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5 Mars 2025
Il n’y a pas besoin d’être référencé « grand Grec » pour raisonner avec cette logique élémentaire que l’on appelle le bon sens et qui est la véritable intelligence.
François Fillon ne fait qu’exprimer ci-dessous (dans un entretien avec Valeurs Actuelles) une vision de la réalité, tellement élémentaire qu’elle échappe totalement aux minus et autres crétins dites « belles personnes » qui se sont accaparées du monopole de la conscience universelle et dont la mécanique cérébrale tient l’ignorance pour équivalente de l’excellence pourvu qu’on ait le verbe haut et assuré.
Au sujet de la Russie, quelles conséquences, pour la diplomatie occidentale et l’ordonnancement du monde, voyez-vous dans la guerre en Ukraine ?
La Russie a commis une faute en déclenchant ce conflit dans lequel elle est enlisée depuis trois ans. J’ai toujours dit que cette guerre aurait pu être évitée si les dirigeants occidentaux avaient cherché à en comprendre les causes plutôt que de se draper dans le camp du bien.
Quel est le résultat ? L’économie russe qui devait s’effondrer en trois mois est résiliente. L’Ukraine perd du terrain malgré la coalition occidentale qui la soutient. Le régime russe n’est pas fragilisé. Mais surtout, une alliance improbable s’est constituée qui va de la Chine à l’Iran en passant par la Corée du Nord.
Ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle. Le président Trump en tire aujourd’hui les conséquences en reprenant le dialogue avec la Russie pour tenter d’enrayer la montée en puissance de ce bloc hostile à l’Occident. Je crains, hélas, qu’il ne soit bien tard pour cela.
La scène surréaliste de l’entretien entre Zelensky et Trump dans le Bureau ovale a le mérite de faire voler en éclats les faux-semblants qui caractérisent les analyses occidentales du conflit en Ukraine. Trump n’est que la version brutale d’une réalité mainte fois démontrée : l’Amérique n’a pas d’amis.
Dans ce conflit, les États-Unis auront tour à tour jeté de l’huile sur le feu en manipulant le débat politique en Ukraine et en promettant une adhésion à l’Otan irresponsable. Ils lâchent l’Ukraine comme ils ont lâché l’Afghanistan. Zelensky n’est pas le héros irréprochable magnifié par des Européens auxquels il procure le frisson d’un combat pour la liberté par procuration.
Il a sa part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre et il refuse aujourd’hui d’arrêter une guerre qu’il ne peut pas gagner.
Et si l’issue de ce conflit était dans une prise en compte honnête de l’opinion des populations concernées ? N’est-il pas étrange que cette question ne soit jamais abordée ?
Que devrions-nous dire à Vladimir Poutine ?
Nous n’avons plus grand-chose à lui dire: désormais, il parle avec le président des États-Unis, qu’il considère comme le seul interlocuteur capable de négocier la paix. Les Russes n’attendent plus rien de l’Europe avec laquelle les relations resteront durablement compromises. Cette situation était prévisible.
Les rodomontades inefficaces des Européens, l’accumulation jusqu’à l’absurde des sanctions, l’inutile inculpation de Vladimir Poutine par la Cour internationale de justice, comme d’ailleurs celle du Premier ministre israélien : tout a été fait pour rendre définitive la rupture avec la Russie.
La question n’est pas de savoir si l’on aime le régime russe, mais celle de la relation stratégique que l’on doit avoir avec cet immense pays en grande partie européen, pour assurer la sécurité du continent.
La réponse passe-t-elle, comme on le voit en ce moment même s’échafauder, par la relance d’une défense européenne ?
Les éclats de voix de Donald Trump ont provoqué la panique chez les dirigeants européens qui pensaient pouvoir continuer à afficher leur posture guerrière sans en payer le prix. Les voilà qui passent d’un atlantisme béat, et finalement illusoire en matière de sécurité, à un appel pathétique à la défense européenne qu’ils n’ont cessé de combattre.
Quand, avec le président Sarkozy, nous avons décidé de réintégrer non pas l’Otan que la France n’a jamais quittée mais deux commandements intégrés, nous l’avons fait pour convaincre nos alliés européens qu’un effort de défense européen n’était pas incompatible avec l’appartenance à l’alliance.
Nous avons eu tort puisque ce geste n’a fait que renforcer leur atlantisme et leur soumission aux intérêts américains.
Ils voudraient maintenant que l’on refasse la Communauté européenne de défense et que l’on “européannise” la dissuasion nucléaire française. Après Maastricht et le “coup d’État permanent” de la présidente von der Leyen, ce serait le dernier clou du cercueil de la nation française.
Et tout cela pour contrer une invasion russe, dont on a du mal à comprendre comment l’armée qui bute depuis trois ans sur la résistance ukrainienne serait en mesure de la réaliser. Sans parler du fait que cette menace est créditée de sérieuse par les mêmes services de renseignements qui prédisaient il y a trois ans l’effondrement rapide des forces russes, ou qui nous avaient assurés de l’existence d’armes de destruction massive en Irak.
Au lieu de s’agiter comme des poissons dans un bocal, les Européens devraient se doter enfin d’une puissante industrie de défense en achetant européen et constituer une alliance européenne de défense, sans chercher à nier les souverainetés nationales.
Il n’y aura jamais d’armée européenne ou de dissuasion nucléaire européenne sans la dissolution des États européens dans une fédération. Fédéralisme que rejettent, à juste titre, les peuples.
Une vision limpide et raisonnable d’un contexte géopolitique dont l’analyse échappe aux trois entrepôts du commerce de l’opinion préfabriquée : l’intelligentsia, la crétinentsia et l’excrémentdia,