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9 Avril 2011
Notre correspondant à la Réunion, communique cet article paru dans l'ancienne île Bourbon, concernant les musulmans de ce département d'outremer.
Je le publie sans commentaires. Nos lecteurs, et noatamment ceux de l'océan indien commenteront s'ils ledésirent. Le scrutateur.
A la Réunion, les mosquées côtoient les églises catholiques et protestantes, les pagodes chinoises et les temples tamouls. Dans ce modèle du “vivre-ensemble”, la communauté musulmane, qui représente environ 10% de la population réunionnaise, affirme que le débat sur la laïcité ne la concerne pas directement. Mais elle estime qu’il ne faut pas “jouer avec le feu”.
Il y a ceux que ce débat agace. A l’instar d’Abdoullah Mollan, président du conseil régional du culte musulman (CRCM). “Depuis plus de 100 ans à La Réunion, les musulmans ont su se prendre en charge, s’assumer. Il n’y a pas de problème ici”, explique-t-il, en substance. Abdoul Kassou, ex-président du C.R.CM. se dit « consterné » par les propos du ministre de l’Intérieur qui, à la veille de la convention de l’U.M.P. sur la laïcité, a estimé que la communauté musulmane va grandissant en France, ce qui, selon Claude Guéant, pose des problèmes. « Tout cela me consterne et m’interpelle. Est-ce que l’on a tenu ce genre de comptabilité quand des dizaines de milliers de soldats musulmans, qu’on appelait alors « les indigènes », ont fait le sacrifice de leur vie pour défendre notre nation pendant les deux guerres mondiales ? », s’interroge ce membre du groupe de dialogue interreligieux. Mais dans la communauté musulmane, beaucoup regrettent et s’inquiètent même de cette agitation politico-médiatique actuelle. “On cherche des poux et des lentes là où il n’y en a pas. Aujourd’hui, on ne parle plus de laïcité, mais de l’Islam et des musulmans. C’est dangereux”, déplore Abdullah Mogalia, président de la fédération des associations musulmanes (FRAM) et responsable de la mosquée de Saint-Benoît.
“L’ISLAM A TOUT POUR S’ÉPANOUIR”
“Il ne faut pas que tout cela vienne entacher notre vivre-ensemble à la Réunion”, souligne Ayub Ingar, vice-président de l’Association musulmane de la Réunion et membre du groupe de dialogue inter-religieux. Un avis que partage Abdoul Kassou. “Nous avons la chance d’évoluer dans un espace consensuel. Nos aïeux l’ont bien compris à leur époque, et la manière avec laquelle ils se sont intégrés et leur façon de se comporter en étaient le meilleur exemple. L’Islam a trouvé ici tout pour s’implanter et s’épanouir. Ne brisons pas cela et ne faisons pas de nos enfants, et notamment de nos filles, des étrangers sur notre sol à travers des comportements non seulement inadaptés et parfois même indélicats à l’égard des autres habitants de notre île. De plus, certains de ces comportements ne correspondent pas, me semble-t-il, au fondement de notre foi. Ce n’est pas l’habit qui fait la piété »”, soutient-il, en parlant du port du voile intégral. Une pratique qui n’est pas inscrite dans le Coran mais qui est présente dans des familles musulmanes.
“VIVRE NOTRE ISLAM EN RESTANT OUVERT”
Abdoul Kassou explique encore : « Nos aînés ont réussi à s’intégrer par leur travail et par le sens du sacrifice dans le respect des autres. Ils nous ont montré que l’on pouvait vivre notre Islam en restant ouvert sur notre société plurielle et naturellement tolérante. Et ils ont ainsi contribué eux aussi à bâtir ce vivre ensemble formidable que l’on constate aujourd’hui. Il nous faut apprendre à être digne de cette sagesse qu’ils nous ont léguée ». Il souhaite que nos dirigeants se rappellent des propos tenus par le général de Gaulle lors de sa visite à la Réunion. S’adressant à Sulliman Patel, l’Imam de Saint-Denis, l’homme d’Etat avait eu ces mots : « Monsieur l’Iman, formez des bons musulmans, ils seront d’excellents français ». Il y a environ 80 000 “zarabes” à la Réunion. 60% sont d’origine d’indienne, 40% d’origine comorienne. Forte de son profond ancrage dans la société réunionnaise, cette communauté aspire aujourd’hui à continuer à vivre comme elle le fait depuis toujours : en harmonie avec les autres composantes ethniques de la population. L’une de ses craintes, comme le soulignent Abdoul Kassou et Ayub Ingar, est de “voir les nouveaux arrivants, de métropole notamment, qui ne connaissent pas notre histoire, venir alimenter ce genre de débat discriminatoire dans notre Ile”
Juliane Ponin-Ballom
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Le cœur des jeunes balance entre tradition et modernité :
Dans le domaine des mœurs et de la morale sexuelle, les jeunes musulmans oscillent entre tradition et modernité. Beaucoup d’entre eux
fréquentent des établissements scolaires privées catholiques. Et quand vient l’heure de fonder une famille, force est de constater que les mariages arrangés ne font pas partie de leur “plan
de carrière”. Ils veulent vivre comme les autres, avec le libre-choix -un jour- de leur futur(e) époux(se). “On sort en boîte, on a des petites amies non-musulmanes avec qui on a des
rapports sexuels, on fait la fête”, confie Arshad. “On boit quand il y a une fête mais on n’arrivera jamais saoul devant nos parents. On les respecte”. Mais pour lui, comme pour ses
parents, pas question de convoler faire un mariage avec une femme qui ne partagerait pas sa confession. Il refuse également la cohabitation hors mariage. Une attitude qui apparaît en
décalage dans une société où la formation du couple n’est plus perçue comme un sacrement religieux. Et les musulmans sont entrés depuis de nombreuses années dans la sphère du métissage
réunionnais. Il n’est pas rare pour les officiers de l’Etat civil de voir des zarabes prendre pour épouses des malbaraises, des chinoises ou des européennes.
Même un président de mosquée a donné dernièrement la main de sa fille à un métropolitain qui s’était converti à l’Islam… Qui a dit que la
communauté zarabe était “fermée” ?
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