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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

La burqa est contre la civilisation, par Robert Redeker.

La burqa est contre la civilisation.

 

 

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Robert Redeker est ce professeur de philosophie, qui, ayant écrit un article sur l'Islamisme qui déplut aux partisans de ce courant de l'Islam, se vit menacer de mort, et à un point tel qu'il dut pour sauver sa vie, interrompre ses activiyés professionnelles, et se cacher sous la protection de la DST.

Dans le plus récent de ses numéros, l'hebdomadaire Valeurs Actuelles lui donne la parole sur le sujet important du sens de la Burqa. Le Scrutateur.

 

http://www.valeursactuelles.com/parlons-vrai/parlons-vrai/burqa-contre-civilisation20100729.html

La burqa contre la civilisation.
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La burqa est un signe politique bien plus que religieux. Toute politique passe par une sémiologie, une manipulation des signes. Arme psychologique aux mains de l’islam politique, autrement dit l’islamisme, la burqa fait figure d’élément de propagande : montrer aux foules que l’islam politique est bel et bien présent, au coeur du monde occidental, qu’il s’étend de façon irrésistible.

Dans cette perspective, la burqa est aussi un marqueur de territoire : montrer aux autochtones que leur territoire ne leur appartient plus totalement.

Donner une visibilité à l’islam politique, tel est le sens de la burqa. Défendre et développer le port de la burqa s’inscrit dans une stratégie : rendre visible l’islam politique.

Dès lors, interdire la burqa ne revient pas à porter atteinte à la liberté de penser et de croire, mais à infliger une défaite à cet islam politique.

Anthropologiquement, la burqa représente pourtant le contraire de la visibilité : elle rend invisibles les femmes. Elle les escamote, les fait disparaître du jour, les expulse de la lumière. Ce dispositif s’exerce par un double jeu autour du “voir” : d’un côté faire voir l’idée, la force de l’islam politique, et de l’autre effacer celles qui portent dans l’espace public cette idée, les femmes, les rendre invisibles en les couvrant d’une bâche. Certains signes religieux soulignent la foi, l’accompagnent dans l’espace public, réussissant à donner un vêtement à l’âme, redoublant la visibilité de la personne, de son corps, de son visage, par la visibilité de sa spiritualité. La kippa, la croix chrétienne, le costume d’un moine ou d’une moniale, et même le hidjab (le voile ou foulard musulman qui ne cache pas le visage) y parviennent. La burqa, au contraire, ne souligne rien : elle élimine la femme du regard d’autrui, la désincarne radicalement pour ne laisser paraître qu’une terrible abstraction, celle du pouvoir temporel d’une idée délirante. Bref, la burqa déspiritualise autant qu’elle désincarne.

Emmanuel Levinas nous l’a enseigné : l’être humain se définit par le visage. Chaque enfant, chaque homme, chaque femme identifie sa personne, dans ce qu’elle a de plus original, avec son visage. C’est avant tout sur le visage qu’apparaît le moi. Vivre en être humain revient à jouer le jeu de l’échange des visages. Mieux : l’échange des visages forme l’humanité comme communauté. Nous montrons nos visages pour être reconnus par les autres comme appartenant à la famille humaine. Le “je” et le “tu” naissent du dialogue des visages, dia logue fondateur qui précède le dialogue verbal. La burqa soustrait le visage à la visibilité, l’élimine. Caveau de tissu, elle détruit chez la femme qu’elle ensevelit le droit d’appartenir à la communauté humaine dans la mesure même où elle lui interdit d’entrer dans la sphère du dialogue.

L’homme, la femme et l’enfant sont, à la différence des animaux et à la ressemblance des divinités, des êtres d’apparition. Rien ne symbolise plus profondément la nature apparaissante des humains que les visions de la vierge Marie – qui n’est pas une déesse, mais une femme – à Lourdes et à Fatima. Nous nous apparaissons les uns aux autres. Le visage se détache de l’horizon, ou bien de la foule anonyme, fait fond sur l’indifférencié pour nous regarder, nous sourire, nous parler. Et le corps suit. Mais, recouverte par la burqa comme un tas de gravats sur un chantier, la femme a été volée de son visage et de son corps. Elle n’est plus qu’une forme inhumaine, vague et sombre. La burqa n’est pas seulement le sépulcre de la femme, mais de l’humanité.

Rendant visible l’islamisme et invisibles les femmes, la burqa n’est pas compatible avec la conception française – et, plus largement, européenne – de la civilisation. Dans un roman visionnaire, écrit au début du siècle passé, l’Auberge volante, Chesterton imagine l’islamisation de l’Angleterre, la constitution d’un Londonistan, l’imposition de la charia, la fermeture des pubs, c’est-à-dire de l’âme britannique, malheurs permis par la tyrannie d’un politiquement correct humanitaire. Rebarbarisante, déshumanisante, la burqa, qui veut ôter le féminin de l’ordre du monde, est le cheval de Troie du danger perçu dans les années 1910 par Chesterton : l’islamisation des sociétés européennes, la victoire de l’islam politique. C’est pourquoi cette interdiction sur le territoire national s’avère fondamentalement – en fonction des fondamentaux de la civilisation française – légitime, malgré les récriminations de quelques-uns. Robert Redeker, philosophe

Photo © SIPA

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A
<br /> <br /> Voilà, en quelques lignes, une bien remarquable analyse : tout est dit sur cette volonté d'investir la terre en prétendant se référer au ciel qu'est l'Islam politique dont la burqa n'est que le<br /> moyen de marquer son territoire, un signe visible, un "à non entendeur salut"...<br /> <br /> <br /> Et pendant ce temps-là, les beaux esprits de la tolérance, ceux qui - très souvent animés par un anticatholicisme bien dans l'esprit de 1789 - voient dans la victoire de l'Islam politique une<br /> défaite du christianisme spirituel, en rajoutent chaque fois une couche en faveur de la burqua (quitte à permettre à d'éventuels poseurs de bombes de transporter leur marchandise à l'abri des<br /> regards indiscrets), comme jadis en terres communistes, il se trouva d'obscurs clercs pour pousser plus loin l'idéal rouge, cet idéal assassin ("Phnom Penh libéré" (!) écrivit L'Humanité à<br /> l'arrivée des Khmers rouges, au nom de la... fraternité universelle.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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