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30 Avril 2011
En l'honneur du mois de mai qui commence, l'aube du printemps, le mois de Marie, comme on disait en mon enfance, je propose aux lecteurs du Scrutateur ce beau poème de Pierre de Ronsard, qu'il faut goûter lentement, comme un vieux rhum de Marie-Galante. La lecture rapide ne peut que passer à côté de l'essentiel. Elle est d'ailleurs une invention du XXème siècle, le siècle des gens pressés, des "managers" américains, des néo barbares.
Bonne dégustation.
EB.
( Empruntons à Anita Segault cette très jolie carte postale pour illustrer Ronsard, et augurer d'un fécond mois de mai
)..
Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au
point du jour l’arrose :
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle
meurt feuille à feuille déclose :
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque
t’a tuée, et cendre tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.