Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
21 Juin 2012
Je serai indisponible une bonne partie de la journée pour Le Scrutateur? Et comme je m'efforce d'être fidèle à cette règle : « pas un jour sans un article, au moins », sur le blog, j'ai eu recours à mes archives, celles de l'ancien prof de φ.
J' ai pioché dans mon dossier « corrigés de dissertation » et en ai retenu deux, récents puisque datant des années 2003-2004 et 2004-2005, sur un même thème, celui de la normalité.
Pourquoi ce choix d'exercices scolaires pour meubler mon absence de ce jour.
Un peu parce que nous sommes dans la période du baccalauréat.
Mais aussi, parce que l'on nous assomme, sur les médias ( de qui vous savez ! ) avec un éloge permanent de la « normalité » prise pour un objectif absolu, et incarné, tel un « logos » divin en la personne du petit ami de Valérie Trierwiller.
Normalité, normalité, normalité! Aaaahh !!!
Et d'abord qu'est-ce c'est?
( Chat philosophe! C'est plus facile
qu'on le croit ).
Question importante pour un philosophe, c'est à dire un homme comme chacun, mais qui s'interroge, et cherche à ne pas agir , par principe et paresse, lâcheté aussi, selon les idées les plus répandues, celles par lesquelles nous nous laissons entuber par les margoulins de toutes sortes qui prolifèrent dans la sphère sociale, plus exactement dans la caverne obscure dont parle Platon en son mythe de la caverne.
Quand un politicien vous invite à être « normal », c'est-à-dire à lui ressembler, lui, l'essence de la normalité, il faut commencer à s'inquiéter et à s'interroger.
Quand deux années de suite en 2003-04, puis en 2004-05, je demandai à des élèves de deux classes terminales qui m'étaient confiées, de réfléchir sur la normalité, je ne pensais évidemment pas à François Hollande, dont personne, et en tout cas ni Martine Aubry, ni Laurent Fabius, ni Ségolène Royal, n'envisageait qu'il puisse être un jour …. « Moi Président.... », etc, etc.
Je voulais seulement amener ces jeunes gens à une réflexion critique sur cette fameuse conformité, qui est le rêve plus en moins conscient de tant d'entre nous, peut-être de tous à de certaines heures. ( « Hélas! Vous m'avez fait, Seigneur, puissant et solitaire, Laissez moi m'endormir du sommeil de le terre ». Vigny, dans son poème sur Moïse ).
Pourtant, la non conformité peut-être utile, et même glorieuse, malgré les risques, inhérents à la recherche du Vrai, du Bien, du Beau.
Après tout, Ni César, ni Alexandre le Grand, ni Aristote, ni Phidias, ni St-Augustin, ni Michel-Ange, ni Raphaël, ni Bernard Palissy, ni St François d'Assise, ni Napoléon, de Gaulle, Churchill, ni ( attention à la parité, et au risque de discrimination ) ni Aspasie, ni Lisystrata, ni Cléopâtre, Sainte Monique, madame de la Fayette, Marie-Madeleine, etc, etc, ne furent des gens normaux.
Pour nous rassurer (??????????) il y a, il est vrai, François Hollande.
Avant de conclure ce petit préambule, je voudrais insister, sur ceci : que les deux réflexions que je vous soumets ne sont que des corrigés de dissertations à l'intention d'adolescents de ce début du XXIème siècle. Il y aurait tellement d'autres choses à dire et autrement.
Mes propositions de corrections n'avaient pour objectif que de faire un peu réfléchir, en un style simple, sans cette recherche d'ésotérisme qui caractérise trop les professeurs de philosophie, qui, trop souvent cherchent moins à éclairer qu'à obscurcir, moins à apprendre à marcher par eux-mêmes à d'autres, qu'à faire un numéro au terme duquel, pendant qu'on les applaudit, ils se murmurent en eux-mêmes « comme on m'admire, comme je suis beau, et grand ».
Descartes connaissait bien cette engeance de notre profession, et la fustigeait, comme il se doit : « ….... Leur façon de philosopher est fort commode, pour ceux qui n'ont que des façons de penser fort médiocres; car l'obscurité des distinctions et des principes dont ils se servent est cause qu'ils peuvent parler de toutes choses aussi hardiment que s'ils les savaient, et soutenir tout ce qu'ils en disent contre les plus subtils et les plus habiles, sans qu'on ait les moyens de les convaincre. En quoi ils me semblent pareils à un aveugle, qui, pour se battre sans désavantage contre un qui voit, l'aurait fait venir dans le fond de quelque cave fort obscure ». ( Discours de la méthode. Sixième partie ).
Ma règle fut toujours, avec mes élèves, de choisir la clarté de l'exposition qui n'est nullement synonyme de simplification.
Edouard Boulogne. ( le 21 juin 2012 ).
PHILOSOPHIE TL Ex blanc du 08/12/03°.
Commentaire de ce texte d’un psychiatre et philosophe:
Nous aurons à nous demander ce que dans pareil contexte « équilibre » et surtout « adaptation » peuvent vouloir dire. L’homme entièrement adapté n’est peut-être pas ce qu’il y a de mieux dans la vie. On peut pécher par excès d’adaptation, comme par ailleurs on peut pécher par excès de réalisme. Dans le bouillonnement de notre vie, dans les luttes intérieures qu’elle engendre, dans l’effort qu’elle demande, dans le besoin que nous éprouvons et de nous réaliser et de nous affirmer personnellement, autre chose encore que l’équilibre et l’adaptation entre en jeu certainement. Des forces déséquilibrantes et désadaptantes y interviennent, fort heureusement, dirions-nous volontiers, car la vie dans son mouvement est bien davantage un état de « déséquilibre-équilibre » ou « équilibre-déséquilibre » comme l’on préfère que d’équilibre tout court. Et si de nos jours l’ « adaptation » est devenue un mot passe-partout par lequel on croit pouvoir tout expliquer, à nous de nous en méfier et, à la faveur de ‘l’ « inadaptation », de nous demander ce que ce mot peut bien vouloir dire. Nous nous rencontrons ici avec Henri Baruk. « La psychologie moderne, écrit-il, a peut-être trop développé les mérites de l’adaptation à toutes les conditions afin d’en faire le seul critère de la normalité. On a oublié que si l’adaptation est nécessaire, l’adaptation poussée sans limites devient un indice de faiblesse de la personnalité et parfois même plus simplement un indice de lâcheté ». Une personnalité de cet ordre peut être une personnalité pathologique ou bien elle peut constituer une personnalité médiocre.
Eugène MINKOWSKI.
(Il n’est pas nécessaire pour commenter ce texte de connaître la pensée générale de son auteur).
COMMENTAIRE :
L’homme est un animal social. Il a besoin du groupe pour se socialiser, pour devenir homme. Mais qu’est-ce que l’homme ? Pour l’enfant l’homme est d’abord ce qu’on lui dit à cet égard, ce que ses parents, ses maîtres, ses camarades, les bandes dessinées qu’il lit, les émissions de radios, de TV, etc, lui disent et lui montrent. On récite ensemble les mêmes credo, on admire les mêmes « idoles », on conspue les mêmes boucs émissaires.
Malheur à celui qui fait bande à part, à celui qui est différent, physiquement, psychologiquement, « vestimentairement ». On le lui fait toujours payer, parfois cruellement. L’homme « normal » n’aime pas la différence : « silence dans les rangs, en colonnes par deux, et au pas » ! Dans la fusion du groupe est le confort, la douce chaleur, que certains confondent avec le bonheur, avec la santé psychologique. « Inadapté au milieu scolaire» écrivait naguère un instituteur sur le bulletin d’un enfant, signalant par là le « scandale » à faire cesser tout de suite pour le « bien » de tous.
Le texte que nous avons à commenter prend ce sentiment à rebours. Minkowski est psychiatre pourtant, mais hors norme sans doute. Il nous tient un autre discours que nous allons tenter d’analyser et de juger.
Son thème est celui-là même que nous venons d’invoquer dans notre introduction. La thèse s’affirme d’emblée dès la deuxième ligne : « L’homme entièrement adapté n’est peut-être pas ce qu’il y a de mieux dans la vie ». « Entièrement ». L’auteur nuance, il ne va évidemment pas prôner l’inadaptation en elle-même pour idéal. Il ne pousse pas le paradoxe ou la provocation aussi loin. Mais l’essentiel est dit : il peut y avoir « excès d’adaptation, de réalisme ». Ce dernier terme renvoie à son antonyme, « l’idéaliste ». Dans l’idéalisme il y a la part de rêve, pas seulement adolescente, mais si sympathique, et que l’on déplorerait de ne pas rencontrer chez un jeune homme ou une jeune fille. Certes le devoir de l’éducateur est de rappeler le jeune à la réalité. On ne vit d’amour et d’eau fraîche. Le bonheur à venir, peut-être, et recherché, suppose la maîtrise de savoir-faire et des connaissances nécessaires à l’adaptation au monde tel qu’il est. Et ces acquisitions ne s’obtiennent pas sans effort, et douleurs. Mais malheur aussi à celui qui n’aura pas rêvé, ne se sera pas réservé un jardin secret, loin des usages communs et des obligations mondaines. C’est ce « réalisme » là que, sans doute, Minkowski déplore et considère comme une aliénation.
Donc, pour lui, n’oublions pas le groupe, mais ne nous oublions pas non plus. Le groupe est un moyen de réalisation de personnes humaines originales, non une fin en soi. Sauf à confondre groupe et troupeau de moutons.
Si l’auteur déplore l’excès d’adaptation, c’est forcément qu’il se réfère à d’autres normes que le groupe en lui-même. Sinon comment parler « d’excès » ? Quelles normes ? Nous allons tenter de le découvrir.
Notons à cet égard les expressions qu’il utilise. Il parle, par exemple, du besoin que nous éprouvons « de nous affirmer personnellement(c’est moi qui souligne), et de nous réaliser ».
« Réaliser », cela implique un modèle autre que la seule norme du groupe. Le mot évoque encore la philosophie personnaliste d’un Emmanuel Mounier ou d’un Gabriel Marcel. Dans les Evangiles, aussi, le thème de l’ affirmation de soi passe souvent par l’affrontement avec le conformisme. Pour se réaliser il faut par exemple accepter d’être seul contre tous si la réalisation d’un bien passe par cette révolte. Les paraboles du Christ vont toutes dans ce sens, sans jamais tomber dans l’égoïsme, dans l’égotisme, sans jamais oublier le « prochain ».
Minkowski parle encore de « forces désadaptantes et déséquilibrantes ». Et, surprise, chez ce psychiatre, ce n’est pas pour les déplorer. « Heureusement » qu’elles surviennent. Il appuie son dire sur le constat que la vie n’est pas « un long fleuve tranquille », pourrait-on dire, qu’elle nous confronte au difficile, au dramatique, et même parfois au tragique. Seule les âmes fortes et bien trempées capables de création et d’initiatives intelligentes, peuvent y faire face avec un vrai succès, sauf à considérer que le ralliement à la Gestapo pour être du bon côté (réalisme), ou aux Komsomols (jeunesses communistes, équivalent en URSS des jeunesses hitlériennes), est la marche à suivre d’une démarche humaine !
L’auteur semble donc considérer que le psychiatre authentique ne peut faire abstraction de toutes références, dans sa démarche thérapeutique, à une transcendance, à des normes éthiques supérieures aux seules normes sociales (le Surmoi freudien). Il faut pouvoir être seul, ce qui ne va sans risques et inconvénients. Mais comme disait Alfred de Vigny « les animaux lâches vont en troupes, le lion marche seul dans le désert ». Ou encore , Nietzsche : « ce qui ne me tue pas me rend plus fort » Ainsi peut-on comprendre la thèse Minkowskienne des avantages de l’adversité.
Il nous invite vers le milieu du texte à nous interroger sur le sens de l’inadaptation. Et si ce mot dénotait la santé, non la maladie ? En effet dans un monde de médiocres, de pervers, d’arrivistes, de cœurs glacés, l’adaptation ne serait-ce pas d’être glacé, pervers, médiocre. Est-ce là l’idéal ? Faut-il mobiliser pour un tel but toutes les ressources de la pédagogie ?
Encore une fois, sans prôner la fuite « idéaliste », un anarchisme pédagogique, il y a place pour une vision plus équilibrée que celle que déplore Minkowski, avec son collègue et ami, le grand Henri Baruk.
L’un et l’autre récusent la médiocrité du suivisme, du conformisme. « Mieux vaut, disait déjà, il a 16 siècles, Saint Augustin, un homme malheureux qu’un pourceau satisfait » . On retrouve la référence au personnalisme chrétien.
Ne confondons pas semble nous dire Minkowski, la santé, le bonheur, avec la quiétude qui vient de la fusion avec la foule moutonnière. Préférons-lui l’affrontement lucide des difficultés, le courage du choix de l’inconfort, parfois même comme ceux qui eurent 20 ans en 1940, l’héroïsme et la mort, à la fuite dans les paradis artificiels que procurent aux personnages d’Aldous Huxley, dans son roman Le meilleur des mondes , le « soma » cette « herbe » mise en comprimés.
Peut-être la lecture du poème la Mort du loup, de Vigny, est-elle plus efficace pour soigner maintes « déprimes » que tous les tranxènes et autres Valium. Telle me semble être la leçon, de ce beau texte
Philosophie. Ex Blanc de déc 2004. TES1.
Sujet : Est-il légitime de prôner la « normalité » comme finalité de l’éducation ? (Plan détaillé).
Introduction :
Un instituteur fut critiqué pour avoir inscrit sur le livret scolaire d’un de ses élèves la mention « inadapté ». Si maladroite, pédagogiquement et humainement qu’elle fut, cette expression traduisait bien l’une des préoccupations majeures de tout éducateur : faire en sorte que l’éducation dispensée soit utile, conforme à sa « mission ». Car l’éducation a pour 1er office de façonner le petit être informe des débuts, de le mettre aux normes de la société dans laquelle il devra vivre.
Mais, en même temps, l’on critique volontiers les êtres conformistes, « sans personnalité ».
Faudrait-il considérer comme légitime la contestation de la normalité comme finalité de l’éducation ?
1èrepartie : La nécessaire normalisation.
Sartre disait qu’il n’y a pas de nature humaine. Cette thèse, bien que contestable, souligne cependant à bon droit que dans le patrimoine génétique de l’homme, il n’y a pas ou presque de ces comportements préformés qu’on appelle « instincts ».
L’homme ne sait rien naturellement ; ni chasser, ni parler, ni se reproduire, ni construire son habitat, etc.
Il doit tout apprendre : l’histoire des stés humaines c’est celle de l’acquisition lente et difficile de ces savoir-faire, et de leur transmission par la tradition
Eduquer c’est rendre service :
· A l’enfant, qui bénéficiera de la tradition, des découvertes et de l’expérience des anciens.
· A la société qui se renforcera d’une nouvelle recrue à la hauteur, qui pourra rendre ce qu’elle a reçu.
Dès son enfance le petit d’homme est pris en charge.
· Il apprend à se tenir en société (donner des détails, des exemples).
· Il apprend à lire, écrire, parler, (même les accents sont façonnés par force. Cf les moqueries à l’égard de ceux qui n’articulent pas correctement, etc), selon les règles. Ex Orthographe = du grec « orthos » : droit, et « graphein » : écrire).
· Il apprend ce qui est considéré comme bien et mal, beau et laid, etc, dans sa société.
· Il doit marcher droit
1. Pour lui-même=il aura la paix.
2. Pour la sté =le non conformisme étant pour celle-ci perçu comme un danger pour sa cohésion.
Il y aura donc pour le « bon élève » des prix de vertu, des récompenses diverses, décorations, hochets divers, récompensant d’être un « bon garçon », une « bonne fille », c’est-à-dire un élément « conforme ».
En ce sens, toute véritable éducation prône la normalité comme finalité essentielle.
2 ème partie : Toutefois …..
· « Le sauvage éprouve une allégresse visible dans la conformité » disait un ethnologue ;
· Mais avec le progrès de la civilisation, l’étau se desserre un peu. Une place est parfois faite aux gens qui sortent de l’ordinaire, ne serait-ce que parce que, rompant avec la routine, ils sont capables d’innovations qui ont des retombées positives pour la société.
· Le christianisme, en postulant la transcendance de l’ordre divin sur l’ordre social, crée aussi un espace de liberté pour l’individu qui vaut d’abord pour Dieu, à travers sa conscience personnelle, avant de se devoir à la société. (Ainsi, une culture nourrie par la Bible fera toujours prévaloir, les dix commandements, ou mieux le Sermon sur la montagne, les béatitudes, sur toute « éducation à la citoyenneté », expression à prendre avec des pincettes, et pouvant n’être que le projet plus ou moins conscient d’alignement des individus sur les impératifs économiques, ou autres de la collectivité à un moment donné).
Tout cela a fait que, au moins dans la civilisation occidentale, on a vu se développer le modèle de l’homme libre, du gentilhomme, dont le devoir parfois est de contredire les pesanteurs sociales, les conformismes.
Une éducation est alors considérée comme réussie quand l’individu est capable de liberté, de créativité personnelle, capable de « dire non », de se lever contre la massification et la normalisation.
Conclusion :
Ainsi, si la normalisation est un moment obligé de toute éducation, il est permis de penser qu’une éducation pleinement réussie est celle qui, -tout en rappelant à l’individu les solidarités indispensables avec la société, faute desquelles celle-ci sombrerait dans l’anarchie préjudiciable à tout un chacun- celle qui donc, permet à chacun de développer son originalité, ses aptitudes personnelles plus ou moins grandes.
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Texte d’un psychiatre et philosophe, riche de points de vue concernant le sujet que nous venons de traiter sur l'éducation et la normalité
Nous aurons à nous demander ce que dans pareil contexte « équilibre » et surtout « adaptation » peuvent vouloir dire. L’homme entièrement adapté n’est peut-être pas ce qu’il y a de mieux dans la vie. On peut pécher par excès d’adaptation, comme par ailleurs on peut pécher par excès de réalisme. Dans le bouillonnement de notre vie, dans les luttes intérieures qu’elle engendre, dans l’effort qu’elle demande, dans le besoin que nous éprouvons et de nous réaliser et de nous affirmer personnellement, autre chose encore que l’équilibre et l’adaptation entre en jeu certainement. Des forces déséquilibrantes et désadaptantes y interviennent, fort heureusement, dirions-nous volontiers, car la vie dans son mouvement est bien davantage un état de « déséquilibre-équilibre » ou « équilibre-déséquilibre » comme l’on préfère que d’équilibre tout court. Et si de nos jours l’ « adaptation » est devenue un mot passe-partout par lequel on croit pouvoir tout expliquer, à nous de nous en méfier et, à la faveur de ‘l’ « inadaptation », de nous demander ce que ce mot peut bien vouloir dire. Nous nous rencontrons ici avec Henri Baruk. « La psychologie moderne, écrit-il, a peut-être trop développé les mérites de l’adaptation à toutes les conditions afin d’en faire le seul critère de la normalité. On a oublié que si l’adaptation est nécessaire, l’adaptation poussée sans limites devient un indice de faiblesse de la personnalité et parfois même plus simplement un indice de lâcheté ». Une personnalité de cet ordre peut être une personnalité pathologique ou bien elle peut constituer une personnalité médiocre.
Eugène MINKOWSKI.