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15 Septembre 2011
Le service public, relais ou serviteur du Parti socialiste, cela prête un peu à confusion, en termes de cahier des charges de l'audiovisuel public, mais là n'est pas notre question : après tout, la frontière entre information et propagande n'a jamais été clairement définie, à plus forte raison pour ce qui à trait aux affaires publiques. Que les socialistes se réclament moins souvent de la police de la vertu, et l'on y verra plus clair : n'oublions pas DSK, et l'image du socialisme souffrant, militant et triomphant qui restaure les pauvres gens dans leur dignité et dans l'accession au strict nécessaire. Le débat cependant n'est pas là, mais dans la manière de qualifier ces primaires socialistes, qui - n'en déplaisent aux grincheux - ne manquent pas d'intérêt. C'est de l'animation, d'abord, et chacun y trouve son compte, de quelque bord qu'il soit. C'est une affaire entre le PS et la clientèle socialiste, dont chacun constate qu'elle se traite sur la place publique, avec les moyens audiovisuels publics, comme cela a été dit plus haut. C'est l'appellation "primaires citoyennes", qui est le clou dans la chaussure et qui appelle les plus sévères critiques : d'abord pour son caractère à la fois grandiloquent et grotesque, autrement dit son emphase quelque peu aérophagique. Deuxièmement, le mot citoyen n'a jamais été un adjectif, mais c'est un nom, dont l'adjectif - en voulant retenir l'idée inspiratrice - est "civique". Il y a donc une faute de goût, certes très répandue, mais dont on peut critiquer qu'elle soit entretenue avec une arrière-pensée "novlanguienne", puisqu'il s'agit de faire passer de manière subliminale la citoyenneté par les fourches caudines d'une mise en scène qu'il ne faut pas départir de sa subjectivité. L'intitulé "Primaires citoyennes" donnerait à penser qu'il y a une volonté d'appropriation - et donc d'exclusion - par le Parti socialiste de la citoyenneté, ce qui n'est pas très honnête en termes de présentation. Le procédé est même tout ce qu’il y a de plus sournois. Enfin, il y a dans cette formule en forme de slogan une désagréable confusion entre la cuisine socialiste (ou pour être plus explicite, le mode de désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle) et l'intérêt national, ce que nous pourrions appeler une confusion des genres. C'est dommage, car l'idée de primaires socialistes est d'autant plus intéressante, qu'il s'agit d'une démarche privée - celle d'un parti en dehors d'un cadre institutionnel -, bel exemple de discipline et bel exemple de motivation de la part des électeurs. Mais appeler ça les "primaires citoyennes", franchement, cela casse le vase de Soissons, dont chacun sait que les morceaux n'ont jamais pu être recollés.
Paul
Tikitak.