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17 Octobre 2007
QUI SONT LES CHEQUARDS ?
Bien peu de gens se souviennent aujourd'hui du scandale de Panama, il y a 120 ans environ. Ferdinand de Lesseps avait été choisi pour creuser le canal de Panama et 85 000 souscripteurs ont été ruinés dans cette entreprise. En effet une erreur de conception au départ avait conduit le célèbre Lesseps à prévoir un canal sans écluses ce qui n'était pas réalisable à cause des différences de niveau et, dans la suite, des maladies ont décimé les travailleurs. Pour obtenir du gouvernement une loi sur mesure afin de sauver l'opération, la compagnie du canal s'était laissée aller à acheter des journalistes, des hommes politiques et des ministres. À l'époque cet achat de journalistes et de politiques se pratiquait grâce à des chèques d'où à l’époque la question : qui sont les chèquards ?
Voici que, 120 années après, la France se trouve devant un scandale au moins de même ampleur et peut-être encore plus grand. Le responsable de l’UIMM, composante importante du Medef, est venu plusieurs années durant chercher des billets dans une banque, la BNP. Entre 2000 et Avril 2007, les valises auraient atteint 5,64 millions d’euros et certains journalistes évoquent maintenant 20 millons d’euros prélevés dans diverses banques ; tous les jours, le feuilleton s’enrichit : l’UIMM a indiqué, elle-même, à la police certains de ses coffres où 2 millions d’euros ont été découverts, sans doute en attente d’emploi. Les journaux écrivent que cette découverte « amuse » une source proche du dossier car « cela prouve que tout n’a pas été distribué au jour le jour ». En se limitant à 10 millions d’euros, cela ferait tout de même cent mille billets de cent euros.
Les employés de la BNP ont bien fait leur travail en informant qui de droit de ces étranges prélèvements ; quant à Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère des finances, elle a été freinée dans son zèle avant que le scandale n’éclate au grand jour. Le plus significatif dans toute cette affaire est qu’après 120 ans l’immoralité la plus grande continue à règner au niveau des fausses élites qui manipulent la France et que certains puissent s’en « amuser ».
L’obscurité règne sans les comptes des organisations syndicales que ce soit ceux des organisations de salariés ou des organisations patronales. La dite UIMM s’abrite derrière une loi de 1884 qui n’oblige pas ces organisations à tenir une vraie comptabilité. Cela veut bien dire que les personnes qui dirigent ces bureaucraties attendent que l’Etat leur disent ce qu’il faut faire ou ne pas faire et ne trouvent pas, dans leur propre conscience, la nécessité absolue de la franchise dans l’usage de l’argent d’autrui ; quant aux personnes qui votent prétendument pour les élire, elles négligent le légitime devoir de surveillance : sont-elles passives ou complices ?
Cette valse de billets semble vraiment ne gêner personne. Les proches du dossier disent carrément qu’il s’agissait de « fluidifier les relations sociales », ceci aux protestations nombreuses des chefs syndicalistes qui se sentent visés en bloc. Tout aussitôt, ces derniers, sans doute dans un certain affolement, rendent leur protestations inutiles puisqu’ils insistent lourdement sur la nécessité de normaliser le financement des syndicats, c’est-à-dire de créer des impôts pour supprimer les valises qui n’existent pas, puisqu’on vous dit qu’elles n’existent pas !
Les politiques, dans toute cette histoire ne se manifestent guère, peut-être pour que la presse n’ait pas l’idée de regarder de leur coté, alors que l’habileté d’un arroseur public intelligent est bien d’arroser partout et surtout vers les sommets.
C’est au même moment que le scandale de l’EADS se déploie avec des délits d’initiés en grand nombre. La Caisse des Dépôts et Consignations est l’un des bras articulés de l'État dans le système socialiste dans lequel nous baignons de plus en plus après les dernières élections ; Daniel Lebègue, ancien Directeur de la Caisse a déclaré que de son temps : « La relation Etat-Caisse des dépôts, Trésor-Caisse des dépôts était étroite, intime et quotidienne » ; or le bras articulé s'est déployé en majesté pour ramasser des actions qui se sont révélées presque pourries et ceci au profit d'un grand patron de presse : il y a donc eu des ratés dans ce bras articulé lors de cette opération, car les plus hautes autorités étatiques ont affirmé n’être au courant de rien.
Qui sont les chèquards ? Personne sauf les intéréssés eux-mêmes ne le saura. Le système est tellement bien installé dans les « barbichettes » entremêlées qu’après quelques vaguelettes tout se calmera dans la paix républicaine retrouvée !
Michel de Poncins
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