 10.000 policiers et gendarmes, on va dédoubler toutes les classes, on va baisser l'ISF, et je peux ainsi énumérer une liste de dépenses considérables... Mais ça, c'est la politique la plus classique : on fait des promesses à tout le monde."
Mercredi dernier, le 15 février, François Bayrou se montrait un peu plus conciliant, lors de l'émission Questions d'info LCP-franceinfo-Le Monde-AFP. Évoquant Emmanuel Macron, il indiquait: "Je l'ai rencontré au mois de juillet. Je parle avec tout le monde, je parle avec tous les responsables du pays, ceux avec qui je ne parle pas, c'est soit que je suis en confrontation absolue avec eux, soit qu'ils ne le souhaitent pas".
"Encore faut-il que les rassemblements soient possibles sur le fond. Il ne s'agit pas seulement de faire des amalgames, il s'agit qu'on puisse porter devant le pays des orientations et des choix qui soient des choix clairs. Il se trouve que je pense ou j'imagine qu'Emmanuel Macron ne va pas en rester au discours bienveillant", avait-il toutefois ajouté.
Des critiques acerbes qui n'ont pas échappé évidemment aux entourages des autres candidats, de gauche, de droite ou de l'extrême droite, qui ont immédiatement pointé du doigt un ralliement pour le moins étonnant.
Lors de sa conférence de presse mercredi, François Bayrou a d'ailleurs été interrogé sur ce paradoxe. Il a répondu en conditionnant son soutien à Emmanuel Macron par une "loi de moralisation de la vie publique. "Je demande expressément que le programme présenté par Macron comporte une loi de moralisation de la vie publique, notamment sur la lutte contre les conflits d'intérêt. Je refuse, comme j'ai refusé toute ma vie, que de grands intérêts prennent la vie publique en otage. Je ne céderai rien sur la séparation de la politique et de l'argent", a-t-il assuré.