Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
19 Octobre 2010
Une semaine à la loupe
1. Quand la France s'éveillera...
En 1973 Alain Peyrefitte avait écrit ce livre dont le titre était prémonitoire : ''Quand la Chine s'éveillera... le monde tremblera'', titre emprunté, semble-t-il à une prophétie qu'aurait faite Napoléon à Sainte-Hélène. Déjà superpuissance démographique, la Chine est devenue depuis les années 1980, en seulement deux décennies, une superpuissance économique et commerciale. Forte d’une main d’œuvre pléthorique et d’un marché intérieur de plus d’un milliard de consommateurs, elle a attisé les convoitises. Elle est devenue un partenaire essentiel de l’Union Européenne et les relations économiques et commerciales sont devenues indispensables pour le développement des pays européens. Depuis 1978 des accords commerciaux ont été signés et ont permis l’échange de plus de 200 billions d’euros de marchandises. Du côté de l’Europe comme du côté de la Chine, ils ont eu un impact fondamental pour leur croissance économique mutuelle. Mais la Chine a vu dans le marché européen la meilleure opportunité pour développer sa propre économie. La complémentarité économique forte entre les deux entités lui a permis d’obtenir à bas prix des technologies et des produits de haute technologie tandis qu’elle mettait à la disposition de l’Europe une main d’œuvre bon marché pour exporter des produits manufacturés à bas prix et en grande quantité sur les marchés de consommation, à fortes potentialités, européens. Elle a ainsi cannibalisé les entreprises européennes, les amenant à délocaliser leurs usines. Durant cette période, l’ex-empire du milieu, a ''colonisé'', pardon, aidé l’Afrique. Les entreprises chinoises ont ainsi fait appel à une main d’œuvre composée de cohortes de Chinois qui sont venues construire les infrastructures africaines, en restant parfois seulement le temps d’un chantier, ne s’assimilant pas ou peu, et ayant très peu de contacts avec les populations locales. Mais elles ont pris la place de nos entreprises. Le volume global du commerce entre le continent africain et la Chine a dépassé les 100 milliards de dollars dans les années 90 et elle s’est appropriée les ressources naturelles des pays. Elle a adopté une stratégie qui semble porter ses fruits en se gardant bien d'assortir son aide de discours politiques moralisateurs, comme nous. Elle s’est posée en ambassadeur des pays émergents à l'ONU et a expliqué aux dirigeants africains qu'ils étaient comme eux et qu'ils n'admettaient pas d'ingérence occidentale dans leurs affaires intérieures. Qu’en est-il aujourd’hui ? Le monde est en crise, le développement est en berne, mais la Chine continue à avoir une croissance vertigineuse à deux chiffres. Elle fait la pluie et le beau temps. Elle gère les marchés de capitaux et devrait bientôt ''sauver'' la Grèce. Et pourquoi ne pas faire de même pour l’Irlande et l’Espagne. Pendant ce temps, nous Français, nous agissons comme des enfants, nous accrochant à nos avantages acquis, notre retraite confortable et poursuivons nos querelles de clochers ! Le XXIème siècle sera celui de l’éveil de la Chine et peut-être qu’il sera celui de la France qui tremblera en s’éveillant….chinoise, nue, sans ses avantages, sa retraite et ses égoïsmes !
1. Palmarès des exonérations les plus coûteuses bénéficiant aux entreprises.
Les avantages fiscaux et sociaux pour les entreprises devraient coûter plus de 170 milliards d’euros au budget de l’Etat en 2010. Analysons les niches fiscales les plus coûteuses. 1. L’allègement des charges sur les bas salaires est un manque à gagner de 22 milliards d'euros pour le budget de l’Etat. Les allègements de charges sur les bas salaires ont eu des effets positifs sur l'emploi en permettant la création ou la sauvegarde de près d’un million de postes depuis 1993. Mais selon le CPO, Conseil des Prélèvements Obligatoires, la modification du calcul de cette exonération permettrait d’économiser 2 milliards d'euros sans le pénaliser. 2. L'épargne salariale, intéressement et participation, coûte environ 9 milliards d'euros à l’Etat. Elle bénéficie essentiellement aux grandes entreprises et aux salariés les plus aisés mais pas ou peu aux PME et pas du tout aux TPE. Ceci pourrait donc être revu avec la suppression partielle de l’exonération totale. 3. La ''niche Copé'' est un dispositif qui permet d'exonérer les plus-values réalisées à l'occasion de la cession de participations de groupes dans des filiales. Très peu d'entreprises se partagent près de la moitié du coût de ce dispositif qui est de près de 6 milliards d'euros ! 4. Le crédit impôt recherche coûtera 4 milliards d'euros en 2010 mais aura favorisé la recherche et le développement en France. Cependant, le CPO trouve que le coût de cette niche est trop élevé et qu’un aménagement du dispositif pourrait permettre de réaliser plusieurs centaines de millions d'euros d'économie. 5. L'exonération des heures supplémentaires coûte plus de 4 milliards d'euros par an et a une efficacité jugée limitée. Elle pourrait être réaménagée voire supprimée. 6. La baisse de la TVA à 5,5% dans la restauration coûte 3 milliards d’euros par an pour un impact très limité sur l'économie. Le CPO suggère de supprimer cette mesure, ou de relever le taux à 10 ou 12%. 7. L'exonération de TIPP en faveur des biocarburants n’a aucune justification économique ou politique et coûte plus de 640 millions d'euros. Elle pourrait être supprimée. 8. Le bénéfice mondial consolidé, mesure créée depuis 1965 permet à des entreprises de retenir l'ensemble des résultats de leurs filiales situées en France et à l'étranger pour le calcul de l'impôt et ne profite aujourd'hui, semble-t-il, qu’à très peu de groupes en France. Il coûte plus de 300 millions d'euros par an. 9. La faible taxation des retraites chapeaux. Le CPO suggère une taxation à la même hauteur que les salaires. Une refonte du dispositif global permettrait de réaliser entre 15 et 30 milliards d’euros d'économies budgétaires. Mais à la décharge des entreprises, il faut rappeler que la France est un des pays qui taxe le plus les sociétés au niveau des charges sociales et des impôts. Ceci devrait alors aussi être revu !
2. Les outils de recrutement préférés des entreprises.
Selon le cabinet de recrutement Robert Half, les trois outils les plus utilisés par les entreprises françaises sont les candidatures spontanées, la promotion interne et les offres d’emploi en ligne sur les sites spécialisés. Plus de 50% des entreprises interrogées par ce cabinet les ont placés en tête. Les outils qui viennent ensuite sont les réponses aux annonces du site Internet de l’entreprise et enfin les cabinets de recrutement. Les pays européens mettent en tête la promotion interne. Les réseaux sociaux professionnels semblent avoir plus de succès dans les pays européens mais moins en France alors que c’est un puissant outil pour repérer les meilleurs candidats.
3. Rien ne sert de gagner plus de 60.000 euros par an…
Selon une étude américaine, il ne faut pas payer les salariés plus 60.000 euros par an, soit un peu moins de 5.000 euros par mois, sinon, ils sont très malheureux ! Ce n’est pas une plaisanterie car cette étude est publiée dans la revue ''Proceedings of the National Academy of Sciences'' par deux chercheurs de l'université de Princeton, dont l'un a reçu le prix Nobel d'économie en 2002 ! Ce dernier explique ''qu'au-delà de 75.000 dollars'', environ 60.000 euros, ''une augmentation du revenu n'amène ni à ressentir du bonheur ni à être soulagé du malheur ou du stress''. Il ajoute que ''c'est un seuil au-delà duquel des hausses de revenus n'améliorent plus la capacité des individus à faire ce qui compte le plus pour leur bien-être émotionnel, comme de passer du temps avec ceux qui leur sont chers, éviter la douleur et la maladie, et profiter de leurs loisirs''. C'est donc ça : un trop gros salaire implique forcément que l'on travaille encore plus, qu'on ne sait plus comment s'appellent ses enfants, qu'on a mal partout et qu'on stresse tout le temps. Mais ce chercheur ajoute que ''la faiblesse des revenus exacerbe la douleur émotionnelle qui accompagne des malheurs comme le divorce, ou le fait d'être en mauvaise santé ou seul''. Ouf, on a eu chaud ! C’est super : On peut gagner plus. Ainsi les grands patrons du CAC40 pourront dormir tranquille, sur leurs oreillers pleins de stocks options, de retraites chapeaux et de salaires mirobolants. Mais sont-ils heureux ?
Henri
Pauvert.