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Rédigé par Edouard Boulogne et publié depuis
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Cécilia et Lisbonne.
Non Cécilia, l’ex épouse du président de la République n’était pas à Lisbonne pour assister le président de la République dans les négociations sur le Traité européen « modifié ». Le
titre signifie seulement qu’après quelques mots sur le divorce qui fait la Une des journaux, il sera question des négociations portugaises, dont certains ne sont pas loin de parler en termes de
forfaiture.
(I) Cécilia.
Ainsi, le Président de la République, et Cécilia redevenue madame Albeniz, sont officiellement et tout à fait légalement divorcés. Je ne me joindrai pas au chœurs des mouches venimeuses qui vrombissent autour de cette flaque, avides de rumeurs, de bulles glauques, et de remugle. Deux mots sur l’événement tout de même, sans empiéter sur la vie privée des personnes concernées, et dans la seule mesure où il touche la vie de la société française, la vie de la
France. D’abord ce divorce n’a pas d’impact nécessaire sur la politique française, sur les plans intérieur, et extérieur.
Sur le plan extérieur, nous ne sommes plus au temps où l’inconduite d’une reine, les inconséquences d’un souverain entraînaient de graves conséquences diplomatiques et
militaires, entre la Cour de France par exemple, et celle d’Espagne, ou la Maison d’Autriche.
Sur le plan intérieur, qu’on le regrette ou non, ce divorce est, dans la sociologie de la France actuelle, un fait des plus banal.
A la veille de l’élection présidentielle de 1974, il était fortement question de divorce entre François Mitterrand et son épouse. La mort prématurée de Georges
Pompidou, et l’élection imprévévue dans sa soudaineté qui s’ensuivit, convainquit le couple de se recomposer. Pour François, le risque d’un divorce, à cette époque encore, sur le plan électoral,
ne valait pas d’être assumé; et sa militante d’épouse entrevit tout le profit qu’il y aurait pour son action subversive à devenir la première « dame » de France . Nous n’en sommes plus là à l’heure où le mariage a si peu de consistance réelle qu’on envisage de l’étendre aux hommes et aux femmes entre eux. Les sondages de ce jour le disent : pour 87% des Français, tout cela n’est pas grave. A moins que le président, blessé dans son amour propre d’homme, ne flanche et craque. Pour ma part je crois que le cher Nicolas a toute la faculté d’encaisse nécessaire pour surmonter
l’adversité ponctuelle qui le frappe. Les justifications de Cécilia maintenant. « J’ai rencontré un homme il y a deux ans. Je suis partie, peut-être un peu vite, puis revenue pour tenter de revenir aux principes qui avaient
été ceux de mon éducation, et de reconstruire quelque chose. Mais ce n’a pas été possible ». « J’ai rencontré un homme, je suis partie » ! ! ! Mais si chacune de nos rencontres du même genre se soldait par de tels départs, que resterait-il des familles, et mêmes des amitiés.
Sommes-nous des insectes, soumis aux tropismes les plus élémentaires ? Et puis, hors Nicolas, n’y a-t-il pas Louis, le garçonnet de 10 ans, qui pourrait être affecté par ce brouillamini ? Objection vaine pour une femme « libérée ». Et il est vrai que Cécilia apparaît bien comme un exemplaire assez « réussi » de ceux qu’une morale avilie qualifie de moderne et libérée. Dans le journal l’Est Républicain l’ex « première dame » déclare ne pas pouvoir supporter les feux de la rampe, les exigences souvent terribles (il est vrai! ) de la
politique. Le moins que l’on puisse dire est qu’elle a mis du temps à en en prendre conscience ! Mais laissons-là vivre heureuse dans l’ombre à laquelle elle prétend aspirer... aus prmières de "l'Est Républicain", et du magazine "Elle"! (II) Lisbonne : les négociations sur le Traité européen « modifié ».
Nicolas Sarkozy a des qualités. Au deuxième tour de l’élection de mai, j’ai voté pour lui. Au deuxième tour seulement, car si le ton général de ses discours, (écrit avec le concours de
l’excellent Guéno, détesté de B-H Lévy, c’est bon signe) me plaisait, je n’avais garde d’oublier le mot de monsieur de Talleyrand : « la parole a été donnée à l’homme pour dissimuler sa pensée
». Ne faisons pas l’enfant, cela peut être utile en politique. Sauf, évidemment, si la politique se fait contre les idées et les intérêts qui sont les vôtres. Toujours est-il que sur la question européenne je soupçonnais N.Sarkozy de n’être pas très franc du bonnet. Je suis souverainiste, j’ai voté « non » au référendum sur l’Union européenne. Peut-être ceux qui ont fait comme moi, de droite et de gauche, ont-ils eu tort ? Mais nous avons été plus de
55%, et nous sommes paraît-il en démocratie. (Jean-Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Toute l'anbiguité d'un agent efficace d'une conception technocratique de l'Europe, au service d'un mondialisme niveleur des
valeurs de toute civilisation humaniste ) . La cause devrait être entendue ! Il paraît que non. A Lisbonne toutes les brouilles et embrouilles de ces messieurs pour le « partage » du butin, ne doivent pas cacher que l’on est sans doute en train de faire un enfant dans le dos à la
majorité des Français et des Hollandais, qui avaient voté « non », et aux majorité d’autres peuples que leurs dirigeants moins imprudents s’étaient gardés de consulter par voie référendaire,
préférant la voie parlementaire, pou d’évidentes raisons (on connait la célèbre boutade sur les alocutions et allocations qui sont les deux mamelles de la politique!) . Or à Lisbonne, nous disent les commentateurs, les négociateurs se sont entendus sur le Traité européen « modifié », qui serait en substance celui-là même que nous avions rejeté, moins
quelques mots« choquants »(words, words, words!) . En France il devrait être soumis au peuple, non par la voie
référendaire, mais par la parlementaire. Aujourd’hui, nombre d’électeurs qui sont avec le Président Sarkozy sur la question de la réforme des retraites par exemple, ne le suivront pas sur la question européenne. Il doit en être
conscient, et nous devons être logique avec nous-même. Sinon à quoi servirait-il d’aller voter ?
Pour comprendre toute la gravité de la question européenne et des entourloupes politiciennes, je publie ci-dessous un extrait d’un entretien de monsieur Patrice ANDRE, parue dans la revue
Permanences de septembre 2007.
(……..) « Le «principe» énoncé en 1981 par André Laignel, alors député socialiste («Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritai-res !»), apparaît donc -
sans même que l'on se prononce ici sur sa douteuse valeur morale - comme adaptable à volonté. Quand cela apparaît oppor-tun, on affirme en effet qu'il doit trou-ver à s'appliquer. Lorsqu'en
revanche la majorité des électeurs semble être en sens contraire, cette même loi de la majorité est écartée. Ainsi, un cercle mal identifié de «bien-pensants», influents dans les médias et les institutions s'arroge-t-il le droit de décider des cas où la vo-lonté de la majorité est légitime, et
de ceux où elle ne l'est pas. Cette logique se retrouve d'ailleurs dans le débat po-litique en France : avant le scrutin du 29 mai, les tenants du «non» n'étaient pas considérés comme exprimant
légi-timement un autre choix que celui des tenants du «oui» : il ne pouvait s'agir que «d'ignorants», de «manipulateurs sans scrupules de peurs irraisonnées», ou de «menteurs». Second exemple, de politique «in-térieure» celui-là. En 1971, le Conseil constitutionnel français a rendu une décision alors qualifiée d'«audacieuse», qui lui per-met depuis de s'assurer que les lois vo-tées par le Parlement sont conformes
non seulement à la Constitution et aux déclarations des droits de l'homme de 1789 et 1946 (auxquelles renvoie le préambule de la Constitution de 1958), mais également aux «principes fondamentaux
reconnus par les lois de la République». Et il est naturellement demandé aux étudiants en droit de s'incliner de-vant ce monument, sans que soient ja-mais abordées les questions gênantes et... fondamentales que pose cette
décision. En premier lieu, en effet, de quelle République parle-t-on ? S'agit-il de celle de 1793, avec son régime d'ex-ception et son mépris le plus absolu des droits les plus élémentaires, tel
qu'illustré par la Terreur ? De celle de 1848, et de sa décla-ration sur la souveraineté absolue du peuple, qui sera à l'origine des totalita-rismes soviétiques du XXe siècle ? Ou bien s'agit-il de celles de 1791
ou 1875, qui s'ap-puient au contraire sur la notion de «sou-veraineté nationale» (telle que définie par la théorie révolution-naire laquelle, il faut le
signaler, va exactement à l'inverse du sens commun en dessaisissant to-talement le citoyen au profit de l'élu) ? Ou encore : en matière d'acquisi-tion de la nationalité, se réfèrera-t-on à la Constitution de 1791 imposant un serment civique, au code civil de 1804 imposant le droit du sang, à la loi
du 7 février 1851 votée par la IIe République, et imposant un double droit du sol (être né de parents nés eux-mêmes sur le sol français), ou bien à la dernière loi votée par la Ve République,
accordant la nationalité en vertu d'un simple droit «de pré-sence» (être né en France et y avoir résidé 5 ans, même de manière dis-continue) ? On le voit, cette référence aux «lois de la République», pourtant présentée comme la pierre angulaire de notre Etat de droit, ouvre en fait la porte au subjectivisme, pour ne pas dire à
l'arbi-traire. Concrètement, selon le sens de la dé-cision que l'on voudra légitimer, il suffira de se référer à telle loi ancienne plutôt qu'à telle autre, en faisant de la première une norme de
principe, et de la seconde un simple accident... Une telle juris-prudence peut donc apparaître aussi contraire aux principes de la démo-cratie et de la «République» que le comportement analysé
précédem-ment. D'ailleurs, et cela est sans doute décisif, au nom de quoi la majorité politique d'hier (de la IIIe République, par exemple), se verrait-elle attribuer une légitimité plus grande que
celle d'aujourd'hui, permettant ainsi au Conseil constitutionnel de sanction-ner une loi votée en 2005 au nom d'un «principe» énoncé par une autre loi votée en 1899 ? Cela ne revient-il pas, en
fait, à ériger quelques hommes en censeurs de la majorité politique pré-sente du pays, et à conférer à quelques «sages» (mais sur quels critères ?) un pouvoir supérieur à celui des
parle-mentaires régulièrement élus par les Français ? Et cela au nom même, en-core une fois, de la démocratie et de la République ? Il est donc clair que ces mêmes mots de démocratie et droits fonda-mentaux peuvent être aujourd'hui utilisés, instrumentalisés aux dépens de leur substance même, et que
le risque est grand de voir un petit nombre s'arroger des pouvoirs exor-bitants ! C'est à cette dérive qu'il faut s'opposer. (……).