25 Septembre 2012
( Sainte Thérèse d'Avila, en extase mystique, par Le Bernin. Fragment ).
Chers amis,
Avez-vous fait, comme moi, ce rêve d'une humanité réconciliée, unie, ardente, fraternelle?
Ce n'est pas à la portée de tous, je le dis, sans stupide fausse humilité. Il y faut de la fraîcheur d'âme, quelque chose de l'esprit d'enfance, de cet enfant dont il est question dans l'Evangile ( message trop oublié ), et qui nous est proposé en modèle.
Mais il ne faut pas se cabrer devant le principe de réalité, car le prince de ce monde, se rappelle à nous, et en nous-mêmes, aussi, et même, sur le Golgotha, au seul Envoyé. « Mon royaume n'est pas de ce monde », « Elie, Elie! lama sabachtani »!
Il y a, hélas! au coeur des choses, un principe de division, de décomposition. Et nous ne saurions l'oublier, et de le combattre, même si nous devons être traités de jeunes ou vieux fous (ou folles ), faute de quoi nous nous immergerions dans le marécage moite de la médiocrité.
Ne pas oublier, en nous, les chemins de la Source. Je me souviens, il y a plus d'un demi siècle avoir acheté le beau livre de Lanza del Vasto, au vu de son seul titre : Le pèlerinage aux sources.
Et il en est pour les civilisations comme pour les personnes individuelles.
Notre civilisation occidentale est ainsi menacée d'un péril qui pourrait être mortel.
Individuellement, chacun de nous, même les meilleurs, et les plus remarquables, ont commis dans leur vie, des actes regrettables, parfois méprisables.
Ils ne se sont relevés que par le repentir, ( pas cette mode redoutable de la repentance que nous insufflent ceux qui ne nous veulent aucun bien ) et dans la problématique d'une théologie ou d'une philosophie de la miséricorde qui ne vient jamais de la société, ou d'une idéologie politique.
« Va, et ne pèche plus » dit l'Evangile.
Ce n'est pas le « ce qui est fait ne peut être défait » du personnage de Shakespeare. Ou alors on se tue comme lady Macbeth, ou l'on se pétrifie dans l'univers lugubre et stérile de la femme de Lot.
C'est le « va! et répare ta faute » « va! désormais comme neuf », comme Benassis, Le médecin de village, de Balzac.
Idem! Pour notre civilisation. Dans son long parcours, elle s'est parfois, souvent même, mal conduite. Mais pourquoi oublier sa grandeur, sa hauteur, ses vertus, son génie?
J'imagine que le prêtre, au pénitent qui lui vient confesser ses misères et ses fautes, que le psychologue qui reçoit le client, malade et déprimé, ne vont pas les traiter en coupables et en irrécupérables. Ou alors...!
J'en reviens à mon propos du début. S'il faut sans doute renoncer au rêve terrestre de la perfection, il ne faut pas oublier l'idéal, l'aspiration, le devoir être.
Dans sa pleine maturité Beethoven lut l'Ode à la joie du poète Schiller.
Il décida d'en bâtir l'homologue musical. Ce fut l'objectif de la neuvième symphonie. Et dans celle-ci, le final du quatrième mouvement.
Est-il excessif de dire qu'il s'agit d'un joyau, musical, et civilisationnel?
C'est un lecteur guadeloupéen, résidant en métropole, qui m'a inspiré l'article de ce soir ( 25/09/2012 ), en m'envoyant le premier lien.
Heureuse Europe occidentale, si menacée qu'elle soit, de pouvoir encore, au hasard d'une promenade vespérale, offrir, au amoureux, jeunes ou moins jeunes, aux curieux, aux rêveurs, aux flaneurs, aux tristes, le spectacle et l'harmonie joyeuse, juvénile de concertants exultant de joie.
J'ai voulu compléter cette « improvisation » par une interprétation de la même oeuvre de Beethoven, en une partie de son final, aux chorégies d'Orange ( 2005 ), avec l'Orchestre National de France sous la direction du grand chef d'orchestre Kurt Mazür. Une interprétation plus classique, extrêmement rigoureuse, mise au service du génie d'un homme et d'une civilisation en ce qu'elle a de plus achevé, même si, sur le podium se bouscule une pléïade de pairs ( ô mânes de Mozart, JS.Bach, Marc-Antoine Charpentier, François Couperin......).
E.Boulogne.
D'abord le texte en allemand, avec sa traduction, du poème de Schiller :l'Ode à la joie. .
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
( I ) Beethoven , le grand Ludwig Van... Juste au coin d'une rue. Quelle chance, unique.
http://www.youtube.com/watch_popup?v=GBaHPND2QJg&feature=youtu.be
( II ) Finale de la Neuvième Symphonie de Ludwig Van Beethoven ( Hymne à la joie ). Orchestre National de France. Sous la direction du grand Kurt Masür.
Si ces interprétations vous ont plû, vous pourrez encore, à la fin de celle de K. Mazür, quand le panel de Youtube apparaîtra, cliquer sur l'interprétation donnée de l'hymne à la joie, par des Japonais. Le choeur esr composé de 10000 ( dix mille ) personnes, sous la direction d'un chef exalté. Interprétation étonnante, au sens classique de l'adjectif ( c'est dire stupéfiante ). Un véritable orgasme musical.