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14 Septembre 2011
Ce commentaire de l'article d'hier de DOLTO est porté, ici, en article.
L'analyse de DOLTO est intéressante et bien argumentée.Toutefois faire porter la crise Guadeloupéenne sur le frilosité réelle ou supposée
des banquier est un peu facile. La difficulté d'obtenir
des prêts a toujours été réelle et je l'ai vécue, au titre de chef d'entreprise pendant trente ans.
Sans vouloir défendre les banques il faut bien garder à l'esprit :
-Que les banquiers sont des commerçants comme les autres qui louent de l'argent en espérant que le client,entreprise ou particulier,rembourse à échéance le capital et les intérêts.
-Elles n'ont pas pour vocation de sauver les emprunteurs défaillants si la survie de ces derniers n'est pas assurée.
-Elles ne disposent pas en Guadeloupe d'un outil d'analyse statistiques fiables qui leur
permet d'évaluer correctement le risque:lIEDOM ne fait que constater le passé avec un retard trop long.
-Elles constatent,comme tout un chacun,que demander un bilan prévisionnel sur trois ans dans un contexte économico, politico, socio-constitutionnel extrêmement flou,ne donne pas une vision juste
pour apprécier le risque.
On peut comprendre que cela rende frileux.
Il faut ajouter que le comportement de l'emprunteur contribue souvent à compliquer la décision:
-Aidé par un bon comptable il présentera des comptes prévisionnels trés optimistes et avantageux qui correspondront plus aux critéres bancaires qu'à la réalité prévisible.
-L'examen des comptes relatant l'activité passée,moins facile à dissimuler,sera souvent
expliqué par la seule conjoncture sans aucune remise en cause managériale.
-Les choix d'investissement souvent disproportionnés voir hors sujet comme le dernier 4x4
au titre de voiture de service sont parfois contestable.
-La frilosité de l'entrepreneur à s'engager plus au niveau de l'autofinancement,comme cela se pratique en Allemagne.
Cela étant posé,les banques continueront à prêter parce que elles ont besoin des emprunteurs comme tout commerçant a besoins de ses clients. Elle examinera avec plus
de rigueur le risque.Il appartiendra aux emprunteurs de démontrer leur capacité à surmonter la crise. Il y aura certes des défaillances mais aussi l'émergence d'entreprises nouvelles qui
auront
assimilé le bon usage du crédit.
Dans ce contexte on peut comprendre l'attitude des banques.
Claude Houël.