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2 Février 2018
Vais-je me haire houspiller, percer de traits aigus par quelques lecteurs ( trices ) pour avoir publié un article de M. Philippe Bilger ? Allons, tant pis. Qui est sans péché ? Pas plus moi que M. Bilger, ou mes éventuels lecteurs soupçonnés d'irascibilité. Je cite parfois l'ancien haut magistrat de Paris, parce qu'il est, la chose est assez rare pour être soulignée … un honnête homme.
Honnête au sens du grand siècle ( qui est celui de Louis XIV, chacun le sait ). Ne le fut-il qu'au sens actuel assez exténué, c'est à dire homme probe et loyal, franc, ce serait déjà pas mal au siècle où règnent les Bourgi et les Bourdin.
J'ai déjà donc, en ce lieu cité Philippe Bilger à quelques reprises, et je n'omettrai pas de le faire encore quand il y aura lieu. Notre ancien Procureur Général de Paris, il est vrai quelquefois cède à la bénévolence, un penchant de son caractère, et publie, pour mon agacement, tout vêtu de lin blanc, des papiers empreints d'une candeur qui, en une autre époque lui eut valu le sobriquet, somme toute honorable, d'Eliacin.
Tous les cinq ans, à l'approche de la « Grande » élection notre homme, exaspéré par le cours des choses et la veulerie des dirigeants sortants, appelle à voter pour un candidat d'une droite à la fois honorable et modérée.
En 2007, il milita ardemment pour Sarkozy qui fut élu. Six mois plus tard M.Bilger commençait un chemin de croix douloureux. Si douloureux qu'en 2012, lassé de tout, même de l'espérance, il vota, rageusement, et sans illusion pour … le François que vous savez.
Il eut cinq ans pour s'en repentir, et après la chute de la maison Fillon appela à voter pour le ludion de Brigitte.
Depuis lors, notre équipe suit son parcours. La lucidité reviendra répète le scrutateur en chef.
Cela fait huit mois, déjà. La conversion tarde un peu. Mais les signes de la guérison commencent à transparaître à notre scrupuleux mais amical examen.
Il y a quelques jours, la colère encore rentrée, et contrôlée du cher Philippe, s'est manifestée autour des déclarations intempestives et grotesque de la Schiappa.
Aujourd'hui, encore contrôlée, mais difficilement, l'ire Bilgerienne se concentre sur Françoise Nysen, sinistre de la culture, qu'il qualifie de ministre de la censure. On sent que le lait bout et monte dans la casserole Philippienne et que maître Bilger vire au rouge ce point de non retour pour beaucoup.
Quand un honnête et sage magistrat adopte le style scrutatorien c'est que ses yeux dessillés traduisent une pensée toute cornélienne aussi : « Je vois, je sais, je crois, je suis désabusé ».
Que les incondionnels ( les ) de Manu, introjetés ( es ) de Brigitte prennent garde dans leurs acclamations intempestives ! Le point de rupture n'est pas loin.
De quoi sourd la colère bilgérienne ?
Du constat que la sinistre de la culture, une certaine madame Nysen a décidé de retirer d' un livre consacré aux personnalités qui ont honoré la France.
La Nysen rejette Maurras dans les ténèbres extérieures.
Ce qui soulève le cœur d'un Philippe Bilger, qui n'est pas du tout, pourtant, de l'école politique de Charles Maurras.
Je le laisse expliquer les raisons de sa colère. ( LS )
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Je suis vraiment fier d'être un citoyen français.
Beaucoup de pays ne peuvent pas se vanter d'avoir un ministre de la Censure comme le nôtre et je les plains.
Il faut tout de même avoir le courage de faire partir au pilon tous les exemplaires du Livre des commémorations nationales 2018 parce qu'il convenait de supprimer les pages 154, 155 et 156 consacrées à Charles Maurras - "figure emblématique et controversée" - et rédigées par un historien froid et objectif, Olivier Dard.
Je ne peux qu'admirer l'audace d'un tel ministre qui, après avoir pris acte sans réagir de la substance de ce livre et rédigé même un avant-propos enthousiaste sur l'intérêt de cette Histoire de France comportant une centaine de personnages avec leur chronologie -, n'a pas hésité à se rétracter. Parce que des associations de lutte contre le racisme et le délégué interministériel à la lutte contre le racisme le lui ont demandé et que leur appréciation si nuancée - "auteur antisémite d'extrême droite" - justifie évidemment qu'on leur fasse toute confiance sur les plans historique, philosophique et littéraire.
J'adore un ministre qui même avec retard sait trancher dans le vif et, loin d'être gênée par la complexité des pensées, des choix et des destinées, de leurs ombres et de leurs lumières, gère avec maestria l'ambiguïté d'une partie en abolissant la transparence du tout.
J'éprouve une vive estime pour un ministre capable de donner toute leur chance aux partisans friands d'interdiction et un tantinet simplistes au détriment de ceux qui avaient le tort de connaître Charles Maurras, sa trajectoire, ses oeuvres et son influence décisive à une certaine époque sur plusieurs grands esprits honorables, des politiques comme par exemple Charles de Gaulle ou de grands écrivains tel Marcel Proust.
Je ne peux me déprendre d'une sympathie sincère pour un ministre capable de se raviser et de contester, sous emprise, le choix opéré par le Haut comité pour les commémorations nationales qui, il est vrai, n'était présidé que par l'académicienne Danièle Sallenave entourée de quelques membres aussi peu représentatifs que Jean-Noël Jeanneney, Pascal Ory, Evelyne Lever, Gilles Cantagrel ou l'académicienne Catherine Bréchignac (Le Figaro).
Je rends hommage à un ministre qui, ancienne éditrice réputée et très appréciée dans les milieux de la gauche intellectuelle et politique, n'a pas répugné à se sous-estimer en feignant de confondre la commémoration avec la célébration dont la distinction était pourtant pour elle éclatante (Le Monde).
Je suis infiniment sensible à la volonté d'éradication d'un ministre qui va engager une tâche colossale en cherchant à supprimer de notre histoire ses pages sombres pour que le citoyen ne soit ébloui que par ses moments lumineux. Démarche d'autant plus intrépide que beaucoup de ses soutiens progressistes ne cessent de reprocher à l'Histoire officielle son occultation des séquences noires qui ont également fait et défait la France.
Je suis heureusement stupéfait par ce ministre qui, dans le gouvernement d'un Premier ministre passionné par la lecture, la littérature et l'ouverture d'esprit et sous l'égide d'un président de la République dont la culture est le fort, fait preuve d'une telle indépendance et autarcie qu'elle contredit l'un et l'autre étrangement silencieux pourtant.
Je mesure l'immense et louable indifférence qu'il convient d'avoir à l'égard de la vérité historique et intellectuelle pour supporter des absurdités telles que constituer Charles Maurras comme directement responsable de l'Holocauste.
J'ai conscience de la maîtrise absolue de soi et de sa mission qui habite ce ministre pour qu'avec le sourire du travail accompli elle n'ouvre pas des pistes, n'élargisse pas le champ de la curiosité et de la discussion, ne laisse pas les citoyens et la société se déterminer seuls face au livre non amputé mais ferme des issues, limite les perspectives, appose une bienséance confortable sur une Histoire critique et épargne au commun la charge de connaître au moins Charles Maurras pour le condamner.
Je suis enthousiaste face à un ministre tellement convaincant et impérieux qu'il ne suscite aucune opposition et qu'il peut se permettre sans trembler ce qui lui a été inspiré et dicté pour le plus grand bien de notre démocratie et relève d'une si bienveillance censure.
Je ne suis pas à court d'éloges pour ce ministre qu'on nous envie et qui ne nous fait pas regretter une seconde l'absence d'un ministre de la Culture qui risquerait de nous autoriser des débordements de liberté et de pluralisme.
Je suis vraiment fier d'être un citoyen français à qui on ne laisse pas penser, dire, écrire ou lire n'importe quoi !
http://www.philippebilger.com/blog/2018/01/vive-notre-ministre-de-la-censure-.html