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14 Octobre 2017
A la présidentielle, j'ai milité pour François Fillon, j'ai voté pour lui au premier tour, et blanc au deuxième, en regrettant la répugnante campagne menée contre le leader de « la droite ». Sans pour autant me faire d'illusions sur le camp que j'avais défendu. La politique est chose impure. Mais il faut être stupide, ou inconscient pour refuser d'y jeter un oeil, et de tenter d'y influer , si peu que ce soit, ne serait-ce que par le commentaire, et le vote
Le président qui « règne »n'est pas celui selon mon coeur, et surtout ma raison. Il vaut mieux, semble-t-il que ce soit lui plutôt qu'un Mélenchon, où l'un des affidés de feu Hollande (politiquement parlant ).
Elu sur un rejet injuste de F. Fillon, - par une courte majorité dans une minorité puisque 51% des Français se sont abstenus en juin, - Emmanuel Macron, après une courte euphorie, commence à sentir le tangage du vaisseau dont il se trouve investi de le conduire à un bon port. Ainsi sont les Français, exigeants pour leurs maîtres beaucoup plus que pour eux-mêmes.
En ce 14 octobre, les critiques contre le chef, comme il se nomme, pleuvent. A côté de la plaque, me semble t-il. Ainsi le président aurait un langage trop dru, arrogant, et même vulgaire. Voyez-vous cela!
Dénoncer le bordélisme des syndicats, fustiger la jalousie, la culture du ressentiment de tous ceux qui en font le nerf de leur action politique ou syndicale, par exploitation, sous l'alibi d'une revendication « d'égalité », - satisfaisante pour tous ceux qui faute de pouvoir s'élever vers des sommets, tentent de couper les têtes qui dépassent et d'instituer une république des égaux, autre masque de la médiocrité installée, - telle est jusqu'à maintenant le fond de la critique anti macroniste. .
Voici qui n'a pas mon aval.
Je ne suis pas en train, cependant de rallier le protégé de Brigitte. Dans la situation lamentable où se trouve la France après cinq années de hollandisme, il y a à mes yeux d'autres motifs de redouter la direction de la France par l'ancien ministre de Hollande.
A cet égard un livre remarquable vient de paraître sur la philosophie politique du président.
Il est l'oeuvre du philosophe et sociologue Pierre-André Taguieff. J'aurai l'occasion d'y revenir souvent dans les prochaines semaines. En voici quelques pages portant sur le regard de M. Macron sur le redoutable problème de l'immigration en France.
Le Scrutateur.
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Emmanuel Macron face à l'immigration :
« En pleine crise migratoire, l'Italie est submergée. Que peut faire l'Europe?», Macron répond en s'efforçant de concilier réalisme et souci d'humanité : « II faut un discours de vérité, une exigeance d'humanité et une efficacité de l'action. Ce qui se passe sur les côtes italiennes n'est que de manière minoritaire une question de réfugiés. C'est un problème de grande migration avant tout économique. [...] Le devoir de l'Europe et de la France est d'accueillir les réfugiés politiques. Jamais je n'accepterai les discours de rejet. Les réfugiés politiques sont des combattants de la liberté. ( sic ! note du Scrutateur ). Les réfugiés politiques seront accueillis en France, ils seront traités de manière humaine et intégrés. Mais pour autant, ça n'est pas l'ouverture de toutes les portes. On ne peut pas accueillir toutes les femmes et tous les hommes qui viennent de pays qui ne sont pas en guerre ou en situation de risque politique majeur. Cela contribuerait à alimenter toujours plus de trafics. [...] Nous devons savoir qui est réfugié, et qui est migrant économique. On accueillera les réfugiés et je veux que la France soit à la hauteur de ce qui est attendu d'elle. La dignité et l'humanité seront pour moi des priorités65. »
Ce qui est inquiétant, derrière les belles déclarations officielles sur la nécessité d'associer « efficacité et impératif d'humanité » dans la maîtrise des flux migratoires66, c'est la sous-estimation récurrente des dangers polymorphes liés à une immigration massive et immaîtrisée, laquelle, étant majoritairement de culture musulmane, risque d'alimenter la menace islamiste. On ne saurait s'étonner ensuite que la question soit, une fois de plus, exploitée politiquement par le Front national.
Dans un discours vibrant prononcé le 8 mai 2016 à Orléans en hommage à Jeanne d'Arc, Macron attribue à celle-ci sa propre conception de l'identité française comme projet. « Ce fil qui nous relie à Jeanne », affirme-t-il, c'est « celui de l'esprit républicain » ( sic ), car « notre République ne commence pas avec notre République ». Jeanne d'Arc « est beaucoup plus qu'elle-même ou que son époque, elle contribue à forger cette identité française », non pas une « identité fixe ou fermée », mais « un projet sans cesse recommencé », et, plus précisément, « un projet ouvert qui a toujours su accueillir l'autre et les plus faibles67 ». Et d'ajouter : « C'est cela notre identité », « voilà l'exemple dont les peuples ont besoin ». Faut-il comprendre que l'impératif de l'accueil de l'autre oblige la France à accueillir tous les migrants qui se présentent à ses frontières ? Et que cet impératif prévaut sur tout autre ? Qu'il annule par exemple l'obligation politique, relevant de l'éthique de la responsabilité, de tout faire pour prévenir l'apparition de conflits et de désordres au sein de la nation ? Faisons un pas philosophique de plus, pour donner une idée plus précise de ce à quoi peut conduire une telle vision moralisante. On trouve chez le philosophe Jacques Derrida une défense de l'hospitalité inconditionnelle ou absolue, qui « suppose une rupture avec l'hospitalité au sens courant, avec l'hospitalité conditionnelle, avec le droit ou le pacte d'hospitalité » : « L'hospitalité absolue exige que j'ouvre mon chez-moi et que je donne non seulement à l'étranger (pourvu d'un nom de famille, d'un statut social d'étranger, etc.) mais à l'autre absolu, inconnu, anonyme, et que je lui donne lieu, que je le laisse venir, que je le laisse arriver, et avoir lieu dans le lieu que je lui offre, sans lui demander ni réciprocité (l'entrée dans un pacte) ni même son nom68. ». ( cette citation est d'un théoricien très connu de la « déconstruction » Jacques Derrida. citation exemplaire de l'inanité d'un certain discours creux et mortel des pseudos intellectuels qui constituent le corps de doctrine de la déconstruction de la France. Note du Scrutateur ).
Ainsi compris, l'acte d'hospitalité exprime un désir sacrificiel, en ce qu'il implique un rejet de tout contrôle de « l'autre » accueilli les bras ouverts et les yeux fermés serait-il un criminel ou un terroriste. Cet aveuglement volontaire dans l'hospitalité revient à évacuer l'obligation politique première, qui est d'assurer l'ordre et la paix au sein de la communauté politique considérée. Il est difficile de mieux illustrer la catégorie de l'acte impolitique, c'est-à-dire à une forme de pseudo-politique dictée par le moralisme compassionnel et l'angélisme, à base de culpabilité et de bons sentiments69. Merkel s'est engagée sur cette voie dangereuse. On peut espérer que Macron, soucieux de sa popularité, ne la suivra pas.
Macron se veut le « maître des horloges ». Il est surtout le maître des rêves. Et la France rêve avec le rêveur couronné. Mais le réveil risque d'être brutal. Il est bien sûr trop tôt pour prédire que, rallié aujourd'hui par presque tous, ( l'ouvrage que nous citons est paru en août 2017. Note du Scrutateur ). Macron sera raillé demain par tous ou presque. Le sentiment que tout est possible est fugace. L'enthousiasme s'évapore plus vite qu'il ne surgit. Il en va de même de l'espoir. C'est alors que la croyance au miracle fait place à l'évidence du mirage. » ( Extrait des pages 203 à 205 ).