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2 Mai 2011
Quelle attitude faut-il adopter devant la mort d'Oussama Ben Laden? Pour ma part, je ne m'en réjouis pas. C'est contraire à ma ligne de conduite ( je n'ai pas dit "mon éthique" par dégoût du pédantisme).
Mais j'en éprouve un soulagement politique. Le leader islamiste était un fanatique, dont notre chance fut qu'il n'ait pas été à la rête d'un Etat puissant et unifié.
Sinon, de profundis!
Mais au fait, la tête d'Al-Qaïda est-elle bien en voyage vers le paradis d'Allah?
Je n'ai pas de raison de mettre en doute la parole du président des USA, et des services militaires américains.
Sur un certain plan cependant je suis persuadé que la présence d'Oussama dans notre actualité est loin d'appartenir au passé. Dans les jours, les semaines, les années qui viennent, non seulement des "disciples" se réclameront de lui pour justifier leurs actes mortifères, mais bien d'autres prétendront l'avoir vu, rencontré, dans tel ou tel pays, tel ou tel refuge, montagne, ou haut plateau, oasis perdue ou gourbi niché dans quelque Hoggar austère et majestueux.
Notre tueur barbu va devenir un mythe. Et les mythes ont la vie dure.
Les hommes en ont besoin, les uns pour espérer, les autres pour prospérer.
Parmi ceux -ci les gens d'une certaine médiasphère, qui feront leur UNE des témoignages de ceux qui l'auront vu, aperçu, photographié peut-être. Mais les clichés seront , alors, toujours flous, prêtant à confusion, ce qui fera toute leur valeur commerciale, donnant lieu à débats, hypothèses, contestation, réponses aux contestations, etc? Toutes choses bonnes pour la vente ou l'audimat.
Les gens qui ont l'âge du scrutateur en chef, (et plus encore, ses aînés ) ont le souvenir de moult exemples analogues.
L'un des plus connus est celui d'Adolph Hitler. Est-il vraiment mort, brûlé, devant son bunker de la chancellerie, à Berlin, le 2 mai 1945 ?
De nombreuses années, des centaines de milliers de personnes refusèrent de le croire. Les journaux publiaient les témoignages, tous "irréfutables" aux yeux de leurs auteurs, de gens qui l'avaient vu, qui en Argentine, qui au Paraguay, qui au Mexique, etc.
Le filon était juteux.
Qui y croyait? Pas seulement les concierges, des gens du peuple crédules, et naïfs.
Mais d'autres aussi. Des importants, ou se croyant tels, invoquant la survie de l'ex Fürher, parce qu'ils y trouvaient un intérêt quelconque, pas seulement des neo nazis allemands, mais aussi, des leaders, disons ( pour ne choquer personne ) méditerranéens, ayant en commun avec Adolph....... un antisémitisme affirmé, ou même obsessionnel.
Ainsi en fut-il d'une personnalité Egyptienne, qui est devenue depuis trois décennies un "symbole de paix" au moyen orient, le prédécesseur de M. Moubarak, je veux parler d'Anouar El Sadate.
J'en ai appris de belles sur cet homme de paix, ( ah! la paix, ah! l'amour... en politique!) en lisant il y a quelques années le passionnant livre de Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, consacré au monde arabe, et intitulé Le radeau de Mahomet.
C'est par la reproduction en fac-similé de deux pages de cet ouvrage que je vais conclure aujourd'hui, certain que vous serez aussi médusé que je le fus. J'ajoute que Péroncel-Hugoz est un journaliste très SERIEUX, même s'il a travaillé pour Le Monde, dont il fut le correspondant à Alger, et au Caire; que l'ouvrage a été publié par l'éditeur Flammarion tout à fait SERIEUX, dans la très SERIEUSE collection Champs, qui ne publie que des textes de niveau universitaire.
Que le gros journaliste ( dont le nom m'échappe en ce moment ) qui sert à RFO-Paris de correspondant universel, tantôt à Washington, tantôt à Londres, ou aujourd'hui au Caire pour nous parler de la réception de la nouvelle du décès de Ben Laden dans le monde arabe ( où il ne voit dans les crises en cours que soif de démocratie ) n'a-t-il lu Péroncel-Hugoz.
Il aurait compris qu'il ne faut pas aller vers l'orient compliqué avec des idées trop parisiennes, et trop simples.
Marc Decap.