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19 Février 2011
Le Canada, nouvel eldorado des jeunes diplômés guadeloupéens ?
( Le chateau Frontenac au Québec ).
Le Canada, terre de toutes les opportunités ? Pour les jeunes diplômés guadeloupéens qui n'ont aucune perpective en Guadeloupe , trouver un emploi
est devenu trés difficile en France. Quant à la carrière, c'est une autre question! Ils sont souvent freinés dans leur envol parce qu'ils ne sortent pas de la bonne école ou parce que leurs
envies entrepreneuriales ne trouvent pas preneurs. C'est tout différent au Canada. La culture anglo-saxonne laisse toutes les initiatives se développer. Et en plus, le marché de l'emploi dans ce
grand pays est largement ouvert aux nouveaux arrivants d'autres nationalités.
Les diplômés guadeloupéens chantent l'international
Les jeunes diplômés de guadeloupe rêvent de plus en plus massivement de travailler à l'étranger D'ABORD POUR TROUVER UN EMPLOI et ensuite seulement
pour valoriser leur carrière, mais seuls 21% songent à s'expatrier durablement.
Un sondage exclusif ipsos donne la vraie mesure du désir d'expatriation des jeunes diplômés en apportant quatre leçons importantes
1. Les jeunes diplômés n'ont jamais été aussi nombreux à souhaiter faire une partie de leur carrière à l'étranger : ils sont 83% à exprimer ce
désir.
2. Il ne s'agit pas de fuite des cerveaux : seuls 11% se voient partir plus de cinq ans. Et 31% expriment le souhait de travailler pour une
entreprise française.
3. Il ne s'agit pas de fronde fiscale : s'ils veulent s'expatrier, c'est beaucoup plus pour trouver un emploi que pour gagner plus d'argent (29%) ou
bénéficier d'une fiscalité allégée (8%).
4. En DEHORS DE LA FRANCE EN tête des pays où ils rêvent de partir, on note, classiquement, les Etats-Unis (48%) et la Grande-Bretagne (30%). Mais
on assiste à une puissante montée du CANADA .
Comme beaucoup d'autres Antillais, Nicolas a fait le choix de poursuivre des études en France hexagonale, le temps d'obtenir un diplôme. Très
attaché à son île, ce jeune pointois de 26 ans a, sans aucune hésitation, toujours souhaité « rentrer au pays » une fois le bagage nécessaire acquis « là-bas ? » . Licencié en électronique, il
n'avait jamais pensé aux difficultés auxquelles il devrait faire face ici.
Les refus se multiplient à cause de la crise, « on me dit aussi que je suis trop qualifié pour les emplois auxquels je postule » . Alors qu'il
recherche depuis un moment, Nicolas ne trouve aucune réponse favorable. Chômage donc pour celui qui espérait certainement un autre retour. « En attendant je fais des petits jobs à gauche à
droite. Mais, si dans les 6 mois à revenir je ne trouve rien, je pense repartir en France ou à l'étranger » , affirme t-il, déjà un peu déçu.
Et Nicolas n'est pas un cas isolé. « Mes amis sont nombreux à n'avoir pas trouvé de travail, en rentrant en au pays dès la fin de leurs études. J'en
connais beaucoup qui sont repartis en France, ou au Canada. Et là-bas, avec ou sans diplôme, ils ont trouvé du travail » . France, Canada ou encore Angleterre, trois destinations qui profitent de
plus en plus à nos jeunes diplômés, incapables de trouver un emploi dans leur île. Un constat pas vraiment nouveau...
Leur réussite a un petit goût de revanche. Sûr qu'elles n'auraient jamais obtenu ça en France. Cette vie aisée à l'américaine. Du " vu dans les
séries télé " devenu réalité. Tailleur chic, brushing et manucure, club de gym trois fois par semaine, verre d'après boulot dans des cafés branchés, escapades régulières à New York, appartement
confortable et bien situé… En France, Tania Théodose et son amie Karine Andenas, 27 et 34 ans, étaient des Antillaises à la recherche désespérée d'un emploi correct. Montréal, en deux ans, les a
transformées en " jeunes cadres dynamiques ". Employées par des cabinets de recrutement spécialisés dans l'informatique, elles ne boudent pas leur plaisir lorsqu'il s'agit d'évaluer leur revenu
annuel (autour de 50 000 dollars), ou d'évoquer leur échappée belle loin d'une France qu'elles jugent " bloquée ".
Cette ascension sociale, bien des jeunes diplômés français appartenant aux " minorités visibles " viennent désormais la chercher au Canada. En
France, elle leur semble hors de portée. A son arrivée, Tania, née en Guadeloupe, avait une maîtrise de psychologie et un master en ressources humaines. Karine, Martiniquaise, un diplôme (bac+5)
d'école de commerce. " Quand j'ai cherché un travail, c'était frappant, se souvient la première. J'avais peu d'expérience, la personne était très agréable au téléphone. Mais une fois dans la
salle d'attente, je notais des regards surpris, puis je sentais un ton particulier lors des entretiens… "
Karine, elle, … dit, j'avais pas mal d'entretiens, mais ensuite ça s'arrêtait. Etait-ce parce qu'il y avait un candidat meilleur que moi ? Ou parce
que j'étais jeune débutante ? C'était lourd, ce questionnement. Ici, dans ma vie professionnelle, je ne me suis jamais posé la question. Je ne suis plus dans le soupçon. "
Toutes deux ont trouvé rapidement un emploi, se sont senties jugées sur leurs compétences et leur personnalité, quand, en France, elles avaient le
sentiment d'être perçues comme des personnes sans expérience. Bref, pas totalement employables. " Et ça, ça donne sacrément envie de s'en aller !, lance Karine. Vous savez, parmi mes amis
d'enfance, qui ont tous des bac+5 et des MBA, aucun n'est en métropole, ils sont tous à l'étranger. Voilà ce que la France perd. "
Impossible de savoir, faute de statistiques précises, combien les Antilles françaises " perdent " de Karine et de Tania, chaque année, au profit de
l'économie canadienne. Combien de jeunes Français diplômés du supérieur, bac+2, bac+4, bac+6, dont les parents sont originaires , des Antilles, qui se sentent pleinement français mais ont
l'impression de ne pas avoir tout à fait leur place dans l'Hexagone, sont recrutés ici. " Les employeurs canadiens les trouvent plus motivés, plus décoiffants que les autres. Peut-être parce
qu'ils ont une revanche à prendre… Ces jeunes se fondent dans la masse grandissante des Guadeloupéens qui gagnent le Canada, et toujours prioritairement le Québec.
Le Canada, nouvel eldorado des jeunes diplômés guadeloupéens ?
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) parle de "récente performance" concernant le marché de l'emploi des jeunes au
Canada, comparativement aux autres pays membres de l'organisation. "La croissance économique soutenue et la très grande souplesse du marché du travail par rapport à ce que l'on observe ailleurs
ont toutes deux contribué à la croissance des taux d'emploi et à la réduction du chômage dans l'ensemble de la population, de même que chez les jeunes", explique le nouveau rapport de l'OCDE
intitulé "Jobs for Youth: Canada". Ce dernier prolonge une série consacrée aux politiques d'emploi des jeunes qui couvre désormais seize pays.
Les chiffres. Le taux d'emploi des 15-24 ans est ainsi passé de 51,5% à 69,5% entre 1997 et 2010. Un pourcentage nettement supérieur aux moyennes de
l'OCDE, qui plafonne à 44% ! Sur ces dix dernières années, au Canada, le taux de chômage des jeunes a en outre chuté de 16 à 11%, contre 18% en moyenne dans les pays membres. Surtout, seuls 2%
des jeunes canadiens connaissent un chômage de long terme (contre 20% dans l'ensemble de l'OCDE) !
Le système. "L'emploi des jeunes est favorisé par une législation relativement peu contraignante qui encourage les employeurs à les embaucher",
explique le rapport. En pratique, les premiers emplois sont souvent moins rémunérés qu'ailleurs, mais la progression salariale très rapide représente au final un avantage pour ces derniers. La
population des jeunes actifs, au Canada, est aussi plus diplômée que dans la moyenne de l'OCDE. Les non-diplômés ne représentent ainsi que 9 % des jeunes (contre 13% pour l'OCDE) et le ratio
jeunes diplômés de l'enseignement supérieur/jeunes diplômés du secondaire est de 2,7 (contre 2,2).
Aider les jeunes à développer leur employabilité, les aider à s’insérer professionnellement sur le marché du travail et leur permettre de vivre dans
un environnement extérieur et différent, avec un management anglo-saxon, telles sont les raisons qui ont permis la mise en place d’une convention entre la région guadeloupe et l’Office
franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ). Cet organisme, considéré comme un acteur majeur de la coopération franco-québécoise, permet la mobilité axée sur le développement et le perfectionnement
professionnel.
Selon Frédéric Lefret, la réalisation de stages en entreprise au Québec, quelle que soit la thématique, permet de s’insérer plus rapidement dans le
monde du travail. « Nous avons plus de 40 ans d’expérience (…) Les jeunes diplômés ont un taux de retour à l’emploi de plus de 80% quand ils reviennent sur le territoire français, après un séjour
de mobilité au Québec. 40% quand ils n’ont pas de diplôme ». Différent du management latin auquel sont habitués les jeunes Antillais, les stages effectués au Canada permettent d’évoluer dans des
entreprises au management anglo-saxon et de découvrir une autre culture. « Le Québec fait beaucoup confiance aux jeunes », affirme Frédéric Lefret, « il investit massivement dans la jeunesse et
c’est pour cela que nous avons souhaité signer cette convention avec la région Guadeloupe et permettre à des jeunes de pouvoir partir au Québec, pour des périodes de 3 ou 6 mois, qu’ils
soient demandeurs d'emploi, sans diplôme, etc… ». Frédéric Lefret affirme que chaque année 5000 jeunes Québécois partent en France et autant de Français vont au Québec, et qu’après la métropole,
la première destination des jeunes des Antilles Françaises est le Canada. « Les Québécois sont ravis de pouvoir faire bénéficier les jeunes de Guadeloupe du partenariat sur la formation des
jeunes », affirme le secrétaire général de l’OFQJ.
Le 18 novembre 2010, une délégation de l’université de Moncton était en visite sur le Campus de Schœlcher. Après avoir visité le campus de Fouillole
en Guadeloupe, la délégation menée par le recteur et vice-chancelier de l'université canadienne de Moncton est venu en Martinique, où elle a rencontré le président de l'UAG, Pascal Saffache. Plus
qu’un simple projet coopération, cet accord va déboucher sur une réelle collaboration entre les deux universités.
L’expatriation, même temporaire, peut être considérée comme un :
accélérateur de carrière ,
un facteur de maturité et
d’ouverture d’esprit.
DOLTO