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14 Juillet 2017
L'émission spéciale de la chaine France II consacrée au défilé du 14 juillet laisse, à l'observateur attentif une étrange impression mêlée d'inquiétudes.
Evidemment le spectateur badaud a pu être satisfait de la profusion de belles images : les aperçus, trop rapides sur Versailles ( comme déjà hier sur les Invalides ), sur le château de Chantilly et les merveilles artistiques qu'il contient léguées à la France par le prince de Condé, ( même pas nommé dans le commentaire ), les autres merveilles techniques dévoilées par les analyses des journalistes spécialisées sur les prouesses de nos ingénieurs et chercheurs en matière de réalisations militaires et d'observations, témoignent de ce que la France est toujours capable d'exploits dans ces domaines là, fruit d'un héritage ancien de près de 15 siècles d'efforts.
Faut-il se rassurer et penser, à trop bon compte que la crise actuelle n'est que passagère, et qu'elle se dissipera comme un brouillard malsain lors d'une aube prochaine?
L'observateur attentif, même en s'efforçant de répudier tout pessimisme de principe, est d'un avis plus circonspect.
Je ne peux, en ce qui me concerne, m'empêcher de penser que les deux personnages politiques sur qui étaient braquées les caméras, MM Donald Trump et Emmanuel Macron demeurent enveloppés non de mystère ( n'abusons pas des mots ) mais d'ambiguïté. Et compte-tenu de leur importance sur l'échiquier politique mondial, cela ne laisse pas d'inquiéter.
Trump d'abord. Qui est-il?
Le voici gagné par la manie macroniste de taper dans le dos de ses interlocuteurs. Il n'est pas certain que le chef de l'Etat Chinois Xi Jimping, où la belle Angela d'Allemagne apprécieraient ce traitement cavalier, ni la sobre Théresa May.
Le locataire de la Maison Blanche aurait-il adopté la gestuelle de son jeune partenaire français? Ou bien, un rendu pour un prêté retourne t-il la gestuelle du gamin en jouant le rôle du papa à l'égard du fiston qui tarde à devenir adulte?
On n'ose l'espérer.
Toute plaisanterie mise à part ce que j'ai vu ce matin du président des USA, c'est d'un grand enfant battant des mains devant le défilé militaire des Nicolas et Pimprenelle français qui « jouaient » à marcher au pas, au milieu des tanks et des flonflons. Cet homme est-il ce grand enfant, ou encore le balourd que voudraient nous fourguer la représentation des médias du monde occidental et particulièrement français et américains, pour disqualifier, parce qu'il les dérange, quelqu'un qui a tout de même été élu président de la première puissance mondiale, malgré l'opposition farouche de l'establishment?
Trump est-il ce qu'il paraît, ou bien a t-il adopté le principe de gouvernement du roi Louis XI pour qui « ne peut régner qui ne sait dissimuler ».
Un doute subsiste, souhaitons que l'avenir ne nous réserve pas de surprise trop désagréable.
Et j'en dirai de même de M. Macron. Est-il ce qu'il paraît, ce qu'on nous montre?
Ce 14 juillet, je l'ai vu d'abord descendre les Champs comme un empereur romain ( de la décadence ) au côté du général de Villiers, - visage sévère, on sait pourquoi, - et qui n'a pas desserré les dents de l'Arc jusqu'à la Concorde; puis en instituteur de Trump, ou si l'on préfère en guide touristique. Au grand et « gros enfant extasié » qui sur l'estrade se penchait vers lui à tout instant pour en recevoir l'enseignement sur le spectacle en cours ( on ne gouverne pas sans jeux ! ) il était ravi, manifestement de faire valoir son brio de bon maître à penser ainsi qu'à Brigitte toute proche.
Puis le président s'est baigné dans la foule. Il a raison d'en profiter, cela pourrait ne pas durer. Les images, amies, pleuvaient : celles d'enfants pupilles de la nation, d'une femme dans la détresse qu'il a serré tendrement entre ses bras avec un beau sourire triste. Chirac aussi, savait faire cela. Mieux que Hollande dont les dames ( sauf de certaines exceptions ) s'écartaient prudemment.
Les dirigeants, même les plus durs, savent qu'il faut créer de l'émotion, qu'on ne peut gouverner sans créer de l'émotion, à gogo. De l'émotion avant toute chose et d'abord plus que de raisonnement et d'analyse à froid.
Plus tard dans la journée je l'ai vu à Nice devant tout un aréopage de politiciens, dont deux « has been » : Hollande, qui faisait sa rentrée, et le regretté Sarkozy, côte à côte et visiblement « an ba fèy ». Devant cette auguste assemblée, et commémorant le tragique attentat du juillet de l'an dernier, il a prononcé une allocution de bonne facture avec des citations, et tout, comme aurait fait son ancienne collègue, dans une vie antérieure, la divine Taubira.
C'est alors que j'ai enregistré une fausse note. Tout à la fin de l'allocation ( pardon pour le lapsus ... que je maintiens ), tandis que le public ( et Hollande ! Et Sarkozy ! ) applaudissait à tout rompre ( et longuement ) monsieur le président se tenait tout droit, dégustant le nectar de sa popularité, bien imprudemment ( le Capitole est voisin, on le sait, de la roche tarpéïenne ).
Alors, je vis sur son front apparaître, latéralement, une ombre qui me fit entrevoir ...Adolphe Hitler.
La caméra se portant sur la foule, le spectre disparut à l'image, pour reparaître après quelques secondes. Et c'était à s'y méprendre. Puis la mèche disparut sur un mouvement de tête du président qui redevenait le jeune gandin que l'on nous montre habituellement.
Le « truc est connu » depuis le film Le Grand restaurant, avec de Funès. Je n'ai pas inventé cette anecdote. J'ai bonne vue, et le scepticisme ( méthodique ) ne me quitte pas.
S'agit-il d'une farce? Qui aurait pu la commettre? Un boutonneux de seize ans, un rien farceur? Mais il n'en est pas d'aussi jeunes en la maison. Alors, non plus une farce, mais une image subliminale, voulant suggérer que déjà sous Emmanuel perçait le Chancelier H?
Monsieur Macron il n'y a pas que « l'extrême droite » à discuter vos mérites. N'oubliez pas les Trotskystes, le Mélenchon et ses sbires, l'extrême gauche de « nuit de boue ».
Il faut alerter Brigitte.
Le Scrutateur.
PS L'article ci-dessous critique un aspect de la fragilité du programme d'action de M.Macron. Valeurs Actuelles donne la parole au général Vincent Desportes.
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Le 11 juillet, Gérald Darmanin a annoncé que les économies budgétaires devront avoir lieu dans chaque ministère. Une nouvelle qui a provoqué le coup de gueule du chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers. Recadré par Emmanuel Macron, il a été soutenu par un autre général, Vincent Desportes. Sur Europe 1 ce 14 juillet, il a haussé le ton et a dénoncé “l’amateurisme” du gouvernement.
“Cette annonce n’aurait jamais dû être faite avant le 14 juillet. Donc on est bien dans une maladresse. Est-ce qu'on est devant de l'incompétence ?”, a-t-il demandé. “De l'amateurisme ? Très probablement !”, a lâché Vincent Desportes. “J’en veux quand même un peu au président de la République. Il a dit aux militaires qu’il respecterait les contraintes humaines et matérielles”, se désole ce général de division de l’armée de terre et professeur associé à Sciences Po.
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En revenant sur les propos du général de Villiers qui avait fustigé devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, assurant qu’il ne se laisserait pas “baiser”, Vincent Desportes explique que “quand le chef état-major demande qu’on ne vole pas aux armées 850 millions d’euros, les Français doivent savoir qu’il ne se préoccupe pas des armées mais de la défense de la France”. “On retire à la défense de la France, en permanence, des masses budgétaires. Nous pensions avoir un nouveau président, et l'on reprend les vieilles manières ; c'est à dire que, quand on ne sait pas faire, on considère les armées comme une variable d'ajustement”, ne décolère pas Vincent Desportes.
Dans ce discours rempli de regrets, le général s'attaque également à la ministre des Armées, Florence Parly. “Qui peut défendre les militaires et les armées ? Ce n’est probablement pas notre ministre qui, quelles que soient ses énormes qualités, est surement beaucoup trop faible aujourd’hui, qui ne connait pas ce ministère”. “Il faut bien que le militaire en chef fasse valoir son point de vue. Le rôle du chef d’Etat-major des armées c’est de le dire. Il est garant du présent et du futur des armées pour la défense des Français”, a-t-il conclu.