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Tropique amers (IV et V) , une surprenante épopée, par Edouard Boulogne.
28 Mai 2007
Rédigé par Edouard Boulogne et publié depuis
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Tropiques amers (IV et V), une surprenante épopée.
(On se reportera, si l’on veut, aux articles consacrés précédemment aux premiers épisodes de cette saga télévisée de Jean-Claude Flamand Barny).
Depuis les derniers épisodes de cette passionnante histoire dix années se sont passées, et le fils de Koyaba et d’Adèle a maintenant dix huit ans.
Théophile Bonaventure, sorti de prison où l’avait conduit sa collusion avec les Anglais pendant la brève occupation de la Martinique par ceux-ci, reconstruit peu à peu sa plantation, sans
reculer devant les moyens. Le personnage est si odieux qu’il est impossible de ne pas penser à JR de la très célèbre série Dallas, qu’une intellectuelle a comparé très sérieusement à l’Illiade, d’Homère ! D’autant
plus que l’épouse de Théophile, Olympe, (tout comme Sue Helen) a sombré dans l’alcool, et n’est plus guère qu’une épave avant d’être tuée, par son mari, dans une scène tout à fait Shakespearienne
!
Il faut avouer notre embarras à résumer ces deux derniers épisodes, tant l’analyse est découragée par la complexité subtile de l’intrigue, la finesse des personnages, et la fidélité des
aperçus, trop brefs, sur notre histoire! Est-ce d’ailleurs bien nécessaire pour une Guadeloupe qui n’a pas manqué de suivre tout entière, haletante, cette surprenante épopée.
Mais il faut toutefois savoir qu’au moment, où la lueur d’une rédemption semble poindre sur ce récit vraiment très noir, (Théophile contre tous les préjugés de son milieu, enfin converti
par l’amour, libère et épouse Adèle, son ancienne esclave qui est enceinte de ses œuvres), la fatalité (quasi eschylienne!) frappe, et le planteur est assassiné par les blancs, ses
congénères.
Nous sommes à mille mille au-dessus de tous les poncifs propres aux mélodrames, où « Margo a pleuré » selon l’expression consacrée.
A la fin, Koyaba, devenu général en Haïti , qui séjournait en Martinique, pour une série de conférences (le libéralisme semblait exister déjà, sous Napoléon !), quitte l’île en compagnie
de son fils, mais sans Adèle, jeune mariée, qui ignore encore à cet instant l’assassinat de son mari, et qui s’en va, seule, au devant d’un destin dont nous ignorerons toujours la
teneur.
Hélas !
On s’aperçoit, sans doute, que, comme tout un chacun, je suis devenu au fil des semaines un accroc de « Tropiques amers », et que mon prochain lundi, à l’heure qui précède celle du
marchand de sable, je me sentirai, comme beaucoup d’autres, un peu frustré.
A moins que les cinq épisodes nous soient bientôt rediffusés. Mais il ne faut pas rêver : peut-on raisonnablement attendre de RFO-Guadeloupe une telle intelligente bienveillance
?
Edouard Boulogne.
PS : L’envers du décor .
Dans un communiqué paru récemment dans France Antilles, le président de la Région Guadeloupe, monsieur Victorin Lurel a déploré les propos « inexacts et excessifs » du réalisateur de
Tropiques amers : Jean-Claude BARNY. Le Scrutateur déplore qu’une telle polémique vienne entacher le succès mérité, selon Lilian Thuram, Michel Reinette, et nombres d’intellectuels antillais de
Paris, d’une œuvre de haute volée. Hélas ! Toute avers a son revers, et le public, (qui est concerné, car l’argent du Conseil régional est son argent, celui des impôts) saura se faire sûrement,
une idée juste de qui a raison et de qui a tort dans cette querelle de boutiquiers (indigne d’hommes de culture !).
Communiqué :
« Jean-Claude BARNY met en cause la Région Guadeloupe, son exécutif et ses services, dans les colonnes de France-Antilles dans l’édition datée du 16 mai 2007. Mais, M. BARNY prend
cependant de très fâcheuses libertés avec la réalité lorsqu’il prétend que la Région Guadeloupe n’a « rien fait » pour soutenir « Tropiques amers ».
La Région a en effet initié en 2005 un fonds d’aide pour le développement du cinéma en Guadeloupe, en partenariat avec l’Etat et le Centre national de la cinématographie. Le projet «
Tropiques amers » présenté par la société Lizland Productions a été examiné par le comité de lecture indépendant et il devait bénéficier d’une aide de 180.000 euros. Cette aide, votée très en
amont du projet par la Commission permanente du Conseil régional, lui a été ensuite notifiée.
Ce que M. BARNY se garde bien de préciser, c’est que le projet présenté à nos services devait être, à l’origine, partiellement tourné en Guadeloupe, ce qui le rendait éligible à notre
soutien dont l’objectif est de développer la création cinématographique sur notre territoire en créant localement des emplois. Or, ce n’est qu’après avoir reçu l’assurance de l’obtention de la
subvention et avoir démarché d’autres financeurs en se prévalant de notre soutien initial, que la production nous a fait savoir qu’elle délocalisait finalement le tournage à Cuba, en évoquant des
raisons de coûts de production, et non pour les raisons techniques avancées par M. BARNY.
La politique d’aide au cinéma de la Région Guadeloupe visant précisément à éviter la délocalisation des tournages dans des pays à bas salaires, cette production ne pouvait plus
bénéficier, dès lors, de l’aide régionale. D’ailleurs, très logiquement, la Martinique n’a soutenu ce projet qu’à la condition qu’une partie du tournage soit effectuée sur place. Si nous n’avons aucunement remis en cause le savoir-faire du réalisateur, ni l’intérêt d’une œuvre que nous étions disposés à accompagner autrement, l’élu responsable des deniers publics
que je suis a légitimement désapprouvé chez les promoteurs du projets cette « vision » purement comptable qui ne sert pas l’intérêt général de la Guadeloupe. J’ai également déploré une tendance
certaine au double-langage, dont les propos excessifs de M. BARNY sont, hélas, une nouvelle illustration. Le même Jean-Claude BARNY avait bénéficié d’une aide totale de plus de 300.000 euros de
la Région Guadeloupe pour son film « Nèg Maron », ce qui ne l’avait pas empêché de tenir des propos injustes sur l’accompagnement dont il avait bénéficié ».