Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
12 Avril 2011
1. Est-il vraiment possible sortir de la crise ?
Ce n'est pas l'enchaînement des crises successives depuis 2008 qui engendre en Europe un sentiment de désarroi mais plutôt l'impression que l'on tâtonne et que l’on répare avec des morceaux de ficelles sans vraiment régler les problèmes, qui gène. Le citoyen que nous sommes est capable de réagir face à une crise, de patienter, d’en accepter les effets, quitte à se rebeller un peu pour rebondir ensuite. Mais il a des difficultés à accepter et supporter que, sans arrêt depuis trois ans, on lui diagnostique de nouveaux maux sans jamais trouver de solutions aux problèmes. Avec le développement des médias, il est possible de connaitre instantanément ce qui ce passe dans n’importe quel coin de la planète. Aussi n’est-il pas facile d’entendre qu'à l'autre bout du monde la croissance est forte, parfois à deux chiffres, et que l'expansion se poursuit alors que dans nos démocraties nos dirigeants ''rament'' pour obtenir une croissance entre 0,1 et 1%. Tout cela ne soulage pas nos maux mais à contrario renforce le sentiment que nous avons construit un monde très sophistiqué et interconnecté qui nous échappe et laisse beaucoup d’individus sur le bord du chemin… La France va bientôt rentrer en période électorale, et ce sera une échéance à très haut risque avec une surenchère politique qui poussera les prétendants à la fonction présidentielle à proposer des solutions simples et indolores alors que dans une économie totalement ouverte comme la notre, rien n’est facile et nous dépendons tous les uns des autres : le réveil risque d’être très difficile en 2013 ! Alors qu’il faudrait un discours strict, on pourrait dire ''gaulliste des années 1940'', nous aurons des propositions môles, pour faire plaisir à notre ego, mais sans lendemain. Cela fait plus de trois ans que nous avons le sentiment de lutter alors que les inégalités grandissent et ne portent pas à la solidarité dans l'effort, mais au contraire à des frustrations profondes des uns envers les autres. Les différentes composantes du corps social se rejettent l'absence de solutions au manque de progrès. A cela, il faut ajouter que notre société se veut égalitaire mais que chacun de nous souhaite le meilleur pour lui sans penser aux autres et envie son voisin. Nous sommes prêts à recevoir toute la misère du monde sans voir que des voisins souffrent beaucoup. Notre modèle républicain laïc, qui veut donner à chacun la possibilité de grimper toujours plus haut n’est qu’un leurre et montre tous les jours que le pouvoir ne se partage pas et se retrouve squattée par une castre de dirigeants, même de gauche, dont la richesse clinquante montre que les fractures sociales sont loin de disparaitre. Alors quel programme devrait nous être proposé ? Il est difficile pour un individu lambda éloigné du pouvoir et donc des informations indispensables de proposer ou trouver les bonnes solutions. Mais il n’en reste pas moins que les propositions doivent être lucide et réaliste. Des choix importants seront à faire, mais en concertation avec nos partenaires européens et les membres du G20. Il ne faudra pas vouloir résoudre simultanément l’ensemble des problèmes. Des priorités devront être définies, qui pourraient être : 1. La réduction de la dette. 2. La mise sous tutelle des marchés pour une période à définir. 3. La réduction du chômage. 4. La formation des jeunes. 5. Bousculer les syndicats pour qu’ils cessent de réclamer toujours plus pour ceux qui en ont déjà assez. 6. Investir dans des logements moyen de gamme pour que les jeunes puissent y investir. 7. Supprimer les niches fiscales. 8. S’attaquer aux statuts des protégés. 9. Taxer les hauts revenus indécents. 10. Enfin il faut s’attaquer à toutes les injustices en faisant prendre conscience aux citoyens que tous doivent participer au partage des biens sans démagogie de gauche comme de droite. Alors, oui nous sortirons de la crise, plus fort que jamais car nous avons la capacité de rebondir, seul le courage et une vision nous manquent.
2. La dette des départements.
Jeudi dernier la France des départements a trouvé ses couleurs définitives au terme d'ultimes tractations pour l’élection des présidents des conseils généraux. Qu'ils soient de droite ou de gauche, sortants ou nouveaux arrivants, les présidents nouvellement élus auront du pain sur la planche. En effet, l'encours de la dette des départements pourrait être de 60 milliards d’euros en 2014 si les tendances actuelles devaient se prolonger. Sauf à vouloir poursuivre dans la même direction, les nouveaux présidents devront décréter la rigueur sur les seuls éléments qu'ils peuvent encore contrôler, à savoir les dépenses de fonctionnement, les dépenses d'investissements et surtout les taux d'impositions de leurs mandants. Mais peuvent-ils les augmenter indéfiniment sans courir à la catastrophe ? Les départements ne maîtrisent pas tout leur budget car un certain nombre des dépenses sociales, qui explosent, leur ont été transférées par l’Etat. De même, au niveau des recettes, ils n'ont aucune prise sur l'évolution des droits de mutations. Et puis, les départements à majorité de gauche ont réduit leurs investissements productifs au dépend de dépenses structurellement récurrentes. Le choc des crises économiques qui sont intervenues ces dernières années ont parfaitement démontré le caractère inadapté du financement des départements au point que certains conseils généraux brandissent le spectre de la faillite. Les changements prévus en 2014 permettront-ils de régler les problèmes de la dette ; il faut le souhaiter et l’espérer, sinon...
3. Après la SNCF, RFF n'a plus les moyens de ses ambitions.
RFF, Réseau Ferré de France, gestionnaire du réseau ferroviaire vit avec une dette d’un peu plus de 27 milliards d’euros et qui est quasi stable d'une année sur l'autre. Le groupe public qui porte la dette autrefois supporté et créée par la SNCF, souffre de capacités financières restreintes, alors qu'il doit investir massivement pour remettre les rails en état. La dérive financière inquiète la société qui doit massivement investir pour rénover un réseau qui ne cesse de vieillir. Si en 2010 près de 2 milliard d’euros ont été utilisés pour la rénovation, l'effort doit être poursuivi, alors que les capacités d'autofinancement sont très limitées. Pendant des décennies les gouvernements, principalement de gauche, ont gaspillé notre argent en augmentant les dépenses et en négligeant les investissements. Nous devrons maintenant payer au prix fort l’utilisation du rail !
4. Les Français sont-ils heureux au travail ?
Pas vraiment, selon deux salariés sur trois dans la cinquième édition du baromètre Ipsos/Edenred. Selon cette étude la satisfaction professionnelle et la motivation des salariés français atteignent des scores historiquement bas. Les principales raisons seraient un déficit du pouvoir d'achat et un niveau de salaire qui reste stable depuis la mise en place des 35 heures. De même, le marché du travail reste difficile et empêche la plupart des salariés de se projeter dans un avenir professionnel à long terme. De plus les risques liés à la crise ne sont pas fait pour améliorer les choses…
5. Le ras-le-bol des Français contre leur administration.
Jean-Paul Delevoye, le Médiateur de la République a poussé un véritable coup de gueule en présentant son dernier rapport annuel de l'institution qu’il a dirigé et qui est chargée de régler les différends entre les Français et leur administration. Près de 80.000 affaires ont été transmises en 2010 aux services centraux et déconcentrés du Médiateur de la République et un peu moins de la moitié a pu être traité. Selon Jean-Paul Delevoye, la moitié des réclamations que lui adressent les usagers ne sont pas recevables par l'institution et pourraient être réglées par un simple coup de téléphone auprès des structures d'aide existantes ou du service administratif concerné. Selon lui, le service public ne porte plus son nom et ''l'administration a perdu sa capacité à faire du sur-mesure pour les personnes en difficulté''. Cependant, tout n'est pas aussi noir que l’on pourrait le penser et le Médiateur se félicite que plusieurs propositions de réformes formulées par ses services aient été satisfaites en 2010. Souhaitons que son successeur puisse permettre de poursuivre l’amélioration du système et réduire les plaintes des Français contre leur administration.
Henri
Pauvert.